«On doit agir maintenant!» Voici l'injonction d'Addiction Suisse dans son récent rapport «Panorama suisse des addictions 2024», publié jeudi. Car les chiffres sont effrayants et le constat, glaçant: de plus en plus de jeunes fument et boivent.
La fondation alerte aujourd'hui sur l'augmentation de la consommation de cigarettes chez les jeunes, notamment chez les 13 ans. Près de 6 % d'entre eux auraient fumé au moins une fois au cours du mois précédant l'enquête. Soit un bon de 50 % par rapport à l'année 2018!
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Toujours selon le rapport, environ un tiers des jeunes de 15 ans a déjà consommé au moins un produit à base de nicotine, ou des cigarettes électroniques jetables au moment de l'enquête. Ces produits sont particulièrement appréciés des jeunes filles.
«Il est décisif que l'initiative «Enfants sans tabac», acceptée par le peuple, soit maintenant entièrement et rapidement mise en œuvre», conclut la fondation.
Pour l'alcool, la situation est, elle aussi, catastrophique!
En ce qui concerne l'alcool, le tableau est tout aussi sombre. La proportion des très jeunes individus qui boivent quotidiennement de l'alcool a certes diminué depuis 1992, mais nombreux sont ceux qui continuent de boire en grande quantité. Ainsi, environ un quart des jeunes de 15 ans ont par exemple bu, au moins une fois, cinq boissons alcoolisées ou plus à l'occasion d'une fête au cours des 30 derniers jours. Chez les jeunes de 13 ans, ils sont 17 %! «C'est beaucoup, surtout quand on sait que la vente d'alcool aux jeunes de 15 ans est interdite», déclare Monique Portner-Helfer d'Addiction Suisse.
Une récente analyse des achats effectués par les plus jeunes a toutefois montré une amélioration. Ainsi, alors qu'en 2021, près de 33,5 % des bières, vins et spiritueux étaient vendus illégalement à des mineurs, ce chiffre n'était plus que de 27,2 % en 2022.
Malgré tout, un grand nombre de mineurs réussit encore à se procurer de l'alcool. Pire: «On assiste régulièrement à des intoxications à l'alcool qui obligent les jeunes à se faire soigner à l'hôpital», s'alarme Monique Portner-Helfer.
La fondation demande donc que l'interdiction de vente d'alcool aux mineurs, en particulier la nuit, soit enfin appliquée pour de bon, que les prix des boissons alcoolisées augmentent et que la publicité pour ce genre de produit soit limitée.