Dans l’histoire du hockey suisse, jamais une équipe menée 0-3 en finale n’avait retourné la situation pour remporter le titre. C’est l’exploit que pourrait réaliser le EV Zoug ce dimanche lors du septième et dernier match de cette fantastique finale face aux Zurich Lions. «Si l’on essaie de parler de manière totalement neutre et sans émotions – ce qui n’est évidemment pas le cas pour moi –, c’est une publicité extraordinaire pour le hockey suisse. Tout le monde mérite de vivre ce septième match.»
Dan Tangnes, habile psychologue, sait exactement comment peut se décider cette rencontre décisive: «Toute la saison, tu essaies de construire des habitudes. De mettre en place des routines. C’est justement au moment où tu es les plus sous pression et au moment où tu es le plus fatigué que les décisions doivent être naturelles. Quasi automatiques. Et ce sera le cas dimanche. À la fin d'une saison, ce sont ces habitudes qui te définissent.»
Une première pour Tangnes
Au cours de sa carrière, l’entraîneur norvégien n’a jamais disputé de telle rencontre. «Je n’ai disputé qu’une finale, rigole-t-il. C’était l’an dernier face à Genève et nous avions gagné 3-0.» Mais le Nordique n’a pas l’impression de partir dans l’inconnue pour autant. «Tous les joueurs de hockey au monde ont commencé par disputer des matches 7 dans leur jardin, rigole-t-il. C’est précisément pour avoir la chance de vivre ce genre de matches que nous faisons ce métier. Ce sera une rencontre intense et je me réjouis d’y être.»
Pour la première fois depuis une semaine, Zoug ne sera plus dans la peau du chassé. Après n’avoir rien eu à perdre durant trois rencontres, les joueurs de Suisse centrale vont désormais rentrer sur la glace avec quelque chose à perdre. Le titre national, à domicile. Pas de quoi inquiéter Dan Tangnes pour autant. «Là encore, je me raccroche aux bonnes habitudes et je sais que je vous l’ai déjà dit, rigole-t-il. Mais c’est exactement ainsi que je vois la chose. Cela fait depuis deux ans que nous travaillons et instaurons nos habitudes. Dimanche soir, il faudra mettre à profit ce vécu collectif.»
Au cours de cette série, Dan Tangnes s’est illustré par un changement dans son alignement qui a été payant. Après trois matches, il a décidé de scinder sa ligne Simion-Kovar-Hofmann pourtant si productive. «C’est justement l’avantage d’avoir des routines, poursuit Dan Tangnes. Cela permet de changer d’alignement sans perturber ton équipe. Si l’on gagne, ce changement d’alignement passera pour un coup de génie (rires). Mais le crédit est surtout à donner aux joueurs qui ont su faire les efforts pour revenir de 0-3 à 3-3.»
«Avec une grande confiance»
Mais au lieu de parler de son équipe ou de son cas, Dan Tangnes préfère revenir sur cet acte VII entre Zoug et Zurich. «Je sais que je me répète, mais ce n’est pas grave. Nous avons beaucoup de chance de vivre un septième match dans cette finale.» Et comment va l’aborder Zoug? «Avec une bonne dose de confiance en nous et la conviction que nous pouvons gagner contre n'importe qui, poursuit-il. Et je le dis avec énormément de respect pour Zurich. Mais si nous sommes revenus de 0-3 à 3-3, cela doit nous donner de l’assurance. Cela prouve que nous sommes dans le juste.»
Dimanche, Zoug et Zurich se sont donné rendez-vous à 20h00 pour le rendez-vous ultime. Toute la saison se jouera en une soirée. «Nous devrons avoir le couteau entre les dents, précise Grégory Hofmann. Comme c’est le cas depuis trois matches, d’ailleurs. Dans ce genre de cas, ce sont ceux qui en veulent le plus qui vont l’emporter.» Premier élément de réponse dimanche pour la «Finalissima». La dixième de l’histoire du championnat de Suisse. Et comme le dit Dan Tangnes, tout le monde a mérité cet épilogue.