Juste avant sa victoire
Le voyage secret qui a tout changé pour Beat Feuz à Kitzbühel

La Bernois a remporté dimanche sa 16e victoire en Coupe du monde, la troisième sur la mythique piste de la Streif. Juste avant ce succès, devenu historique avec la deuxième place de Marco Odermatt, Beat Feuz s'était éclipsé pour recharger ses batteries en famille.
Publié: 24.01.2022 à 11:17 heures
|
Dernière mise à jour: 24.01.2022 à 13:16 heures
1/7
Pour la première fois depuis trente ans, deux Suisses, Beat Feuz et Marco Odermatt, se sont hissés aux deux premières places sur la Streif.
Photo: Sven Thomann
Marcel W. Perren

Vendredi dernier, dans l’après-midi, Beat Feuz quitte l’hôtel de l’équipe de Suisse à Kitzbühel dans le secret. Le Bernois a un peu marre du cirque blanc. Il vient de se classer «seulement» huitième de la première descente sprint organisée le matin. Une contre-performance pour le champion, double tenant du titre sur la Streif. Certains journalistes critiquent déjà l’état de forme de l’Emmentalois, à quelques jours des Jeux olympiques de Pékin.

Pour se changer les idées, le champion du monde 2017 a sauté dans sa voiture et rejoint le village autrichien d’Oberperfuss, la commune d’origine de sa compagne Katrin, à 105 kilomètres de la station de Kitzbühel. Beat Feuz y a fait construire une maison il y a bientôt deux ans. dans «Vers 15h30, j’étais à la maison, où j’ai pu très vite évacuer toutes les émotions liées au ski, confie le vainqueur après sa victoire dimanche. J’ai pu me détendre auprès de ma famille. Cela m’a fait beaucoup de bien.»

Démonstration sur la deuxième descente

Une escapade qui lui a permis de recharger les batteries en compagnie de sa Katrin et de ses deux filles: Clea et Luisa, née juste après les courses de Wengen. Dimanche sur la Streif, «Kugelblitz» a démontré toute sa puissance et sa maîtrise sur la descente la plus difficile du monde. Même si son coéquipier Marco Odermatt, de presque onze ans son cadet, a réalisé un temps canon juste avant lui, la contre-attaque de Beat Feuz lui a offert la victoire, avec deux dixièmes d’avance.

Après ce duel héroïque sur la piste, Feuz et Odermatt sont tombés dans les bras l’un de l’autre, comme deux frères, pour célébrer le premier doublé suisse à Kitzbühel depuis 30 ans.

Marco Odermatt a-t-il été frustré de voir son coéquipier le priver d’une victoire éclatante? «Une chose est certaine: chacun d’entre nous prend le départ pour gagner. Et si un skieur parmi les 51 partants doit être plus rapide que moi, je préfère que ce soit Beat.»

«Mon cœur s’est serré»

Le phénomène du ski suisse aurait sûrement gagné cette course avec une meilleure ligne sur la Hausbergkante, à la fin de la descente. Le Nidwaldien a réussi à passer la porte in extremis. «Mon cœur s’est serré pendant un moment, j’ai sérieusement douté de pouvoir en sortir indemne, avoue Marco Odermatt. Heureusement, tout s’est bien terminé. Ça aurait été vraiment stupide de se blesser sur la dernière course avant les Jeux olympiques.»

Jusqu’à présent, Beat Feuz ne s’est guère préoccupé des Jeux olympiques de Pékin. «Je n’ai pas encore jeté le moindre coup d’œil au profil de la piste de la descente olympique, assure le Bernois. Ce n’est que samedi dernier que je me suis renseigné sur la procédure pour les tests PCR avant mon voyage en Chine.»

Contrairement aux autres descendeurs suisses, Beat Feuz ne s’envolera pas pour Pékin non pas le 28 mais le 30 janvier. «Je veux profiter un peu plus de ma famille.» L’Emmentalois visera la médaille d’or le 6 février. C’est le seul titre qui manque encore à son immense carrière.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la