Justin Murisier à cran
«Ils ont une monstre frousse que quelqu'un se blesse»

La piste de Crans-Montana a fait l'objet de critiques tout au long du week-end. Des athlètes comme Justin Murisier la jugent trop peu rapide. Didier Défago espère des améliorations en vue des Mondiaux 2027.
Publié: 05:55 heures
«Je ne vais jamais être reconnu comme étant le collègue de ceux qui font des podiums», a glissé Justin Murisier après ses performances en demi-teinte à Crans-Montana ce week-end.
Photo: Pascal Muller/freshfocus
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Thibault GilgenJournaliste Blick

Si Didier Défago tirait un bilan positif des courses de Coupe du monde 2025 à Crans-Montana, force est de constater que le week-end a également été marqué par de nombreuses critiques. Au centre des préoccupations, la piste, considérée par de nombreux athlètes comme trop facile ou pas assez rapide. Surtout avant la descente remportée par Franjo von Allmen

À l’heure du bilan, Justin Murisier ne cachait pas son mécontentement au sujet de l’aménagement de cette Nationale qui accueillera les Championnats du monde dans deux ans. «Ce ne sera jamais une piste très raide. Elle est comme elle est», concède le Valaisan. «Mais il va falloir ajouter un peu de challenge dedans. Je pense qu’ils vont y réfléchir, mais il faut vraiment essayer de faire quelque chose de plus rapide au niveau du traçage parce qu’il n’y avait pas beaucoup de vitesse.»

«Aucun athlète ne pleurniche à cause du risque»

Le skieur ne pointe pas directement les organisateurs de la course, mais plutôt la Fédération internationale de ski (FIS), coupable, selon lui, de trop ménager les coureurs: «Didier Défago et toute l’équipe n’y peuvent pas grand-chose. Ils ont beaucoup travaillé sur la piste, c'est génial. Le problème, c’est le tracé fait par Hannes Trinkl (ndlr: le directeur de course). Il trace quelque chose de très lent. Je pense qu’ils ont une monstre frousse en ce moment que quelqu’un se blesse et ils essaient de contrôler la vitesse dans toutes les disciplines.»

Or une descente, ça doit aller vite, résume l’athlète: «On n’est pas contents, vous pouvez demander à tout le monde, à Dominik Paris ou d’autres, du fait qu’ils ralentissent les descentes. La vitesse, c’est le caractère même de la discipline. On accepte aussi la blessure. Il n’y a aucun athlète qui pleurniche à cause du risque. Donc à un moment ou un autre, il faut aussi nous laisser notre sport sans le rendre inintéressant.»

Exploiter le potentiel

De son côté, Didier Défago est conscient des critiques: «Le terrain ne peut pas changer. On savait que ça n’allait pas être simple de préparer les mouvements qu’on voulait sans vraiment savoir comment la piste allait être tracée. Je crois que le ski a évolué. La technique a évolué. On sort d’une saison avec pas mal de blessés, donc on sait qu’on a une marge de manœuvre limitée», explique le directeur des Mondiaux 2027.

Et l’ancien skieur de poursuivre: «Au niveau du tracé, je crois qu’on a échangé avec la FIS toute la semaine. Il y a du potentiel. On n’a peut-être pas été justes sur certaines décisions, mais c’est ce qu’on doit corriger pour l’année prochaine.» L’organisation aura encore une légère phase de test en 2026 (les disciplines n’étant pas encore connues) avant d’espérer exploiter pleinement le potentiel de cette piste qui fait décidément beaucoup parler.


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