Dominik Paris a certes établi le meilleur temps lors de l'entraînement final de la descente de la Coupe du monde à Crans-Montana, mais le roi de la vitesse italien secoue tout de même la tête! Qu'est-ce qui ne plaît pas au triple vainqueur de la fameuse descente du Hahnenkamm à Kitzbühel?
«Nous skions ici sur une piste qui se prête merveilleusement bien à un parcours de Coupe d'Europe. Mais la piste n'est pas digne d'une coupe du monde et encore moins d'une descente de championnat du monde, elle est bien trop facile pour cela».
Les graves réserves émises par Dominik Paris à l'égard de la «Piste Nationale» ne changeront cependant rien au fait que les Mondiaux s'y dérouleront en février 2027, pour la deuxième fois après 1987.
Pas le seul mécontent
Même le génial technicien Marco Odermatt ne veut pas vraiment se réjouir des compétitions sur cette piste après les deux descentes d'entraînement: «C'est la descente la plus facile que j'ai faite jusqu'à présent. D'accord, par rapport à jeudi, nous avons certes gagné quelques secondes lors de l'entraînement final, car trois ou quatre portes ont été placées plus rapidement. Mais le caractère de la piste reste bien sûr inchangé, on ne pourra pas y ajouter une pente raide».
La sensation autrichienne des championnats du monde Raphael Haaser (27 ans, or en géant, argent en super-G) devient cynique lorsqu'on lui parle de cette descente. «J'ai cherché un passage raide sur cette piste lors des deux entraînements, malheureusement je ne l'ai pas trouvé jusqu'à présent». L'ancien descendeur et actuel chef de course de Stöcklii, Marc Gisin, affirme même «que la piste de descente des femmes à Crans-Montana présente de plus grandes difficultés que la descente des hommes»!
Défi quand même ?
Un coureur ne peut pas comprendre que tant de collègues s'expriment de manière critique sur cette piste. Il s'agit du Grison Stefan Rogentin, qui a remporté de manière sensationnelle la médaille de bronze du combiné par équipes aux Mondiaux de Saalbach avec Marc Rochat. «Je pense qu'il est important d'avoir le plus de pistes possibles avec des caractères différents dans le circuit. Bien sûr, il n'y a pas ici de passage très raide comme sur la Streif à Kitzbühel. En revanche, ce parcours comporte quelques portes aveugles et quelques bosses traîtresses». L'entraîneur de descente de Swiss-Ski, Reto Nydegger, fait référence à la vitesse moyenne, «qui était plus élevée à Crans-Montana lors du deuxième entraînement (110 km/h) que lors de la descente des Championnats du monde à Saalbach-Hinterglemm, où une moyenne de 103 km/h a été mesurée».
Mais que dit le nouveau champion du monde de descente, Franjo von Allmen, de la montagne sur laquelle il défendra son titre dans un peu moins de deux ans? «C'est incontestablement un parcours facile, mais il ne sera pas facile d'y être rapide».
Concernant la mise en place du parcours, le directeur de course Hannes Trinkl a la possibilité de rendre la desente plus rapide, surtout dans la première partie du parcours. «Dominik Paris m'a dit avant le début de l'entraînement qu'il avait vu une vidéo de la course victorieuse de Peter Müller lors des championnats du monde de 1987. Il a remarqué qu'à l'époque, il n'y avait que deux changements de direction jusqu'au premier saut. Actuellement, il y a neuf portes entre le départ et le premier saut», raconte Marco Odermatt. Pour Justin Murisier, «il est clair que Hannes Trinkl peut laisser tomber quelques portes dans cette section».
En vue de la descente de Coupe du monde de samedi, rien ne changera cependant. Et le cameraman de l'ORF Joachim Puchner est certain «que Franjo von Allmen sera imbattable sur ce parcours». En effet, lors de l'entraînement final, le survolté de l'Oberland bernois a été pratiquement aussi rapide que Dominik Paris, alors qu'il a freiné avant la fin!