Voir Louis Matte dans un autre environnement que celui des Vernets a presque quelque chose d’étrange. Dire qu’il faisait partie des meubles sur les bords du Léman est erroné. Il les avait peut-être achetés lui-même! Cela faisait depuis 2002 qu’il gravitait autour du GSHC. D'entraîneur dans le mouvement junior, il est rapidement devenu le fidèle lieutenant du coach principal durant l’intégralité de «l’ère McSorley».
Lorsque ce dernier a quitté la patinoire genevoise, Louis Matte est resté fidèle aux Aigles. Mais cet été, il a vécu un changement d’air puisqu’il est devenu entraîneur principal de La Chaux-de-Fonds, en Swiss League. «C’était pour moi l’occasion de vivre une nouvelle expérience, nous raconte-t-il dans son bureau de la patinoire des Mélèzes. Je vois cela comme une réelle opportunité.» Il était encore au bénéfice d’un contrat d’un an avec Genève-Servette.
Rien de spécial
Genève-Servette, justement, sera le premier adversaire de l’équipe des Mélèzes en match amical ce vendredi soir à Fleurier (19h). «Lorsque j’étais encore à Genève, ce n’est pas moi qui ai organisé ce match», rigole Louis Matte. Il ne voit d'ailleurs pas cet affrontement comme une occasion particulière: «On n’évolue pas dans la même ligue donc ce ne sera rien de plus qu’un premier match amical pour les deux équipes.»
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Genève et Chaux-de-Fonds travailleront main dans la main cette saison encore. Les Neuchâtelois collaborent également avec Bienne et Lausanne. «Si des jeunes viennent du GSHC, c’est sûrement une bonne chose de savoir que je suis là et qu’il y a plus ou moins la même structure qu’à Genève», poursuit Louis Matte.
«Plus d’exposition»
Après une quinzaine d’années en tant qu’assistant, Louis Matte se dit prêt pour cette nouvelle aventure. Un nouveau rôle qui ne semble d’ailleurs pas franchement le déstabiliser: «Il y a plus d’exposition, bien sûr. Les responsabilités vont davantage me reposer dessus.» Sur les bords du Léman, il s’est occupé des défenseurs tout au long de sa carrière. En règle générale, le coach principal gère les attaquants. Ce sera aussi le cas sur le banc du HCC. «Au lieu d’envoyer deux joueurs sur la glace, j’en enverrai trois», se marre-t-il.
Pour expliquer sa situation, Louis Matte utilise un exemple: «Quand tu gères les défenseurs, c’est comme gérer un département. J’avais des objectifs et devais rendre des comptes. C’est finalement la même chose en étant coach principal. Mon département est juste plus grand.»
Ce banc des Mélèzes, le Québécois aurait d’ailleurs pu y prendre place il y a deux ans déjà. «Loïc (ndlr: Burkhalter, le directeur sportif) m’avait appelé au moment où la place était libre, révèle Louis Matte. Cela ne s’était pas fait à l’époque. C’est peut-être également la raison pour laquelle cela s’est concrétisé aujourd’hui. Le timing était le bon.»
Exigences toujours élevées
Après avoir passé autant d’années avec un groupe professionnel de National League, le technicien serait-il tenté de recalibrer ses attentes avec une équipe de deuxième division? La réponse fuse: «Non, pas du tout! Les attentes sont exactement les mêmes.» Sur un mur du bureau, l’alignement de son équipe est affiché. Il le pointe du doigt: «Il suffit de regarder les noms. J’arrive tout de même dans une bonne équipe de Swiss League avec plusieurs joueurs qui sont à cheval entre les deux niveaux. Certains connaissent d’ailleurs bien l’élite, donc je ne me fais pas de souci de ce côté-ci.»
Il est vrai que Louis Matte débarque dans une équipe chaux-de-fonnière très ambitieuse. «Je sens que les attentes sont élevées après une dernière saison qui s’est terminée en demi-finale face à Olten», poursuit-il. Le HCC à la «sauce Matte» sera-t-il à la hauteur? Premier élément de réponse ce vendredi soir face au GSHC.