Les attentes concernant Benjamin Baumgartner étaient grandes du côté de Lausanne. Le nouveau venu avait fait forte impression lors des deux dernières saisons avec le HC Davos, club avec lequel l'attaquant avait terminé toute sa formation chez les juniors. Avec respectivement 27 et et 25 points, «Beni» semblait être l'un des plus sûrs espoirs grisons pour l'avenir. C'est avec cette casquette de talent qu'il a débarqué à la Vaudoise aréna: «Je me rendais bien compte qu'en changeant de club, je n'allais plus être le petit jeune, nous a-t-il confié. La pression fait partie de ce choix de carrière que j'ai décidé.»
C'est avec un contrat de quatre ans en poche que l'Autrichien à licence suisse est arrivé sur les bords du Léman. Et c'est peu dire que le début de saison avait de quoi le décevoir. Avec un point sur les treize premiers matches, il a peiné à avoir un impact sur le jeu. Mais le jeune joueur de 21 ans a des explications sur ce début de saison poussif. Mais il ne se cherche pas d'excuse pour autant: «Je suis de votre avis, ce n'était pas un début de saison facile. Vous savez, lorsque vous voulez peut-être trop en faire, c'est contre-productif. Je me suis retrouvé dans cette situation à forcer les choses au lieu de jouer simplement»
«Je préfère le centre»
À Davos, Benjamin Baumgartner était un joueur de centre. Depuis son arrivée à Lausanne, John Fust l'utilise abondamment à l'aile. «Peut-être qu'il veut m'intégrer en douceur dans l'équipe, remarque le No 98 des Vaudois. Au centre, les responsabilités défensives sont plus importantes et comme je dois apprendre un nouveau système, c'était peut-être un moyen de m'aider un peu.» Mais pour lui, c'est clair: il veut jouer au centre. «C'est à cette position que je me sens le plus utile à mon équipe. Je pense avoir une bonne vision du jeu et depuis le milieu de la patinoire, il m'est plus facile de m'orienter et de faire les bons choix. Je pense également être capable de trouver le bon timing pour faire les passes.»
Depuis quelques temps, Benjamin Baumgartner passe plus de matches au centre de la quatrième ligne. Et ce n'est peut-être pas un hasard si il commence à marquer davantage de points. Du 19 octobre au 20 novembre, il a totalisé cinq unités (3 buts, 2 assists) en sept rencontres. «Au-delà de l'aspect purement comptable, je sens que je suis de mieux en mieux dans le rythme. Mais ce n'est pas facile de changer de vie et je l'ai ressenti durant ces derniers mois.»
Lausanne avant l'Autriche
À titre personnel, Benjamin Baumgartner vit dans la région lausannoise. «Pas au centre, coupe-t-il. Je viens de Zell am See, une petite ville d'Autriche. J'aime ce contact avec la nature.» Ce n'était pas un hasard s'il avait choisi Davos pour y vivre plusieurs années après un bref passage en région zurichoise. Dans les Grisons, c'est le mythique Arno Del Curto qui lui a donné sa première chance en National League. «Je lui suis reconnaissant de ce qu'il m'a apporté et j'ai eu de la chance de pouvoir travailler avec lui durant plusieurs années.»
Récemment toutefois, Benjamin Baumgartner a refusé une convocation en équipe nationale d'Autriche dont l'entraîneur assistant n'est autre que le mage grison. «C'est Roger Bader (ndlr sélectionneur suisse de la sélection) qui m'a téléphoné. Je lui ai dit que j'avais besoin de temps pour m'adapter à Lausanne et que je préférais passer dix jours à travailler ici plutôt que de jouer en sélection. Il a tout à fait compris. Je l'ai remercié, car c'était important pour moi d'avoir son soutien.»
À l'image de son club, l'attaquant va désormais essayer de trouver de la constance dans son jeu. Le week-end dernier, il a été le meilleur lausannois lors de la lourde défaite 4-8 face à Lugano. Ses deux buts lui ont permis d'évoluer en première ligne le lendemain. Est-ce à dire que le temps d'adaptation est terminé et que Benjamin Baumgartner est prêt à décoller?