En 2017, Tobias Geisser a été drafté en 120e position par les Washington Capitals. Cinq ans et zéro match de NHL plus tard, le voilà de retour en Suisse. À Zoug, là même où il a fait ses débuts. Interview.
Tobias Geisser, pour quelle raison avez-vous décidé de mettre fin à votre aventure nord-américaine?
Ce sont plusieurs raisons, pas une en particulier. D’une part, Zoug m’offre une super opportunité de continuer à me développer dans des conditions optimales et dans un environnement que je connais déjà. Et d’avoir du succès avec une équipe forte. Ce qui est important pour moi, c’est qu’il n’y a pas de fin à mon aventure en NHL. Elle reste mon objectif de carrière. Mais avec cette franchise, je n’ai actuellement pas vu de moyen d’y parvenir. C’est pourquoi je me suis posé la question suivante: où pourrais-je mieux me développer — en AHL ou à Zoug? J’en suis arrivé à la conclusion, en discutant avec mon entourage, que c’était à Zoug.
Les Washington Capitals, avec lesquels vous étiez sous contrat dernièrement et qui sont toujours en possession de vos droits en NHL, n’étaient-ils pas intéressés à ce que vous restiez?
Bien sûr, il y a eu une offre. Mais elle ne m’a pas convaincu. Comme Washington continue de posséder mes droits, dans les années à venir, ma carrière en NHL pourrait être lancée s’il y a une reconstruction de l’équipe. Ou alors, une autre organisation pourrait acquérir mes droits par le biais d’un transfert.
À lire aussi
En Suisse, de nombreux experts avaient le sentiment que vous seriez le prochain défenseur helvétique en NHL. Êtes-vous déçu que cela ne soit pas encore arrivé?
La seule chose qui me déçoit, c’est que l’organisation ne m’a jamais donné de véritable chance jusqu’à présent et qu’elle ne m’a jamais appelé en NHL. Parmi les défenseurs d’AHL, aucun n’a été sélectionné la saison dernière. Et cela fait maintenant cinq ans que cela dure. Mais le retour à Zoug ne me déçoit pas. La National League sera encore plus forte la saison prochaine, la concurrence sera aussi plus grande avec les six étrangers. Je ne vois donc pas cela comme une régression. Mais plutôt comme le fait que je suis maintenant dans une autre ligue qui est meilleure pour mon développement.
Quel est maintenant votre objectif pour atteindre la NHL?
Que d’ici la fin de mon contrat à Zoug, dans trois ans, j’aie quelque chose de bon sur la table de la part d’une organisation de NHL. Bien sûr, cela peut aussi arriver plus tôt ou durer un an de plus. En tant que défenseur, c’est à partir de 26 ans que l’on atteint ses meilleures années.
À lire aussi
Vous parlez beaucoup de développement. Dans quels domaines souhaitez-vous progresser?
Je peux m’améliorer partout. Mais spécifiquement, je vois encore beaucoup de potentiel, surtout dans le domaine offensif. En AHL, on me faisait jouer dans un rôle plutôt défensif. À Zoug, je vais pouvoir m’impliquer davantage sur le plan offensif, car je connais le système. Mais il s’agit aussi d’acquérir plus d’expérience dans les situations de jeu et les matches importants. Je veux devenir un leader. Un peu comme Raphael Diaz ou Pius Suter autrefois, qui ont ensuite eu leur chance en NHL.
À Zoug, vous serez à nouveau entouré de votre proches toute l’année. Qu’est-ce qui vous a le plus manqué?
Avant tout mon environnement social. Ma petite amie et ma famille. Mais bien sûr aussi mes amis. La Suisse m’a aussi un peu manqué. Quand on joue en NHL dans une ville magnifique, c’est aussi agréable. Mais en AHL, on est souvent au milieu de nulle part et c’est difficile de s’y sentir bien.