Deux descentes et un Super-G en l'espace de 48 heures. Le programme titanesque de Wengen s'est terminé ce samedi par une nouvelle démonstration de force de Marco Odermatt – et a laissé des traces. Trois blessures graves ont assombri ce week-end de ski par ailleurs historique.
Jeudi, le Suisse Marco Kohler a chuté dans le Hanneggschuss et s'est gravement blessé au genou. Vendredi, c'est le néo-papa Alexis Pinturault qui a été touché. Le Français s'est cassé le poignet et déchiré le ligament croisé antérieur lors d'une chute au Silberhornsprung. Lors de la classique de samedi, c'est Aleksander Aamodt Kilde qui a été touché dans le S d'arrivée. Pour ces trois coureurs, leur saison de ski est terminée. De plus, de nombreux autres coureurs ont chuté, heureusement sans se blesser gravement.
Pour les athlètes, la charge élevée du calendrier de ski est énorme. Ainsi, Marco Odermatt a déclaré à ORF dans l'aire d'arrivée: «Ce n'est pas une critique, mais j'espère que cela servira de leçon à tous - à chaque lieu de compétition, à chaque fédération et à la FIS, que plus n'est pas toujours mieux.»
Une course de remplacement irréfléchie à Wengen?
Avec ses 4,5 km, la descente du Lauberhorn est la plus longue de la Coupe du monde. Le fait que la descente de remplacement de Beaver Creek ait été programmée ici même jeudi en agace plus d'un.
«C'est une semaine très exigeante physiquement et mentalement. Les journées sont longues, le vendredi je n'ai pu manger qu'à 2h30. Ensuite, il y a encore le programme de régénération», déclare Niels Hintermann samedi dans l'aire d'arrivée. Et de poursuivre: «Pour le dire brutalement, les chutes sont des erreurs de pilotage. Mais quelque part, les erreurs sont provoquées par des facteurs externes. Il serait injuste de ne chercher la faute qu'à un seul endroit.»
«Nous skions tous à la limite»
Au micro de la RTS, le Français Cyprien Sarrazin était également en colère. «Cette chute aurait pu être évitée: trois jours de courses ici et finir sur la plus longue, c'est trop pour moi.» Le skieur tricolore a même avoué que plusieurs fois, il a «failli faire comme Kilde».
Et Dominik Paris voit lui aussi la raison des terribles chutes de Wengen dans le nombre de courses: «Nous skions tous à la limite. Je ne trouve pas les doubles descentes optimales, que ce soit à Kitzbühel ou ailleurs.»
La prochaine double épreuve aura lieu dès la semaine prochaine. A Kitzbühel, deux descentes auront à nouveau lieu en l'espace de deux jours.