«Entretien exclusif avec l’un des meilleurs gardiens de but du monde: Yann Sommer, la superstar de Gladbach». C’est comme ça que les articles sur le gardien de l’équipe nationale sont parfois titrés, comme sur «gladbachlive.de» par exemple. Yann Sommer en sourit. Un sourire qui fait de lui le gendre idéal. «Il y a beaucoup de bons gardiens. Mais ça vous rend heureux quand on vous met dans cette catégorie», explique le Morgien de naissance.
Deux victoires pour Gladbach
Une réponse humble. Yann Sommer garde la tête froide et s’exprime avec diplomatie. Le joueur est toujours comme ça, ou presque. Après la défaite (0-1) à Augsbourg, il était vraiment énervé. Il n’a rien eu à faire pendant 90 minutes mais a quand même encaissé un but et Gladbach perd. «On a manqué d’imagination et pas eu de véritable action. Ce n’était pas suffisant», a déclaré le gardien après la rencontre. Certains Allemands n’ont pas apprécié sa sortie. «Je ne pense pas être passé pour quelqu’un de hautain, même si les gens le disent maintenant, explique-t-il. J’ai simplement soulevé quelques points qui ne me plaisaient pas. C’est tout.»
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Depuis, les choses se sont améliorées à Mönchengladbach, d’abord avec une victoire (1-0) face à Dortmund, puis contre Wolfsburg (3-1). De quoi rejoindre la Nati dans de meilleures conditions: «Vous pouvez encore penser à une défaite le lendemain du match. Mais dès que vous êtes dans le cercle de la Nati, vous oubliez tout ce qui s’est passé en club. Vous êtes alors dans un monde totalement différent.»
Dans une nouvelle dimension
Un monde qui a amené Yann Sommer dans une nouvelle dimension. Lorsqu’il a repoussé le penalty de Jorginho contre l’Italie lors des éliminatoires de la Coupe du monde, quelques semaines après ses exploits lors de l’Euro, la réputation du gardien a atteint un tout autre niveau. Et aussi celle de la Nati. «Lorsqu’on élimine les champions du monde en huitième de finale, ça fait du bruit. C’est normal. Et le match contre la France était l’un des plus beaux dont je me souvienne. Peu importe que vous soyez un fan de la Suisse ou non.»
Mais ce qui l’a le plus touché, ce sont les émotions que l’exploit a déclenchées en Suisse. «Nous sommes un pays plutôt calme. Mais la façon dont les villes sont devenues complètement folles et les gens ont vibré avec nous, c’était merveilleux.»
«Tout le monde est leader»
Il a 32 ans désormais et il vient de passer le meilleur été de sa carrière. S’est-il déjà senti aussi fort? «Difficile à dire. Une chose est sûre: j’ai beaucoup d’expérience maintenant. Mais est-ce le meilleur moment de ma carrière? Je ne sais pas. En tout cas, c’est certainement un moment très agréable.»
Yann Sommer est toujours intouchable avec l’équipe de Suisse, mais ce n’est pas pour autant qu’il se repose sur ses lauriers. «Je travaille dur, et ma position dans la hiérarchie est stable pour le moment.»
Une réponse similaire en ce qui concerne le rôle de capitaine, qui est à nouveau mis sur la table avec l’absence de Granit Xhaka. Le brassard est pour l’instant porté par Xherdan Shaqiri. «Granit est notre chef d’orchestre. Il attire le jeu sur lui. Il risque de nous manquer lors des prochains matches, souligne Sommer, qui porte le brassard, en revanche, n’est pas la chose la plus importante pour nous. Dans l’équipe nationale, on retrouve des joueurs qui sont tous des leaders dans leurs clubs. C’est pourquoi tout le monde a le droit d’être un leader, tout le monde a le droit de s’exprimer. C’est également sain pour la vie de l’équipe.»
Tout cela sera indispensable dans un match aussi important que celui contre l’Irlande du Nord, samedi soir.