«Ma sœur est amoureuse de Yann Sommer.» Louis (5 ans) n’a pas gardé bien longtemps le secret de Clara (7 ans) «Et demi», précise-t-elle avec aplomb derrière ses jolies lunettes roses. «C’est vrai que je voulais embrasser la TV pendant l’Euro parce que le gardien joue trop bien.»
Yann Sommer. Tout le monde n’avait d’yeux que pour le portier de l’équipe de Suisse lundi à la Pontaise lors de l’entraînement ouvert au public. Ils étaient quelques centaines de (jeunes) supporters à braver la pluie dans une ambiance de course d’école.
Envahissement du terrain
Une dizaine de petits malins ont même réussi à profiter d’une porte laissée ouverte côté sud pour entrer sur le terrain et interrompre l’entraînement des gardiens. Un selfie avec la star de l’équipe vaut bien de prendre quelques risques.
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Les juniors E2 du FC Prilly aussi avaient fait le déplacement en grande partie pour le charismatique Yann Sommer. «Normalement, ils devraient être à leur propre entraînement mais ils ont préféré venir ici», s’amuse une des mamans du groupe. Les déserteurs étaient tellement nombreux que l’entraîneur (un certain Victor que les parents ont tenu à saluer dans ces colonnes) a été contraint d’annuler la séance du lundi. En espérant au moins que ses pupilles s’inspirent de l’équipe nationale.
Sur la pelouse justement, l’entraînement de la Nati a été très léger. Des tours de terrain au petit trot, du tennis-ballon et quelques frappes pour les plus assidus. Il s’agissait surtout de se dégourdir les jambes après le voyage et de prendre ses marques à la Pontaise. Plusieurs éléments de la Nati qui ont joué dimanche ont même été exemptés. C’était notamment le cas d’une autre star: Xherdan Shaqiri. Ruben Vargas, annoncé malade, n’avait lui pas encore rejoint les bords du Léman.
La relève est présente
Sommer, Zakaria & Co. ont passé plus de temps à saluer les fans et se plier au jeu des selfies et autres autographes que sur le gazon. Nicole et Bruno, eux, ont observé tout ça de loin, assis dans les tribunes. Les retraités ont fait le déplacement depuis Châtel-Saint-Denis (FR) pour faire une surprise à leur petit-fils Mathis.
«Peut-être qu’un jour il sera en équipe de Suisse, s’amuse le grand-père. On sait jamais. En tout cas, les joueurs de la Nati savent mieux jouer au football que ceux du Lausanne-Sport.» À ses côtés, sa femme rigole toujours autant à ses blagues, malgré les années. «Je ne m’attendais pas à voir autant d’enfants, poursuit-elle en balayant l’assistance du regard avec un grand sourire. L’ambiance est vraiment sympa.»
Un apéro divertissant
Même la buvette est ouverte. Les plus âgés en profitent pour transformer cette fin d’après-midi en apéro. C’est le cas de ces trois trentenaires qui suivent les joueurs une bière à la main. «Je voulais voir Haris Seferovic parce qu’il joue dans la meilleure équipe du monde, s’amuse Joao, forcément fan du Benfica Lisbonne. Malheureusement, il s’est blessé.»
Le trio travaille pour le Stade Lausanne Ouchy, qui évolue à domicile à la Pontaise dans le championnat de Challenge League. «C’est bien de voir du monde dans ce stade, apprécie Manuele, le préparateur physique. On espère qu’ils reviendront pour regarder jouer notre club.» Après l’exploit des Lausannois, qui ont éliminé Sion en Coupe Suisse, la venue de la Nati va peut-être tirer les affluences du SLO à la hausse.
La tribune nord de la vénérable Pontaise a pris un coup de jeune. Même la météo maussade n’a pas suffi à gâcher la fête. Ils sont environ 400 à s’égosiller pour attirer l’attention de leurs idoles. Après des mois de pandémie et de stades vides, cette passion juvénile (et stridente) faisait chaud au cœur.