Un vrai travail de fond
Comment le Lausanne-Sport est en train de trouver son public

Le Lausanne-Sport voit ses affluences grimper depuis plusieurs semaines. Les résultats sportifs en amélioration vient valoriser le travail de fond entrepris depuis plusieurs années en coulisses.
Publié: 18.04.2024 à 09:42 heures
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Dernière mise à jour: 18.04.2024 à 10:55 heures
Le LS attire du monde ce printemps. Grâce aux résultats, mais aussi à une politique commerciale offensive.
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

«J'ai envie de dire que l'on récolte enfin les fruits de notre travail de fond. Pendant plusieurs mois, on se disait: 'avec les efforts que l'on fait en coulisses, dès que les résultats seront là, on verra le stade se remplir'. Mais ce n'étaient au final que des suppositions. Et là, voir tout ce monde dans ces stades ces dernières semaines, entendre ce public enthousiaste, je peux vous dire que c'est plus que réjouissant pour toutes les personnes qui travaillent au Lausanne-Sport.» Vincent Steinmann est un dirigeant heureux depuis quelques semaines, et pas uniquement parce que le LS gagne des matches en jouant plutôt bien. Ce qui ravit particulièrement le vice-président du club, ce sont les affluences en hausse et l'ambiance ressentie au match. «Enfin, on a un public nombreux et positif, qui pousse son équipe!»

Plus de 11'000 personnes face à YB et deux fois plus de 7000 contre Saint-Gall et Zurich: le Lausanne-Sport attire du monde ce printemps et les joueurs s'en réjouissent, eux qui assurent que ce soutien a un effet concret sur leurs performances.

Les joueurs le sentent

«C'est vraiment cool de voir un stade aussi rempli. Je peux vous dire qu'on le sent sur le terrain. Entendre la foule nous accompagner quand on part en contre-attaque, mais aussi qu'on défend, sentir ces vibrations... Franchement, ça fait une différence», explique Olivier Custodio, lequel a connu les tristes soirées de la Pontaise et peut donc facilement comparer les deux mondes. «J'espère que ça continue ainsi, parce que c'est plaisant», enchaîne le capitaine du LS, lequel connaît la recette à appliquer sur le terrain. «Proposer du beau jeu, avoir des résultats, mouiller le maillot», résume-t-il dans un sourire. Le triptyque gagnant dans tous les clubs du monde. Voilà pour le ressenti des joueurs, qui ravit également Ludovic Magnin.

Berkay Dabanli et Olivier Custodio communient avec le public.
Photo: Pascal Muller/freshfocus

«Je pense que les gens se reconnaissent dans cette équipe. Ce qui me fait plaisir, c'est de vois des Lausannois, des Vaudois, debout en fin de match. Cela faisait quelques années que je n'avais pas revu ça», se réjouit l'entraîneur du LS.

Un stade fait pour le football

Si un certain engouement semble naître du côté de la Tuilière, la configuration du stade y est pour beaucoup. Pas trop grande, l'enceinte permet à chaque spectatrice et spectateur d'être proche du terrain, avec une visibilité parfaite. Et, surtout, l'équipe de marketing du LS effectue un boulot impressionnant, lequel avait débuté... à la Pontaise déjà.

«C'est juste, on avait préparé ce déménagement, sous plusieurs aspects. On avait créé déjà le club Loupo pour les petits, mais aussi avancé dans le domaine de la digitalisation. On ne voulait pas perdre de temps», explique Vincent Steinmann, lequel a cependant été freiné dans son élan par le Covid. La Tuilière a en effet été inaugurée en pleine pandémie et la brillante saison en Super League s'est déroulée devant des sièges vides. La suivante, celle du retour du public, a été marquée par la relégation et c'est seulement en ce printemps 2024 que les planètes sont enfin alignées.

Le problème des parkings est-il réglé?

«Comme je l'ai dit, on voit enfin les effets concrets de nos efforts. Les animations sur l'esplanade sont appréciées et on a un public de plus en plus jeune et familial. On peut toujours faire mieux, bien sûr. On a eu une réflexion sur les parkings et aujourd'hui, on a près de 1500 places disponibles dans un rayon de 700 mètres autour du stade», enchaîne le vice-président, lequel tire également un bilan positif de l'opération commune avec Realdeals.ch, qui permet aux spectateurs de venir en bénéficiant de tarifs réduits.

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«On aurait pu proposer une tribune Realdeals.ch pour des matches contre des adversaires moins attractifs, mais notre réflexion a été plutôt de les associer à des matches de standing.»
Vincent Steinmann, vice-président du LS
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«Realdeals.ch nous achète 240 billets à chaque match. Libre à eux de les revendre ensuite. Et une à deux fois par année, ils ont toute une tribune à disposition», détaille Vincent Steinmann. L'opération a été un succès contre YB très récemment. «On aurait pu leur proposer cela pour des matches contre des adversaires moins attractifs, mais notre réflexion a été plutôt de les associer à des matches de standing. Contre YB, voir ce stade quasiment plein a été une belle émotion. Et une belle opération financière aussi», assure Vincent Steinmann, lequel explique que le LS n'a pas attiré autant de monde au stade depuis... le début des années 90!

Plus proche des clubs vaudois

Et puis, le LS, vaste chantier, essaie de se rapprocher des clubs vaudois, ce qu'il fait d'ailleurs concrètement au moyen de visites des joueurs dans les clubs amateurs, mais aussi de présence régulière des dirigeants dans les repas de soutien. «Nous avons aussi la table des présidents à chaque match à domicile, qui est bien fréquentée», explique Vincent Steinmann, lequel sait toute l'importance de ces «petits ruisseaux qui font les grandes rivières».

«Les demandes sont en augmentation, on sent un réel intérêt. Cela fait plusieurs matches que nous accueillons des délégations venues d'EMS, par exemple. On le fait avec plaisir, ils peuvent parquer leur bus devant le stade et ont du plaisir à effectuer cette sortie. C'est aussi ça le lien social», explique le vice-président, qui espère bien sûr encore franchir un palier, tant sportivement que sur le plan des affluences et de l'hospitalité globale.

Bientôt 10'000 de moyenne?

«Nous réfléchissons à la mise en place d'un troisième club de soutien en plus du Onze d'Or et de la Confrérie. Globalement, nos places VIP sont très appréciées et très bien fréquentées, nous avons donc encore la capacité de grandir», confie Vincent Steinmann, lequel ne cache pas son envie d'arriver à attirer 10'000 spectateurs de moyenne dans un avenir proche. «Lorsque nous étions à la Pontaise, j'évoquais le chiffre de 8000 personnes à la Tuilière, mais nous avons la capacité de faire mieux», explique celui qui a également été impressionné par la fréquentation à la boutique du club ces derniers jours. L'effet boule de neige: quand tout va bien, alors tout va encore mieux.

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«On a entendu beaucoup de choses après LS-Servette, comme quoi les gens ne reviendraient pas. Manifestement, ce constat ne tient pas la route. Mais je vais être clair: on ne veut pas revivre des soirées comme celle-là.»
Vincent Steinmann, vice-président du LS
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Autre point réjouissant, la bonne collaboration avec le LHC. Sans être des clubs frères, les deux entités s'entendent bien et multiplient les échanges. «Franchement, voir qu'on peut être plus de 10'000 à la Tuilière et que leur patinoire soit quasiment pleine le soir même, cela montre tout le potentiel et toute l'attente qu'il y a dans cette ville», estime Vincent Steinmann.

LS-Servette, une soirée à ne pas revivre

Pour autant, le boulot est encore bien présent. «Nous pouvons procéder à des ajustements sur tous les plans. Nous avons déjà identifié des points, comme le G Bar, qui a changé de tenancier et pour lequel nous sommes en phase d'adaptation. Et aussi, bien sûr, la sécurité. Sur ce point, ce qui nous réjouit, c'est que même quand il y a des problèmes comme ceux, indéniables, que nous avons vécu lors de la réception de Servette en fin d'année dernière, le public n'est pas refroidi. On a entendu beaucoup de choses à ce sujet, comme quoi les gens ne reviendraient pas. Manifestement, ce constat ne tient pas la route. Mais je vais être clair: on ne veut pas revivre des soirées comme celle-là.»

Augmenter le nombre d'abonnés, une nécessité

Pour le reste, le bilan de l'année écoulée sur le plan organisationnel est bon, on l'a compris, et le stade de la Tuilière ne demande qu'à monter en puissance. «Finalement, ce stade commence seulement maintenant à vivre. Il écrit son histoire semaine après semaine», conclut Vincent Steinmann, impatient de découvrir la suite et d'y contribuer largement. Avec un LS capable de jouer le top 6 de manière pérenne et régulière, et tous les efforts de fond en termes de marketing, la barre des 10'000 spectateurs n'est pas inatteignable. «Aujourd'hui, on a environ 2500 abonnés. On ne peut pas se comparer avec Saint-Gall, mais avoir l'envie et la volonté de progresser, c'est indispensable. Et on l'a.»

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Zurich
FC Zurich
14
7
26
2
FC Bâle
FC Bâle
14
20
25
3
FC Lugano
FC Lugano
14
6
25
4
Servette FC
Servette FC
14
2
25
5
FC Lucerne
FC Lucerne
14
4
22
6
FC St-Gall
FC St-Gall
14
6
20
7
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
14
2
20
8
FC Sion
FC Sion
14
0
17
9
Young Boys
Young Boys
14
-5
16
10
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
14
-10
15
11
FC Winterthour
FC Winterthour
14
-21
11
12
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
14
-11
9
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