«Paradoxalement, ce n'est pas le week-end le plus compliqué de la saison. Mais c'est vrai que tu dois penser à tout encore plus que d'habitude.» Peu avant de prendre la route pour Kloten où Lausanne jouait son premier match du week-end samedi, Thibault Jean, responsable matériel du LHC, s'assurait de n'avoir rien oublié. «J’ai donc pris un peu plus de matériel que d’habitude.»
Pourquoi? Car Lausanne ne va pas rentrer dans la foulée du match, mais va poursuivre sa route en direction de Davos pour un deuxième match en deux jours. Une configuration exceptionnelle dans une saison. L'homme de l'ombre a accepté Blick dans ses bagages pour la durée de ce petit voyage.
Samedi, 13h30. Départ de la Vaudoise aréna
«On quitte Lausanne, avec tout l’équipement nécessaire pour préparer au mieux le vestiaire. Aujourd’hui, la préparation est un peu spéciale puisque nous disputons ces deux matches à l'extérieur. Je demande aux joueurs de prendre plus de choses que d'habitude. Par exemple, deux paires de patins ou suffisamment de crosses. On ne sait jamais.
Je sais aussi que je pourrai compter sur le responsable matériel de Kloten. Entre nous, on s'aide beaucoup. C'est lui qui, par exemple, nous fournit les serviettes, les machines à café, les tables de massage ou encore des vélos pour l'échauffement. Le déplacement jusqu'à Kloten va durer 2h20. C'est la troisième saison que j'occupe le poste à Lausanne. Je suis le cousin de Yorick Treille, l'actuel entraîneur assistant de Genève-Servette et c'est lui qui m'a fait commencer dans ce métier à Grenoble. Je suis également passé par Mulhouse ou encore Lyon avant d'arriver en Suisse.»
16h52. Le vestiaire est prêt à Kloten
«Trois heures avant le coup d'envoi du match, le vestiaire est prêt à accueillir les joueurs. Mon but à ce moment-là, c’est vraiment d’essayer de leur rendre cet endroit le plus accueillant possible. Cette année, il n'y a pas de plan précis pour le placement des joueurs. Une grande partie du travail, c'est d'arriver tôt pour tout préparer… et d'attendre. On prend toujours davantage que ce que l’on devrait – mais, au final, tu dois toujours gérer l’imprévu ou l’oubli de dernière minute… C’est des artistes ces mecs, ils peuvent tout oublier (rires).
En commençant ce métier, j'avais un objectif: venir en Suisse travailler dans cette Ligue. À 28 ans, je m'en suis fixé un autre. Celui de devenir le premier européen à occuper le rôle de responsable matériel dans une équipe de NHL. C'est un monde différent, mais au final le travail est le même. C'est le Genevois Jimmy Omer qui a pour habitude de dire que notre rôle est de ne pas leur donner d'excuse s'ils sont mauvais. On doit tout faire pour qu'il puisse performer au maximum de leur capacité en leur rendant la vie plus facile.»
22h05. Victoire à Kloten 0-5
«C'est rare de ne pas devoir tout préparer pour prendre le bus et rentrer. Pour moi, c'est assez confortable. Demain à Davos, ce sera autre chose. Quand tu sais que tu en as pour plus de quatre heures de route, tu fais tout de manière un peu plus pressée (rires).»
22h34. L'heure de la lessive
«Grâce à un accord entre chefs matériel, j’ai pu effectuer tout mon linge à Kloten, Ingo, mon collègue zurichois, a vraiment tout fait pour qu’on soit bien traités ici. Au total, ce sont cinq machines qui ont été effectuées. C'est autant de temps qu’il aurait pu passer chez lui. On s’entraide beaucoup. C'est assez paradoxal si l'on compare avec ce qu’il se passe sur la glace.
J'ai déjà eu un cas où un autre club a nettoyé mes maillots. Ils étaient brodés et avaient été passés au sèche-linge… J'ai dû en recommander 25. Sur ce coup, j'ai bien précisé à Ingo qu'il ne fallait pas les sécher à la machine.»
Dimanche, 9h53. Retour à la patinoire
«Sans devoir rentrer le soir-même à Lausanne, c'est agréable. J'ai pu en profiter pour faire pas mal de choses la veille. J'étais de retour en milieu de matinée pour un entraînement optionnel et seuls six joueurs étaient sur la glace. Nous avons juste eu besoin de charger le bus et prendre la route de Davos après un passage à l'hôtel.»
16h32. Arrivée à Davos
«Nous sommes partis de Kloten à 14h17 en direction de Davos. Je compte deux heures de route ainsi qu'une heure pour l'installation du vestiaire pour que tout soit prêt lorsque les gars arrivent à la patinoire. Ce sont des longues journées mais au final, tu fais ça par passion donc ce n'est pas un problème d’enchaîner les heures.»
19h45, coup d'envoi du match à Davos
«Quand l'équipe gagne un match, je suis forcément satisfait parce que l'ambiance est plus sympa pour travailler. Mais ça ne change rien à mes tâches. Sur le banc, je tente de suivre le match, mais je rate beaucoup de buts. Si un joueur tombe, je dois toujours essayer de voir s'il y a un problème ou s'il faut réagir sur le banc. Je regarde davantage les duels dans les bandes que les passes devant le but.»
Lundi, 02h46. Vaudoise aréna
«Nous sommes enfin arrivés à Lausanne! C'est la fin d'un bon gros week-end de deux jours en back to back! Moi? J'ai encore trois machines à lancer. Durant le match à Davos, les maillots d'échauffement ont déjà pu être lavés ce qui me fait gagner un peu de temps. Pendant que le linge est lavé, je vais décharger le bus et attendre le bus des joueurs pour récupérer les affaires. Et puis il sera l’heure de rentrer au milieu de la nuit. Mais avec l’envie de revenir au plus vite, car au final dans ce vestiaire, on s’y sent bien! Comme déjà dit, c'est un métier de passion et c'est dans ces moments qu'on se rend compte qu'elle est encore et toujours présente.»
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | Lausanne HC | 33 | 18 | 64 | |
2 | ZSC Lions | 29 | 34 | 61 | |
3 | HC Davos | 33 | 24 | 58 | |
4 | SC Berne | 33 | 18 | 58 | |
5 | EHC Kloten | 34 | -5 | 57 | |
6 | EV Zoug | 32 | 17 | 49 | |
7 | SCL Tigers | 32 | 4 | 48 | |
8 | Rapperswil-Jona Lakers | 34 | -12 | 45 | |
9 | Genève-Servette HC | 30 | 1 | 42 | |
10 | EHC Bienne | 32 | -3 | 42 | |
11 | HC Fribourg-Gottéron | 32 | -11 | 42 | |
12 | HC Lugano | 32 | -17 | 42 | |
13 | HC Ambri-Piotta | 33 | -22 | 41 | |
14 | HC Ajoie | 31 | -46 | 26 |