Six, quinze, seize. Ce ne sont pas les numéros gagnants du tiercé du jour, mais le nombre de minutes jouées par Christoph Bertschy depuis le début du championnat du monde. Le Fribourgeois de l'équipe de Suisse avait commencé la compétition dans le rôle ingrat de 13e attaquant. «J'aurais évidemment aimé jouer dès le début, mais je ne questionne jamais les choix de l'entraîneur, nous a-t-il précisé lundi après la victoire contre la Tchéquie. Je dois toujours me tenir prêt si l'équipe a besoin de moi.»
Et son moment est venu dès la rencontre face à l'Autriche. Après un tiers temps chaotique, Patrick Fischer, visiblement mécontent de la tournure des événements, a décidé de rebrasser les cartes. L'attaquant de Fribourg Gottéron a été le bénéficier, puisqu'il est passé directement en première ligne à la droite de Nico Hischier. «Je me sentais bien en jambes et je pense que 'Fischi' (ndlr Patrick Fischer) l'a remarqué. Depuis, j'essaie de faire en sorte de garder cette place.»
Car face à la nation hôte, Christoph Bertschy a conservé sa place sur le premier trio. Calvin Thürkauf a, lui, cédé son poste à Kevin Fiala. Avec lui, le No 88 avait donc plus de 15 millions de salaire annuel sur sa ligne puisque les deux stars de NHL touchent plus de 7,5 millions par saison. Intimidant? Il rigole: «Non, on est tous plutôt des bons gars dans cette équipe. Il y a quatre ans, je me serais peut-être davantage gêné d'évoluer avec eux, mais plus maintenant. Je sais que je dois jouer mon jeu pour être en lumière. Et c'est ce que le staff attend de moi.»
«On a tous le même système»
L'ailier a d'ailleurs réalisé trois percées impressionnantes depuis qu'il a été repositionné sur une ligne à vocation largement plus offensive. «Je sais que c'est en provoquant et en amenant de la vitesse que je vais être utile, détaille-t-il. Je suis aussi là pour gagner des duels dans les bandes. Et dans cette équipe, on a tous le même système. Il ne peut pas y avoir un gars qui fait son truc. Ça aide à pouvoir jouer avec des coéquipiers différents sans avoir de problème d'adaptation.»
Cet aspect fait d'ailleurs de Christoph Bertschy un élément important du dispositif de Patrick Fischer qui lui fait confiance tant à l'aile qu'au centre et aussi bien à 5 contre 5 qu'en infériorité numérique. «On en discutait les deux, justement. Je crois qu'il apprécie cette polyvalence. Mais c'est sûr que cela me fait des fois jouer dans des situations dans lesquelles je suis moins habitué de jouer. Visiblement, il est satisfait.»
Les années précédentes, Patrick Fischer a d'ailleurs toujours trouvé une place pour le Fribourgeois dans son alignement. Il fait partie d'un cercle rare: celui des éléments ayant participé aux cinq derniers tournois internationaux. Avec lui? L'inoxydable Andres Ambühl, Fabrice Herzog, Dario Simion et Leonardo Genoni. «Lors des précédentes compétitions, mon rôle était plutôt défensif, précise-t-il. Depuis deux matches, cela a un peu changé, mais je suis satisfait de mes prestations.»