La Suisse a depuis peu un problème d'image en Thaïlande car les gros titres négatifs sur les expatriés suisses se multiplient ces derniers temps. Au mois de janvier, dans la province de Nakhon Ratchasima, Wolfgang J.* a étranglé sa femme, puis lui a enfoncé une carte à jouer dans la gorge. Il a ensuite signalé sa disparition et n'a avoué qu'à la fin du mois qu'il l'avait lui-même tuée.
Mais c'est un autre incident qui a mis en lumière l'image du Suisse expatrié violent: L'Argovien Manfred K.* a donné un coup de pied à une femme assise sur le perron de sa villa à Phuket, ce qui a fait la une des journaux fin février. Et Beat L.* a violenté une Thaïlandaise la semaine dernière dans la ville de Trang, l'envoyant même à l'hôpital. Si bien que les locaux exigent désormais que les Suisses violents soient expulsés. Alors qu'en pensent les Suisses de l'étranger comme Jürg Schwendener?
Lors d'un entretien téléphonique avec Blick, ce retraité de 77 ans, qui est également membre de l'UDC, le dit sans détour: «ceux qui se comportent violemment peuvent retourner d'où ils viennent.» Selon lui, les étrangers, c'est-à-dire les Suisses en Thaïlande, ne doivent donc pas continuer à séjourner dans le pays s'ils se comportent comme décrit dans les trois cas. Il trouverait «juste» d'expulser les Suisses qui ne respectent pas les lois.
D'une manière générale, en Thaïlande, les étrangers ayant commis des délits se font expulser rapidement. Selon Jürg Schwendener, il y a de la xénophobie dans le pays. «Mais cela ne serait pas différent en Suisse», ajoute-t-il. L'expatrié vit à Phuket avec sa femme thaïlandaise. Lui-même s'entend bien avec les habitants de son pays d'accueil.
«Tempête dans un verre d'eau»
Cet homme vit depuis 16 ans dans ce paradis. Les incidents liés aux Suisses qui se comportent mal sont un grand sujet de discussion sur place. Ainsi, après l'agression commise par l'Argovien Manfred K., environ 500 locaux ont marché jusqu'à la villa de l'expatrié et ont exigé son expulsion. «Donner un coup de pied à quelqu'un, c'est la partie la plus sale de ton corps et c'est humiliant pour l'autre personne», s'indigne Jürg Schwendener.
Ce dernier estime néanmoins que l'ampleur de la polémique est démesurée: «Dans les médias, on aime bien créer des histoires», peste-t-il. Il ne reste pas moins que l'autorisation de séjour de Manfred K. lui a bel et bien été retirée pour «menace à la paix sociale».
Que l'affaire ait été «montée en épingle» ou non, comme le dit Jürg Schwendener, le fait est que même le Premier ministre thaïlandais Srettha Thavisin s'est exprimé sur les agressions suisses. Il a demandé aux autorités compétentes de veiller à ce que les étrangers respectent les lois. Mais pour l'instant, on ne sait pas si les trois hommes seront effectivement expulsés.
*Le nom a été modifié