3 problèmes majeurs minent le domaine de la santé
Pourquoi la santé des hôpitaux suisses va mal?

L'économie des hôpitaux est préoccupante et nombres d'entre eux doivent réduire leurs prestations pour survivre. Mais la pénurie de personnel soignant et la numérisation aggravent une situation compliquée.
Publié: 16.02.2024 à 16:06 heures
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Dernière mise à jour: 16.02.2024 à 16:10 heures
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L'Organe de décision pour la médecine hautement spécialisée (MHS) veut fermer certains secteurs de l'hôpital cantonal des Grisons.
Photo: Keystone
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Marian Nadler

Ça s'annonce mal pour l'hôpital cantonal des Grisons. Un comité d'experts pour la médecine hautement spécialisée (MHS) tire la sonnette d'alarme: à l'avenir, Coire ne traitera plus ni les enfants atteints de cancer, ni ceux qui souffrent de traumatismes crâniens. En plus, les nouveau-nés ne seront plus admis aux soins intensifs.

L'Organe de décision MHS avait déjà décidé de supprimer certains mandats du catalogue de prestation de l'hôpital cantonal l'été dernier. Dans le viseur, certaines opérations de personnes souffrant d'obésité et de personnes atteintes d'un cancer de l'intestin. En ce qui concerne les prestations pour les enfants, la décision du comité devrait être prise au printemps, comme l'a rapporté le «Bündner Tagblatt» jeudi. La raison de toutes ces décisions? Pas assez de cas ont été traités à l'hôpital cantonal des Grisons.

Dans d'autres régions de Suisse, la situation n'est pas meilleure. C'est l'économie tout entière qui est malade. Blick vous fait la liste de trois problèmes majeurs qui touchent les hôpitaux.

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Pénurie de personnel

En 2030, environ 30'500 postes de soins ne seront pas occupés, d'après une étude du cabinet de conseil PwC. En 2040, ce sera un manque de 45'000 employés dans les hôpitaux, dont 39'500 infirmiers et 5500 médecins. Le cabinet d'audit international KPMG rappelle que la fermeture de services est déjà devenue monnaie courante à de nombreux endroits.

C'est sans penser aux offres alléchantes des entreprises de placements qui débauchent de nombreux professionnels pour des métiers plus flexibles que les hôpitaux. En plus, le personnel temporaire est presque toujours plus cher pour les cliniques.

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Les finances

Ces dernières années, c'est le principe d'efficacité qui a dirigé les hôpitaux suisses – avec des forfaits au cas par cas et une concurrence accrue. Mais d'après les experts, le potentiel d'optimisation s'épuise. «À un moment donné, on ne peut plus augmenter l'efficacité», constatait pour Blick l'économiste de la santé Simon Wieser de la Haute école des sciences appliquées de Zurich.

En parallèle, ce sont des hôpitaux non rentables qui sont maintenus artificiellement en vie par les cantons. Certes, les cliniques spécialisées ont pu récemment augmenter leur rentabilité, mais la tendance est nettement à la baisse pour les hôpitaux universitaires, les cliniques psychiatriques et les petits hôpitaux généraux. Les mauvais investissements, la baisse des bénéfices, les conséquences de la pandémie et les tarifs hospitaliers ont fait le reste.

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La numérisation

À cause de leur situation financière précaire, les hôpitaux suisses n'ont souvent pas les moyens d'investir dans de nouvelles infrastructures et dans le tournant numérique. Pour comparaison, les cliniques étrangères investissent en moyenne 4,2% de leur budget dans le numérique, contre 2,75% en Suisse, selon la «Handelszeitung». À titre d'exemple: le dossier électronique du patient n'est toujours pas déployé sur l'ensemble du territoire.

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