Après des années de tergiversations, l'aire de transit pour les gens du voyage étrangers de Wileroltigen, dans le canton de Berne, va accueillir les premières caravanes en mars. Aménagé à côté d'une aire de service autoroutière de l'A1, le site offre 36 places. L’aire de transit sera ouverte chaque année pendant la période des déplacements, soit de début mars à fin octobre. Un dépôt de garantie de 200 francs est prélevé pour chaque caravane. La location de la place coûtera 20 francs par jour et par caravane. Les personnes qui y séjournent devront présenter les permis de circulation des véhicules et leurs papiers d’identité.
Le règlement stipule que les gens du voyage ont l'interdiction de séjourner sur l'aire d'autoroute adjacente et d'utiliser les installations qui s'y trouvent. Ils doivent respecter les prescriptions relatives à la protection de l'environnement. Un non-respect réitéré de ce règlement entraîne une expulsion du site.
Réduire les occupations illégales
Avec cette place de transit aménagée à un kilomètre du village de Wileroltigen, les autorités cantonales et communales espèrent réduire le nombre d'occupations illégales. Elles souhaitent aussi mieux tenir compte des besoins liés au mode de vie de ces communautés.
L'aire de transit permettra un séjour en toute légalité des gens du voyage, a relevé la conseillère d'Etat bernoise Evi Allemann, à la tête de la direction de l'intérieur et de la justice. La présidente du Conseil-exécutif estime que l'ouverture du site contribuera à une cohabitation apaisée. Pour le secrétaire général de la fondation Assurer l'avenir des gens du voyage suisses Simon Röthlisberger, cet emplacement est une contribution concrète en faveur de la protection des minorités. Des familles y trouveront un lieu de vie pour un temps.
Longue attente
La création de cette place pour les communautés des gens du voyage étrangers a été acceptée en votation cantonale en 2020 au terme de tensions avec la population locale. Les travaux d'aménagement ont débuté en 2024 pour s'achever début 2025. Ces travaux répondaient à un mandat du Grand Conseil avec un crédit de 3,3 millions de francs. Il n’y a actuellement pas suffisamment d’aires de stationnement pour les communautés du voyage en Suisse, une situation qui crée des tensions avec les propriétaires fonciers et les communes. Des terrains sont parfois occupés en toute illégalité.