Où est-ce que les ménages à petit budget peuvent-ils économiser de l’argent? En tant que présidente de l’association faîtière Budget-conseil Suisse, Andrea Schmid-Fischer a la réponse. Grâce à ses entretiens quotidiens, elle est au fait des dangers qui guettent les consommateurs. Morale de l’histoire: en règle générale, l’argent se perd là où il n’y a pas de budget réaliste.
Quels sont les plus grands pièges financiers pour les ménages suisses?
Andrea Schmid-Fischer: Lorsque l’on dépense de l’argent au gré de nos envies, le contrôle nous échappe très vite. C’est souvent le cas avec le shopping de biens comme les cosmétiques, les vêtements ou les gadgets électroniques. Le commerce en ligne a encore aggravé ce risque.
Pourquoi?
Car les paiements en ligne sont généralement débités sur la carte de crédit. Sur le compte bancaire, le prélèvement n’est alors visible que bien plus tard… Cela peut entraîner de mauvaises surprises.
Pourquoi les gens ont-ils tant de mal à économiser au quotidien?
La consommation est omniprésente sur les réseaux sociaux. De nombreuses personnes se définissent par des symboles matériels, qui représentent en fait un statut social. Cela peut inciter à des dépenses élevées. Si, qui plus est, l’on n’est pas conscient de son budget, le compte en banque peut vite se retrouver dans le rouge.
Est-ce qu’en ce moment les gens n’ont pas des économies à dépenser justement, suite aux confinements successifs induits par la pandémie? Il y a effectivement des gens qui ont pu économiser de l’argent pendant la pandémie, parce qu’il n’était plus possible de manger au restaurant, d’aller au cinéma ou à un concert. Mais d’autres, au contraire, ont dépensé leur argent en ligne et n’ont rien mis de côté. Les personnes qui ont le plus souffert économiquement parlant sont celles qui gagnent peu et qui ont été touchées par le chômage partiel. Celles-ci n’avaient alors plus que 80% de leurs 3’400 francs mensuel, et ne pouvaient guère épargner.
Quel est le plus grand levier de potentielles économies au quotidien?
Ce sont les petites choses qui nous coûtent cher, sans que l’on ne s’en rende compte: le déjeuner au travail, le café à l’emporter à la gare… Alors qu’en préparant son repas à la maison et en emportant son café dans un thermos, l’on mange généralement plus sainement et l’on économise de l’argent. Un autre point concerne les produits de soins: beaucoup pensent que la qualité coûte toujours plus cher. C’est une idée reçue! Lors des tests de qualité, les produits bon marché arrivent souvent en tête de liste.
Quel conseil empirique pouvez-vous donner aux personnes soucieuses d’économiser?
Prenez le temps d’établir un budget réaliste. C’est un très bon instrument pour gérer ses dépenses.
(Adaptation par Daniella Gorbunova)