Commentaire par Thibault Gilgen
Aux Swiss Indoors, c'est la jeunesse qui devrait susciter la passion

En suivant les Swiss Indoors à Bâle, je dois dire que je me suis pris au jeu des émotions offertes par les joueurs au glorieux passé comme Stan Wawrinka. Corollaire, le manque d'intérêt pour la jeunesse est flagrant. Or, elle seule peut continuer à nous faire vibrer.
Publié: 26.10.2024 à 12:10 heures
L'espoir argovien Jérôme Kym a quitté le court la tête basse à Bâle. Pourtant, il fait partie des jeunes joueurs suisses à suivre de près ces prochaines saisons.
Photo: keystone-sda.ch
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Thibault GilgenJournaliste Blick

Les Swiss Indoors de Bâle se déroulaient cette semaine. Stanislas Wawrinka en était l'invité de choix. Le Vaudois n'a d'ailleurs pas déçu lors de son entrée en lice en battant le Français Adrian Mannarino, mais il s'est finalement fait sortir par Ben Shelton au deuxième tour. 

Avec sa présence à la Halle Saint-Jacques, l'espoir, fébrile il faut bien le dire, de vivre de belles soirées de tennis était permis dans la cité rhénane. Rappelons que le Lausannois a vécu un regain de forme intéressant la semaine dernière à Stockholm. Alors forcément, dans une ambiance timorée, de nombreux amoureux de la balle jaune pensaient encore à la grande Suisse d'antan. 

N'enlevons rien à Stanislas Wawrinka. Malgré ses résultats en dents de scie, il reste le dernier joueur à faire vivoter une période faste dont il était au centre avec Roger Federer (dont l'image était absente à Bâle), mais aussi avec Marco Chiudinelli, ne l’oublions pas, qui évoque des bons souvenirs à Bâle. Chez les femmes, les Martina Hingis, Patty Schnyder ou Timea Bacsinszky ont également tracé une bien belle lignée de succès, désormais révolue.

La relève est bien là

Car on le sait, l’avenir du tennis suisse souffre d’une gueule de bois, que l’on attendait logiquement après la retraite de Roger Federer. Le vrai problème, c’est que cela se ressent dans les travées des Swiss Indoors. Il y a bien sûr beaucoup de respect pour les meilleurs joueurs du monde, d’amour du beau jeu, mais surtout beaucoup de souvenirs et peu de passion pour le moment présent. «J’espère vraiment que Stan va nous sortir encore un ou deux tours de magie. Il nous a fait vivre tellement d’émotions. Parce que derrière, il n’y a plus grand monde», me disait un spectateur neuchâtelois sur place. 

Et pourtant, la relève est là. En ouverture du tournoi ce lundi, l’espoir Jérôme Kym a fait forte impression. Avec son service et son coup droit solide, il a proposé un excellent tennis avant de s’incliner sur le fil lors de son premier match en ATP.

Il y a bien sûr aussi Dominic Stricker. Le Bernois, après son quart de finale ici même l’an dernier, a eu de la peine à briller cette saison. Sorti au deuxième tour après un bon premier match, il reste le principal espoir du tennis hélvétique. 

Roulez jeunesse!

Avec en outre Leandro Riedi (actuellement blessé), Henry Bernet ou encore Flynn Thomas, la Suisse dispose d’un réservoir de talents intéressants. Certes, je n’irai pas jusqu’à vous donner rendez-vous l’année prochaine en finale de Grand Chelem. Mais il y a de quoi profiter, dans un premier temps du moins, des rendez-vous nationaux. Le tournoi de Bâle, malgré le calme ambiant sur place, en est un. 

Tout est là pour envisager le futur avec espoir. En témoigne la stabilité du côté de Swiss Tennis, qui n'a rien changé dans l’encadrement de ses jeunes. Le nombre de licenciés est même stable: ils étaient 52’9921 en 2023. 

Finalement, ne serait-ce pas dans le public (dont je fais partie) que le déclic devrait avoir lieu? À force de tutoyer les sommets, il s’est peut-être lassé de devoir suivre l’éclosion de jeunes talents. 

C’est pourtant bien ce qui est en train de se passer à Bâle cette semaine. Et c’est bien pour cela que les tournois de Gstaad, de Genève, mais aussi de Montreux chez les femmes, mériteront d'être suivis les prochaines années. C’est cela qui doit susciter la passion, car la nostalgie arrive bien vite. 

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