Accident de moto, bouc émissaire...
La carrière mouvementée du Genevois Robert Mayer

Robert Mayer (33 ans) a enlevé l'étiquette de bouc émissaire dont le HC Davos l'avait affublé il y a deux ans. Après ce passage à vide, le gardien genevois s'est battu pour revenir de manière aussi impressionnante qu'en 2017, après un grave accident de moto au Canada.
Publié: 13.04.2023 à 13:00 heures
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Dernière mise à jour: 13.04.2023 à 13:01 heures
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Lors de la demi-finale des play-off contre Zoug, le gardien Robert Mayer a été un solide soutien pour les Genevois.
Photo: keystone-sda.ch
Nicole Vandenbrouck

Robert Mayer a la possibilité de remporter avec Genève-Servette le premier titre de champion de l'histoire du club. Cela signifierait tellement de choses pour le gardien de but. L'apogée de sa carrière, une satisfaction, une confirmation de ses qualités. Car le joueur de 33 ans n'a jamais eu la vie facile. Ni dans le hockey, ni hors de la glace.

Lorsque sa mère déménage avec lui et son frère aîné de la Tchécoslovaquie de l'époque à Coire, dans les Grisons, Mayer n'a que quatre ans. Il a du mal à s'intégrer à l'école. Ce n'est que sur la glace qu'il peut oublier tous ses problèmes dès qu'il enfile son masque. Adolescent, il est transféré à Kloten avant de disparaître de la scène du hockey suisse en 2007.

Robert Mayer joue durant sept saisons outre-Atlantique. Deux ans dans la ligue junior canadienne, puis en AHL et en EHCL. Au printemps 2014, le double national (Suisse et Tchèque) fait ses débuts en équipe de Suisse et le directeur sportif et entraîneur de Genève de l'époque, Chris McSorley, l'engage. Le Canadien dit aujourd'hui: «Quand il sent qu'une victoire est possible, il est l'un des meilleurs.» C'est à Genève que le gardien trouve pour la première fois un véritable foyer.

Mais les prestations de Mayer divisent les esprits. En quarts de finale des play-off 2015 ainsi qu'à l'automne 2019, le gardien écope d'un match de suspension pour avoir frappé un adversaire avec son bloqueur. Il est en outre tristement célèbre pour ses sorties risquées hors de la cage avec, parfois, de sérieuses conséquences.

Un grave accident de moto au Canada

En dehors de la glace, c'est là que le destin frappe brutalement en été 2017. Flash-back, mi-juillet: à Saint John, au Canada, Mayer est en moto à la veille de son retour à Genève. C'est là que le pire se produit: le gardien de l'équipe nationale chute avec son bolide de 600 cm3 et s'écrase sur le dos. Il se relève, rentre chez lui en état de choc. «Là-bas, je me suis changé. La douleur a dû être atténuée par l'adrénaline», avait-il expliqué à Blick après l'accident.

Par sécurité, il s'est tout de même rendu à l'hôpital. Là, le diagnostic le laisse très secoué: hémorragie interne, poumon effondré, six côtes cassées, deux vertèbres brisées. Mais Robert Mayer a de la chance dans son malheur: s'il doit bien rester trois jours aux soins intensifs, une opération n'est pas nécessaire. Deux semaines et demie après sa chute, il s'envole pour Genève et reprend un léger entraînement.

En 2019, dans les colonnes de Blick, le gardien s'est exprimé sur ce coup du sort: «L'accident de moto a beaucoup changé ma façon de penser à la mort et m'a fait évoluer dans ma vie. Après l'accident, il y a eu comme un silence. Avec des émotions et des réflexions sur le fait de savoir si je devais abandonner ou me battre. J'ai ressenti une énergie extrême pour continuer à vivre.»

Le HCD a fait de lui un bouc émissaire

Le dernier rempart s'est battu. Sur et en dehors de la glace, même si ces deux combats n'ont évidemment rien en commun. Il s'est remis de l'accident de manière tout aussi impressionnante que du creux de sa carrière.

En 2020, il décide de quitter Genève pour Davos avec un contrat de quatre ans en poche. Après le premier match de pré-playoff perdu contre Berne, l'entraîneur du HCD de l'époque, Christian Wohlwend, le désigne comme bouc émissaire. Davos veut se débarrasser de lui.

Après un passage à Langnau, Robert Mayer revient à Genève pour cette saison. L'été passé, celui qui ne répond pas aux interviews durant ces play-off confiait à Blick qu'il se sentait «comme à la maison» au bout du Léman. Aux Vernets, il a les pieds sur terre et a fondé une famille. Il semble plus équilibré entre les poteaux. En quarts de finale contre Lugano, il devient le troisième gardien à marquer un but, après avoir été surnuméraire pendant les trois premiers matches. En demies, il contribue à hisser les Genevois en finale contre Zoug. Le titre n'est plus qu'à quatre victoires.

National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
HC Davos
HC Davos
29
31
57
2
ZSC Lions
ZSC Lions
26
31
55
3
Lausanne HC
Lausanne HC
28
2
50
4
SC Berne
SC Berne
28
18
49
5
EHC Kloten
EHC Kloten
29
-5
47
6
EV Zoug
EV Zoug
28
19
46
7
EHC Bienne
EHC Bienne
28
4
40
8
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
28
-11
39
9
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
29
-6
39
10
SCL Tigers
SCL Tigers
27
1
38
11
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
26
1
36
12
HC Lugano
HC Lugano
27
-22
33
13
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
29
-20
33
14
HC Ajoie
HC Ajoie
28
-43
23
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