Il y a comme un air de nostalgie qui flotte cette semaine au-dessus de Bâle. Et le plus étrange, c'est que cela ne semble pas être un célèbre ancien joueur de tennis du coin qui suscite pareil sentiment, mais plutôt un Vaudois, dont le nom est toujours bien inscrit à l'ATP.
Les Swiss Indoors débutent ce lundi dans la cité rhénane avec en invité de prestige Stan Wawrinka. Relégué au 169e rang du classement ATP, le natif de Lausanne a obtenu une wild card des organisateurs et se présentera donc à la Halle Saint-Jacques avec le statut de légende nationale. Car oui, alors que l'on pourrait craindre la fin de l'aventure, voir le Vaudois jouer à Bâle est plus que jamais l’occasion de se rappeler l’immense prestige qu'il a accumulé au cours de sa carrière.
Dans le jardin d'un certain Bâlois
Et quel paradoxe de voir le Vaudois comme principale attraction de cette semaine bâloise, dans ce jardin qui est évidemment associé à celui qui lui a fait de l’ombre pendant toute sa carrière: un certain Roger Federer. Même si le Bâlois s'est brouillé avec les organisateurs du tournoi il y a deux ans, et même si Stan a aussi vécu ses heures de gloires ici, impossible de ne pas sourire en lisant le nom de Wawrinka sur toutes les lèvres dans les travées.
Nostalgie donc, car avant que Stan Wawrinka se lance dans l'arène mercredi face à Adrian Mannarino au premier tour, le public bâlois pensera forcément à la faste carrière de «Stan The Man», avec cette fois peut-être, enfin, une juste appréciation.
Car après une saison compliquée, des blessures à répétitions et des résultats décevants, tout le génie du Vaudois s'est rappelé aux amoureux de la balle jaune la semaine dernière. À Stockholm, dans un pays qui semble mieux convenir au tennisman de Saint-Barthélemy qu'à un certain footballeur madrilo-parisien, le triple vainqueur de Grand Chelem a remporté deux matches de suite pour la première fois depuis 2023. Mieux! Il a atteint les demi-finales d’un tournoi.
On l'avait oublié, mais c'est pour ça qu'on l'adore: Stan Wawrinka a le don de surprendre partout, à tout moment, avec un mental d'acier, et surtout quand on ne l'attend pas. «J'ai retrouvé la confiance qui me manquait. Il y a toujours des moments de doute, mais il faut les accepter», confiait-il à la presse lundi.
Semaine très positive
À Bâle, le Vaudois aura l’occasion de surfer sur sa bonne semaine suédoise. Mais il sait évidemment que rien ne sera facile: «La semaine dernière a été très positive et j'ai une chance exceptionnelle de pouvoir jouer face à ce public, ici à Bâle», a-t-il répété.
«Je me concentre désormais sur ce premier tour. Je sais que ce sera un match compliqué, mais je suis prêt à toujours me battre et à trouver des solutions.» Il faut dire que le Vaudois aura besoin des ressources nécessaires pour venir à bout d'un adversaire contre lequel il a perdu trois fois en trois confrontations (la dernière fois à l'Open d'Australie en janvier).
Plus globalement, l'objectif est aussi d'améliorer son classement pour éviter de devoir passer par les invitations des organisateurs (les fameuses wild-card) à chaque échéance. Grâce à sa récente demi-finale, le Lausannois a gagné 48 places au classement ATP. Mais il compte encore en grappiller le maximum. De quoi espérer le voir revenir une 18e fois à Bâle en 2025? Pour l'heure, le Vaudois affirme ne pas avoir de plan en tête. Il souhaite «pousser au maximum pour une année complète». Après tout, prestige et plaisir vont bien ensemble, non?