Genève est «en mission»
Jan Cadieux se met la pression tout seul

Alors qu'il est finalement toujours un entraîneur néophyte, Jan Cadieux sait que ce n'est pas une excuse et qu'il a de l'or dans les mains à Genève-Servette. Le technicien aborde sa première «vraie» saison avec la ferme envie de continuer à apprendre.
Publié: 06.09.2022 à 13:41 heures
Jan Cadieux a vécu son premier été en tant que coach principal de Genève.
Photo: keystone-sda.ch
Blick_Gregory_Beaud.png
Grégory BeaudJournaliste Blick

Dans son vestiaire, Jan Cadieux aura trois récents champions du monde et champions olympiques finlandais, un champion du monde suédois, le meilleur défenseur du championnat de Suisse et une ribambelle de joueurs helvétiques de talent. Autant dire que le coach de Genève-Servette a de l’or dans les mains en cette fin d'été.

Débarqué comme intérimaire il y a bientôt une année, Jan Cadieux s’apprête à entamer sa première «vraie» saison comme coach principal. Un nouveau statut qui ne change pas grand-chose. «Je vois surtout cela comme un beau challenge, nous a-t-il confié. Dans mon caractère, je suis quelqu’un qui se met toujours énormément de pression. J’étais déjà ainsi en tant que joueur. Donc cela ne va pas changer. Le challenge de cette nouvelle saison, finalement, c’est quelque chose de positif qui me pousse à être meilleur.»

Des ambitions légitimes

Alors que Genève-Servette peut légitimement entamer la saison 2022-2023 avec des ambitions eu égard à son contingent très solide, Jan Cadieux ne voit pas cela comme une couche supplémentaire de stress. «Lorsque tu es joueur et que tu es habitué à être jugé au quotidien, tu es préparé à ce stress permanent. Alors oui, ce sera naturel que 5, 6 ou 7000 personnes aient des attentes et nous poussent.»

Cette pression auto-infligée est-elle une carapace érigée en barrière contre les influences externes? «Pas du tout, tranche-t-il. Je suis né dans cet environnement. Je viens d’une famille de hockey et j’ai vu mon père être jugé tous les jours en tant qu’entraîneur. Mes boss me mettront de la pression, les fans m’en mettront aussi. Peut-être que vous les journalistes en mettrez aussi. Mais finalement je le vois surtout comme un challenge pour continuer à avancer.»

«Meilleure gestion au quotidien»

Si son intérim s’est terminé par une élimination en pré-playoff et donc une fin de saison ratée, Jan Cadieux a tout de même eu de nombreux succès avec un GSHC qui a retrouvé une identité propre. «Mais je considère tout de même que nous avons terminé sur un échec car au final l’objectif n’était pas atteint», lance-t-il. Avec un peu de recul, comment le jeune coach aurait-il pu éviter cette double défaite contre Lugano? «Dur à dire, souffle-t-il. Nous avons tellement cravaché pour tenter d’arracher une place dans le Top 6 qu’à la fin nous étions peut-être fatigués mentalement. Nous n’avions peut-être plus suffisamment de fraîcheur.»

À ce stade de sa carrière, Jan Cadieux en est persuadé: ce revers l’a rendu meilleur. «Notamment dans la gestion quotidienne d’une équipe, analyse-t-il. Je pense être capable de prendre plus de recul. J’ai moins la tête dans le guidon désormais. Avions-nous bien abordé ces pré-playoff? Je me pose encore cette question. En tant que jeune coach, je me dis que je peux faire mieux et j’ai beaucoup réfléchi durant ces derniers mois. J’espère avoir appris des choses de cette élimination.»

«En mission»

Aux Vernets, il sera à la tête d’un effectif pléthorique. Comme pour la pression, il voit la gestion de ce groupe ultra-compétitif comme un challenge. «Je sais que certaines personnes ont des doutes sur la capacité de notre staff à entraîner ce groupe, remarque-t-il. Mais je ne pense pas être le seul coach de la ligue à avoir cette largeur de cadre à gérer. J’aime mieux ce casse-tête que de me retrouver avec un effectif bien trop court en août déjà. À moi de trouver les mots pour que tout le monde se sente concerné au quotidien.»

Le mot est clair du côté des Vernets: mission. «Oui, nous sommes en mission après cette dernière saison, détaille Jan Cadieux. Chacun doit adhérer à cette mission si nous voulons atteindre nos objectifs. De mon côté, cela passera par de l’honnêteté avec les joueurs afin d’être juste avec eux. C’est ainsi qu’ils accepteront mieux les décisions. Mener ce groupe au succès est un magnifique défi pour moi et pour m’aider à être encore meilleur.»

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la