«Vous le connaissez. Kevin veut toujours jouer.» Par cette phrase, Patrick Fischer admettait à demi-mots dimanche soir qu'il y avait de bonnes chances que Kevin Fiala soit sur la glace ce lundi pour la rencontre face à la Tchéquie. Surtout que ce match revêtait une signification particulière, lui qui possède la double nationalité par ses parents.
Débarqué dans la journée à Prague, le Saint-Gallois était bel et bien présent pour défier la nation hôte. Et il n'a pas fait uniquement acte de présence. Bien au contraire. Buteur après 14 minutes de jeu pour le 1-0, il a inscrit un des deux tirs aux buts suisses pour offrir la victoire à la sélection nationale. Après le match, il est revenu sur cette soirée particulière.
Kevin Fiala, comment te sens-tu avec toutes ces émotions?
C'est la plus belle semaine de ma vie. Ma fille est née et même si je n'ai pas beaucoup dormi ces derniers jours avec le voyage, je suis extrêmement reconnaissant envers ma femme de pouvoir être là. Cela n'allait vraiment pas de soi. Mais elle m'a poussé, car elle sait à quel point c'est important pour moi de jouer en équipe de Suisse.
Et ce voyage pour rejoindre Prague?
Je suis arrivé dans la journée après un long trajet et j'ai tout de suite joué. J'ai pu dormir un peu durant le vol. Je suis content que nous ayons pu gagner.
Vous en aviez parlé auparavant avec ta femme de cette éventualité?
Oui. Mais je n'aurais pas imaginé que ce serait si difficile pour moi de les laisser les deux derrière moi et de simplement dire 'Ciao'. Je suis venu jouer, car ma fille est en de bonnes mains avec ma femme et sa maman.
On peut presque dire que cela n'aurait pas pu mieux se passer, non?
C'est exactement ça. Surtout de pouvoir jouer contre la Tchéquie directement. C'est également cool pour moi, car toute ma famille vient d'ici. Ma grand-maman était présente à l'aéroport pour m'accueillir. Cela m'a donné beaucoup de force. Je ne la vois pas souvent, car je vis aux États-Unis. C'était un très beau moment pour moi. Et de voir les gars de l'équipe, c'est forcément spécial. J'avais vraiment beaucoup d'énergie, probablement à cause de l'adrénaline et tout ce que j'ai vécu. Et c'était encore plus particulier de gagner avec ce pénalty en fin de match.
Les entraîneurs n'auraient rien pu faire pour t'empêcher de jouer, non?
Nous en avions parlé. Mais j'ai dit à 'Fischi' (ndlr Patrick Fischer, le sélectionneur) que je voulais jouer.
Après ton penalty, tu as fait un geste. Tu peux nous expliquer?
(Il sourit) Il n'y avait rien de prémédité. Mais les fans criaient comme si j'avais raté mon tir au but et j'ai simplement fait ça vu que le puck était au fond. Je voulais juste les calmer un peu. Rien de plus.