Je me fais à chaque fois avoir. Lorsque je débarque à Bienne, je commande mon café avec mon «allemand fédéral». La réponse est systématiquement en français. C'est certes un peu vexant, mais surtout révélateur de la complexité biennoise.
On pourrait évidemment s’en sortir avec une pirouette et dire que la ville de Bienne est bilingue avant d’être romande ou alémanique. Mais à l’heure des opinions tranchées et des avis péremptoires, la nuance est parfois difficile à faire entendre. Plusieurs arguments font pencher la balance en faveur d’une finale à 100% romande face à Genève-Servette.
Tout d’abord, le slogan de la formation - et même de la ville - n’est autre que «Ici c’est Bienne». Les deux têtes de gondole sont romandes. Gaëtan Haas (capitaine) et Stéphanie Mérillat (coprésidente) commandent probablement aussi leur café en français. Nombreux sont les fans du HCB à venir à la Tissot Arena en provenance du Jura bernois. Dans cette région, la question jurassienne est importante. La langue? Largement moins puisque le français y est largement majoritaire.
Mais le plus étonnant, pour moi, c’est que ce débat intéresse tout le monde… sauf les Biennois. À chaque fois que je tente de lancer le débat avec des Seelandais - natifs ou d'adoption - sur le sujet, la réponse est la même: Bienne est bilingue. Finalement, chacun peut faire comme bon lui semble. Moi, j’ai décidé depuis de nombreuses années que je traitais Bienne comme un club romand et je vais continuer de le faire lors de cette finale. Et je vais aussi commencer à commander en français mes consommations.