Il aura fallu du temps au Secrétariat d'État aux migrations (SEM). Alors que le gouvernement de Kaboul exhortait la Suisse à stopper le renvoi de demandeurs d'asile déboutés il y a dix jours, le SEM n'a réagi que mercredi dernier en annonçant le gel, avec effet immédiat, des renvois de demandeurs d'asile afghans vers l'Afghanistan.
Cette décision a été prise bien après de nombreux autres pays. Dimanche, les talibans entraient dans Kaboul.
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Face à une situation qui s'aggrave, les partis et organisations de gauche réclament un engagement moins timide de la part de la Confédération. Selon eux, la Suisse doit non seulement cesser d'expulser les Afghans, mais aussi accueillir des réfugiés.
«La violence va continuer à augmenter»
Le PS et les Verts demandent que le gouvernement fédéral offre l'asile à 10'000 réfugiés d'Afghanistan. En outre, les Afghans qui se trouvent déjà en Suisse auraient besoin d'un statut de protection et il faudrait leur donner la possibilité de faire venir leurs proches en Suisse dans le cadre du regroupement familial.
«Pour les droits de l'homme et la démocratie, la prise de pouvoir violente des talibans sur l'ensemble du pays est dévastatrice, car la violence contre la population civile va encore augmenter», écrit le PS dans un communiqué. L'histoire montrerait à quel point les talibans sont cruels une fois qu'ils ont consolidé leur pouvoir.
Accepter temporairement les demandeurs d'asile déboutés
L'Office suisse des réfugiés (OSR) soutient ces revendications. Elle reproche à la Suisse de vouloir comptabiliser les employés afghans du bureau de la DDC à Kaboul et leurs familles dans le quota de réfugiés de réinstallation. La Suisse s'est en effet engagée à accueillir chaque année 800 réfugiés particulièrement vulnérables en provenance de zones de crise. Cela voudrait dire que la Suisse n'aurait de place que pour 600 autres personnes.
Selon l'Office suisse des réfugiés, le personnel et leurs proches sont des cas particuliers qui ne peuvent être comptabilisés dans le quota. Pour les demandeurs d'asile afghans déboutés, l'OSR exige au moins une admission provisoire. (lha/ATS)