Leo Messi, le capitaine et emblème du succès argentin au Qatar a été le premier a apparaître en haut de l'escalier de la passerelle de l'avion, brandissant le trophée doré de la Coupe du monde, pour gagner le tapis rouge déployé sur le tarmac de l'aéroport d'affaires d'Ezeiza.
L'Airbus A330 bleu ciel et blanc de la compagnie Aerolineas Argentinas portait l'inscription «une équipe, un pays, un rêve» et sur son aile arrière figurent les dessins de Messi, Rodrigo de Paul, ou Angel di Maria, l'autre héros de la finale, auteur du 2e but contre la France.
Les joueurs sont immédiatement montés dans un bus à impériale blanc, floqué de 3 étoiles et du «campeon del mundo», pour aller se reposer au centre d'entraînement, tout proche, de la Fédération argentine de football (AFA). En chemin les joueurs ont été acclamés par plusieurs milliers de supporteurs désireux d'être les premiers à saluer les héros de tout un peuple et voir enfin le trophée doré espéré depuis tant d'années.
Une foule encadrée
Dans l'après-midi, par grappes, en familles, avec des tentes, chaises de camping, parillas, tambours – et bien sûr ballons – ils se sont postés sur les larges bas-côtés ombragés du trajet d'environ dix kilomètres entre l'aéroport et l'AFA. «On va passer la nuit ici. Demain, on ne travaille pas. Et on ira à l'Obélisque, direct en suivant l'(équipe d')Argentine», a dit Ayrton Kerdocas, un étudiant de 25 ans. «Je suis venu parce que je voudrais que Messi me signe une photo. Et là, ce serait une joie de dingue parce que je suis un immense fan», veut espérer Javier Merina, soudeur de 41 ans.
Un impressionnant cordon de policiers, avec un uniforme déployé tous les 2-3 mètres, gardait le mur d'enceinte du complexe de l'AFA en cas de débordement. Et de nombreux policiers étaient déployés pour assurer un trajet rapide entre aéroport et AFA. En 2021, au retour de la campagne victorieuse de la Copa America au Brésil, le bus avait mis quatre heures pour effectuer ces quelques kilomètres. Il n'en était pas question cette fois-ci.
En Argentine, le climax est attendu vers la mi-journée pour une grande boucle au centre-ville de Buenos Aires, depuis l'AFA, «pour fêter le titre mondial avec les supporters», a annoncé dans un tweet la «Seleccion». Le gouvernement a décrété ce mardi férié, autorisant ainsi une foule gigantesque, qui devrait une nouvelle fois dépasser allègrement le million, à acclamer le retour des héros de Scaloni. A bord du bus à impériale, les désormais «tri-campeones» argentins passeront par l'Obélisque, au coeur de la capitale, le centre des célébrations dimanche après le titre.
«Merci, Messi»
D'ores et déjà l'autorité des routes, Corredores Viales, a pris des dispositions de déviation pour sécuriser les quelque 70 km de la boucle qui sera effectuée, en prévision d'une inévitable ruée. Car parmi le million de supporters qui ont fêté jusque tard dans la nuit à Buenos Aires dans une «alegria» indescriptible le troisième titre mondial, nombreux étaient ceux résolus à accueillir les héros et prolonger la fête.
Une inconnue demeurait sur leur passage ou non au balcon du Palais présidentiel, la Casa Rosada. Maradona en 1986 y était apparu avec le trophée. Une image restée dans les mémoires. Beaucoup souhaitent que Messi suive encore les pas de Maradona et en fasse autant. Car cette troisième étoile pour l'Albiceleste, après celles des équipes de Daniel Passarella (1978) puis Diego Maradona (1986), porte la marque de Messi, désigné meilleur joueur du tournoi.
«Gloire éternelle», «Merci, Messi», «Champions du monde!» ou juste «Merci!» avaient titré lundi les quotidiens argentins, dont beaucoup ont réalisé des éditions spéciales. La machine à souvenirs va de nouveau s'enclencher pour cette journée de démesure comme le football est capable d'en susciter en Argentine. «Je suis ici à cause de la passion pour l'Argentine», disait Alejandra Diaz, 55 ans, qui attendait dans la nuit l'Albiceleste près de l'AFA. «J'aime Messi. J'aime toute l'équipe. C'est une émotion immense difficile à expliquer (d'être un fan de football en Argentine). Ton coeur bat la chamade. Je pense que c'est le seul pays qui vit (le football) de cette façon, avec cette folie, cette joie, et ce bonheur.»
(ATS)