La skieuse tessinoise est détendue
Lara Gut-Behrami: «Je continuerai peut-être jusqu'en 2026»

Lara Gut-Behrami est loin d'en avoir assez du Cirque blanc! La championne olympique tessinoise s'exprime sur ses déficits physiques de l'hiver dernier, ses projets et son mari.
Publié: 12.10.2022 à 14:03 heures
La Tessinoise semblait détendue à Dübendorf (ZH), avant le début de la saison.
Photo: freshfocus
Mathias Germann

C'était il y a dix mois. Lara Gut-Behrami est assise dans le hall de l'hôtel Cervus, à Saint-Moritz. Elle semble pensive, voire inquiète. «Peux-tu t'imaginer continuer comme Lindsey Vonn, c'est-à-dire jusqu'à 34 ans?», lui demande-t-on. La Tessinoise, âgée de 30 ans à ce moment-là, fait immédiatement signe que non: «Je ne suis pas Lindsey Vonn. J'ai mieux à faire.» Les Jeux olympiques de 2026 à Milan/Cortina ne sont donc pas à l'ordre du jour pour elle — et elle le fait clairement savoir.

Qu'en est-il aujourd'hui? Eh bien, tout a changé. Lara Gut-Behrami est décontractée. «Peut-être que je continuerai un, deux, trois ou quatre ans — je ne sais pas», déclare-t-elle. En d'autres termes, elle n'a pas tiré un trait définitif sur 2026 et sa piste préférée, l'Olimpia delle Tofane. En tout cas, elle ne pense pas à une éventuelle retraite: «Je profite du ski, je ne ressens aucune pression. Je ne 'dois' plus rien dans ma carrière.»

Une analyse de sang pour des éclaircissements

Ce changement d'humeur n'est pas dû au hasard. L'hiver dernier, sa médaille d'or olympique en super-G à Pékin a certes comblé la dernière lacune de son palmarès, mais elle lui a aussi causé de nombreux soucis. Dès la mi-novembre, l'état de santé de la Tessinoise s'est gâté: elle transpirait beaucoup et attrapait froid entre les courses.

Au Canada, au début décembre de l'an dernier, elle s'est plaint de problèmes respiratoires: elle était épuisée après quelques marches. Personne n'avait d'explication à cela, pas même les médecins. Plus tard, le Covid s'est ajouté à cette longue liste et Lara Gut-Behrami n'avait presque plus de force. L'hiver dernier, elle a fait l'impasse sur neuf courses au total.

«Je commençais à m'inquiéter, souffle-t-elle aujourd'hui. Une analyse au printemps a révélé que j'avais une infection pulmonaire. Du coup, je recevais 20% d'air en moins que d'habitude.» Et ce n'est pas tout. «J'avais un virus similaire à celui qui provoque la mononucléose. Je ne sais pas si c'était une conséquence du Covid», explique Lara Gut-Behrami. Heureusement pour elle, tout est désormais terminé. «J'ai pris de la cortisone sous forme de médicaments, puis j'ai dû me laisser guérir pendant deux ou trois mois.»

Valon Behrami sur le Qatar

Lara Gut-Behrami est de nouveau en aussi bonne forme qu'avant. Voire même en meilleure. «Je ne pensais pas qu'à 31 ans je me sentirais plus en forme qu'à 20 ans. Mais c'est ainsi. Bien sûr, il y a des jours où je ressens le poids de toutes ces années en Coupe du monde. D'un autre côté, c'est normal», analyse-t-elle. De toute façon, il y a autre chose de décisif chez elle: son équilibre intérieur. L'entraîneur Karl Frehsner estime que «c'est la clé de son succès. Lara compte parmi les meilleures athlètes du monde. Si elle est aussi détendue cet hiver qu'elle l'est actuellement, je lui fais confiance. C'est comme partout: celui qui n'est pas stressé est heureux.»

Après le camp au Chili — où un physio était présent — Lara Gut-Behrami est prête pour le début de la saison à Sölden (22 octobre). Son mari, l'ancienne star de l'équipe nationale Valon Behrami, ne sera pas présent à l'arrivée — pas plus que lors des courses suivantes. «Il a son travail de consultant pour une chaîne italienne. Il travaillera lors de la Coupe du monde au Qatar», développe-t-elle.

Elle reste imprévisible

Mais ces Jeux olympiques 2026, va-t-elle y participer? Lara Gut-Behrami ne peut s'empêcher de sourire. «Il y a des jours où je me dis: 'Bien sûr, pas de problème — je serai là!' J'ai un bon environnement, je connais mieux mon corps et je continue de progresser.» Mais à côté de cela, il y a aussi des jours plus compliqués. «Exactement. Peut-être que dans quatre ans, je ferai quelque chose de complètement différent.»

Une chose est sûre: sur la piste et en dehors, Lara Gut-Behrami reste imprévisible. Et c'est très bien comme ça!

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