Cette année encore, des dizaines de milliers de jeunes vont faire leur entrée dans le monde du travail par le biais d'un apprentissage. Une grande partie d'entre eux va commencer une formation dans le commerce de détail. Que ce soit dans un grand supermarché, un petit magasin de chaussures ou un magasin d'électronique spécialisé.
«Le commerce de détail est une branche dans laquelle le taux d'apprentissage est traditionnellement élevé», indique Dagmar Jenni, directrice de la Swiss Retail Federation. «Le métier est toujours aussi apprécié parce qu'il permet un contact direct avec la clientèle. Le contact social est très important.»
En 2023, plus de 5000 apprentis ont commencé leur carrière dans le commerce de détail: on comptait 2528 postes de gestionnaire de commerce de détail CFC (apprentissage de trois ans et 2482 postes d'assistant(e) de commerce de détail AFP (apprentissage de deux ans). Il n'existe pas de chiffres plus récents.
Malgré leur popularité, 556 postes de gestionnaire du commerce de détail CFC sont encore ouverts début août sur le portail de places d'apprentissage Yousty pour 2024. Aucun autre emploi n'a encore autant de postes vacants.
Bien que le métier soit toujours aussi populaire auprès des jeunes, les détaillants doivent redoubler d'efforts pour trouver des apprentis. «Depuis deux ou trois ans, la durée d'occupation du poste est plus large, explique Dagmar Jenni. Les heures d'ouverture fixes des magasins impliquent peu de flexibilité et sont parfois considérées comme un inconvénient.» Elle souligne donc l'importance pour les employeurs de communiquer les plans d'affectation le plus tôt possible.
Presque toutes les places d'apprentissage sont occupées
Blick a contacté les grands détaillants afin de savoir s'ils s'en sortaient bien lorsqu'il s'agissait de pourvoir leurs places d'apprentissage. «La demande a été forte et nous avons pu pourvoir toutes les places d'apprentissage très tôt dans l'année», répond par exemple un porte-parole de Denner. À long terme, la filiale de Migros veut former davantage de jeunes, car beaucoup de personnel de vente de la génération des baby-boomers partira à la retraite à l'avenir.
C'est pourquoi Lidl veut former encore plus d'apprentis dès l'année prochaine. «La demande était déjà forte cette année et nous avons reçu de nombreuses candidatures», explique une porte-parole. Bien que les recrutements se soient bien déroulés, certains postes sont restés vacants.
Aldi emploie également près de 100 apprentis. De manière générale, les places d'apprentissage sont faciles à pourvoir. «Nous recevons un grand nombre de candidatures pour les postes mis au concours», indique le service de presse. Une grande partie reste fidèle au discounter: cette année, Aldi a pu garder 90% des apprentis ayant terminé leur formation.
«Aldi et Lidl se sont fortement établis sur le marché dans le segment alimentaire face aux grands distributeurs en tant que détaillants qui paie bien», affirme Dagmar Jenni de la Swiss Retail Federation. Outre un salaire supérieur à la moyenne, Lidl offre notamment un abonnement gratuit de téléphone portable, un AG pour la deuxième classe et prend en charge les frais de matériel pédagogique.
Dans le commerce de détail, Coop forme de loin le plus grand nombre d'apprentis. La grande majorité des places d'apprentissage sont occupées, nous indique-t-on. Du côté de Volg, le nombre de places d'apprentissage occupées se situe au même niveau que l'année précédente. «Nous avons pu pourvoir avec succès une grande partie des places d'apprentissage vacantes dans toutes les régions», déclare une porte-parole.
Manor emploie actuellement plus de 110 apprentis, répartis dans sept métiers différents. Cette année, les candidatures pour les places d'apprentissage au sein du plus grand groupe de grands magasins de Suisse sont désormais possibles au format numérique avec vidéo, ce qui est très apprécié des jeunes, selon une porte-parole de Manor.
Le cas particulier de Migros
Migros ne peut pas encore fournir de chiffres actuels sur les apprentis. «En raison de la vente ou de l'intention de vente des marchés spécialisés cette année, il y aura moins de places d'apprentissage dans le groupe Migros en 2024», explique une porte-parole. L'été dernier, 1357 jeunes en fin de scolarité ont commencé leur apprentissage chez Migros, non seulement dans le commerce de détail, mais aussi dans d'autres professions. Tous les apprentis qui font leur formation chez Melectronics ou SportX, deux filiales revendues par le groupe, peuvent poursuivre leur apprentissage.
Parmi les personnes interrogées, personne ne s'inquiète de la relève. Selon Dagmar Jenni, il n'est pas possible de tirer une tendance générale pour les branches choisies dans le secteur. «Cela dépend des préférences des apprentis. La marque peut être un déclencheur, aussi bien que le salaire ou le nombre de jours de vacances.»