Depuis samedi, Marc-Antoine Pouliot était sous le coup d'une enquête pour une collision avec un arbitre lors du match face à Fribourg, mercredi dernier. Ce lundi, le Juge unique de la National League a rendu son verdict et a suspendu le joueur des Vernets pour six matches. Cette peine est assortie d'une amende de 8700 francs.
Voici les raisons qui ont mené l'organe officiel de la National League.
Tout d'abord, la décision est accompagnée d'un résumé de la prise de position de Genève-Servette. Sans surprise et comme Marc-Antoine Pouliot l'avait fait après le match, les Grenat ont plaidé l'accident. «Un accident qui peut arriver dans un sport rapide comme le hockey sur glace». Selon les dirigeants des Vernets, l'impunité dont a bénéficié le joueur durant le match est un élément supplémentaire en faveur de l'accident — après tout, il s'agit également de l'interprétation du quatuor arbitral durant la rencontre. Enfin, le GSHC réfute l'argument selon lequel le Canado-Suisse n'aurait pas tout mis en oeuvre pour ne pas heurter l'arbitre: «Les images montrent clairement que l'accusé retire sa jambe pour éviter le contact.»
Trois catégories
Cette action tombe sous le coup des règles 39 et 40 de l'interprétation du règlement de l'IIHF par la National League. «Tout manager, coach, membre du staff ou fonctionnaire de club qui retient ou frappe un arbitre sera sanctionné d’une pénalité de méconduite pour le match et devra quitter le jeu. Le cas doit être rapporté à l’organe disciplinaire compétent pour examen.»
Les infractions aux règles 39 et 40 sont réparties en trois catégories:
1. La catégorie I comprend toutes les situations dans lesquelles l'arbitre ou le juge de ligne est menacé ou humilié de quelque manière que ce soit sans contact physique. (...) La sanction pour cette catégorie est une suspension d'au moins un match et de quatre au maximum.
2. La catégorie II comprend toutes les situations où un joueur a un contact physique avec l'arbitre ou le juge de ligne et où ce contact va au-delà de ce que l'on peut attendre du jeu dans cette situation. Il s'agit notamment d'un contact physique négligent mais sans intention d'attaquer physiquement ou de blesser l'arbitre ou le juge de ligne. Néanmoins, l'action peut exposer l'arbitre ou le juge de ligne à un danger potentiel. (...) La sanction pour cette catégorie est une suspension minimum de trois matches et de sept au maximum.
3. La catégorie III comprend toutes les situations où un joueur porte délibérément atteinte à l'intégrité physique d'un arbitre ou d'un juge de ligne. La sanction pour cette catégorie est une suspension d'au moins sept matches.
À la lecture des éléments ci-dessus, une classification en Catégorie II semblait la plus probable, comme nous le mentionnons dans cet article au lendemain de l'action fautive.
«La position de l'arbitre était bonne»
Dans son explication, le Juge unique précise que «la position de l'arbitre était bonne et que l'accusé aurait très bien pu passer par la droite ou la gauche. Il réfute l'argument du changement de direction de la part du directeur de jeu. Il va plus loin en n'excluant pas un contact volontaire «tant l'action est inutile et inconsidérée». Il reconnaît néanmoins ne pas en avoir la certitude.
Plus loin, il détaille: «L'accusé avait un contact visuel avec l'arbitre avant même d'avoir commencé son déplacement et n'a rien fait pour minimiser ou éviter la collision».
Pour se défendre, Marc-Antoine Pouliot a également précisé que Ronalds Kenins avait été blanchi pour une action similaire. L'organe juridique a botté en touche cet argument en précisant que la scène du Lausannois était différente puisqu'à l'époque, la position de l'arbitre n'était pas idéale, contrairement au cas jugé ici.
Recours possible
Pour toutes ces raisons, le Juge unique a décidé de classer cette scène en Catégorie II. «L'action doit être jugée comme très maladroite, inexcusable et inacceptable, justifie-t-il. Au vu de toutes les circonstances, la sanction se situe dans la partie supérieure de la Catégorie II. L'accusé n'était pas sous pression et aurait facilement pu éviter la collision.»
Le Genève-Servette a cinq jours pour faire recours contre sanction. «Nous étudions toutes les possibilités qui nous sont offertes. Nous ne ferons pas d’autres commentaires d’ici là», précise-t-on du côté des Vernets.