A cause de la guerre en Ukraine
Les Verts changent d'avis au sujet des installations solaires dans les Alpes

Pendant longtemps, les Verts se sont opposés aux installations solaires dans les régions de haute montagne. Mais depuis la guerre en Ukraine, un changement d'attitude semble s'être opéré au sein du parti.
Publié: 16.07.2022 à 15:47 heures
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Dernière mise à jour: 16.07.2022 à 16:29 heures
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De telles installations devraient bientôt être mises en place sur des surfaces libres. Même les Verts sont désormais d'accord avec cette idée.
Photo: keystone-sda.ch
Levin Stamm

Comment éviter une pénurie d’énergie et d’électricité à grande échelle dans les années à venir? C’est la question cruciale qui agite la politique suisse. Et plus la guerre en Ukraine se poursuit, plus il devient pressant d’y répondre.

Cette recherche désespérée de solution pousse même des partis à changer catégoriquement d’avis. Dernier exemple en date: celui des Verts. Jusqu’à il y a peu de temps, les centrales photovoltaïques en haute montagne, c’était niet pour le parti écologiste. Ils ne voulaient pas entendre parler de l’implantation de telles installations n’importe où et insistaient sur la nécessité de mettre l’accent sur les zones constructibles. Mais une prise de position présentée ce samedi dans les pages du «Tages-Anzeiger» montre qu’en ces temps de guerre et de problèmes avec les énergies fossiles, le vent peut tourner.

Les usines à gaz doivent être évitées

«Il faut absolument que la Suisse puisse renoncer aux centrales à gaz et que la durée de vie des centrales nucléaires ne soit pas prolongée», détaille Kurt Egger, responsable de la politique énergétique chez les Verts. C’est ainsi qu’il explique ce revirement de position: le parti souhaite collaborer de manière constructive à la recherche de solutions. Ils sont donc désormais favorables aux installations de centrales photovoltaïques en haute montagne. Les Verts se prononcent également en faveur de cellules solaires sur les surfaces agricoles.

Mais au sein des milieux de la protection de la nature, le parti écologiste semble mener seul la bataille. La position des Verts pourrait mettre les défenseurs du paysage sous pression. Greenpeace veut d’abord se concentrer sur le développement de l’énergie solaire sur les toits et les façades existants. Pro Natura a fait savoir qu’elle partageait cette position.

«Nous avons besoin de méga-installations»

Les Verts sont soutenus dans leur prise de position par l’ancien président du PS, le Valaisan Peter Bodenmann. «Face à la pénurie d’électricité en Europe, nous n’avons pas besoin de projets pilotes, mais de méga-installations», assène l’ancien conseiller d’Etat valaisan dans le «Tages-Anzeiger». Celui qui est devenu hôtelier prévoit justement un tel aménagement dans son canton. En collaboration avec l’entreprise d’électricité Alpiq, Peter Bodenmann compte implanter une installation solaire alpine sur une surface libre du village de Gondo.

En Europe, la crainte d’une pénurie d’énergie ne cesse de croître. Alors que l’UE a déjà élaboré un plan d’économies, des premières demandes en ce sens commencent à apparaître en Suisse. Elles devraient se faire de plus en plus pressantes.

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