Lors de cette finale de la Coupe du monde entre l’Argentine et la France, tous les projecteurs étaient braqués sur deux acteurs majeurs: le champion du monde Lionel Messi et Kylian Mbappé, auteur d’un triplé inédit en finale depuis 1954. Mais un autre acteur de ce film au scénario fou a fait l’unanimité (ou presque, on y reviendra): l’arbitre Szymon Marciniak a également évolué au même niveau que les deux superstars, malgré de nombreuses situations délicates. Le directeur de jeu polonais a livré une performance exceptionnelle.
Sur les réseaux sociaux, outre quelques voix critiques, il y a une reconnaissance inhabituelle pour un directeur de jeu, alors que lui et ses collègues sont généralement critiqués sur la Toile. L’arbitre de Bundesliga Patrick Ittrich écrit sur Twitter: «Direction de match de classe mondiale de Marciniak et de son équipe. Les actes antisportifs ont été clairement sanctionnés très tôt. Tous les penalties étaient corrects. Les mots me manquent. De la folie! La meilleure chose que j’aie (jamais) vue depuis longtemps.»
Des décisions correctes prises sans VAR
Marciniak a dû résoudre des situations parfois épineuses au cours de ce match d'exception. Selon les experts, ses décisions étaient justes. Il a ainsi désigné le point de penalty à trois reprises, une fois pour l’Argentine, deux fois pour la France. Ces actions n’étaient certes pas toutes claires, mais on peut accorder tous ces penalties, selon les experts de l’arbitrage.
L’ex-arbitre allemand Thorsten Kinhöfer loue surtout le fait que le Polonais de 41 ans n’ait pas eu besoin de l’aide de la VAR une seule fois: «La performance était absolument de classe mondiale. Toutes les décisions importantes ont été prises sans la VAR. C’est ainsi qu’un arbitre doit diriger un match!» Par sa prestation, Marciniak a contribué à ce que ce match puisse se dérouler de cette manière, s’enthousiasme l’ancien arbitre allemand Lutz Wagner, qui forme aujourd’hui les directeurs de jeu pour la Fédération allemande.
Szymon Marciniak n’a pas connu une période facile. En raison de problèmes cardiaques, la poursuite de sa carrière d’arbitre était même sur la sellette. Sa prestation a été remarquable – absolument digne d’une finale de Coupe du monde.
Les Français ne sont pas d’accord
Et au milieu de ces louanges, une voix de taille détonne. Celle de l’influent journal «L’Équipe». Le média français a très sévèrement jugé la prestation de Szymon Marciniak. Sa note? 2 sur 10. Une claque. La justification des spécialistes tricolores? Selon eux, il «n’a pas été à la hauteur des circonstances, du moins de sa mission». Outre une remarque sur le penalty «très limite» accordé à Di Maria, c’est l’absence de cartons qui a visiblement agacé. Des décisions qui ont causé «colère et incompréhension», toujours selon la même source.
Même son de cloche pour «Le Figaro», dans un billet d’humeur (visiblement mauvaise), le journaliste détaille: «Présenté par beaucoup comme un clone de la légende de l’arbitrage Pierluigi Collina, Szymon Marciniak a loupé son grand rendez-vous avec l’histoire dimanche.» Ou encore: «Ses erreurs auront été multiples, et malheureusement toutes, ou presque, défavorables aux Bleus.» Le journaliste précise toutefois que ce n’est pas lui le principal responsable de l’échec français.
Le but argentin du 3-2 aurait-il dû être annulé?
Toujours selon «L’Équipe», la réussite argentine du 3-2, en prolongations, est entachée d’une erreur d’arbitrage. «Selon le règlement, le second but de Messi, dans la prolongation, aurait dû être refusé par l’arbitre de la rencontre, Szymon Marciniak. Des remplaçants argentins étaient, déjà, sur la pelouse avant que le ballon ne dépasse la ligne de but d’Hugo Lloris», peut-on lire sur le compte Twitter du quotidien.
Mais l’argument est vite remis en question par une lecture du règlement. Si, effectivement, une infraction existe, elle n’aurait pas justifié une annulation, car l’arbitre doit «interrompre le jeu uniquement si la personne en question interfère avec le jeu». S’il s’était rendu compte de cette présence entre le moment du but et la reprise du jeu, il aurait alors pu annuler la réussite. Une règle qui n’est jamais appliquée.
Et certains internautes d’ironiser sur le fait que les Français étaient également sur la pelouse peu après lorsque Randal Kolo Muani s’est présenté seul face au gardien argentin Emiliano Martinez, dans les derniers instants de la partie.
La réussite aurait-elle alors été annulée? Probablement pas. Lorsque ce sont de tels détails qui sont retenus, n’est-ce finalement pas la preuve d’une excellente prestation arbitrale?