Lausanne a battu Zurich samedi en faisant preuve de beaucoup de maturité en deuxième période, ce qui n'a de loin pas toujours été le cas cette saison. En caricaturant un peu, les Vaudois ont fait ce que Michel Platini définissait comme une «victoire à la Juventus»: marquer le 1-0 en première période et attendre la 90e en défendant. Evidemment, cette définition est beaucoup trop réductrice, car le LS n'a pas fait exprès de reculer, mais au final, les trois points sont là et le parallèle avec le football italien des années 80 se tient sur un point: Lausanne a progressé dans la gestion des matches.
Les Lausannois ont en effet pris l'avantage à la 26e grâce à un but magnifique de Fousseni Diabaté, puis ont bien géré défensivement, acceptant de subir le jeu et ne concédant pratiquement aucune occasion à un FC Zurich inoffensif. Le match de patron de Noë Dussenne, impressionnant ce samedi, est une partie de l'explication, mais c'est évidemment en équipe que Lausanne a très bien défendu.
«En deuxième mi-temps, on a été solides»
«Mais on n'a pas fait exprès de reculer, ce n'était pas le plan. On a mieux joué qu'eux en première mi-temps, mais ils ont tout de même eu deux grosses occasions. En deuxième mi-temps, on a été solides. Ils ont mis beaucoup de pression, ils ont eu quelques situations chaudes, mais on a fait le travail», a relevé Olivier Custodio, lequel a une nouvelle fois été très bon à mi-terrain ce samedi, lui qui a désormais visiblement supplanté Jamie Roche dans l'esprit de Ludovic Magnin.
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Si Lausanne essaie toujours d'être proactif dans le jeu cette saison, les joueurs de Ludovic Magnin savent bien qu'il est impossible de l'être durant 90 minutes à chaque match. Dès lors, il faut savoir accepter de souffrir et cette équipe est en nette progression dans ce secteur. Combien de points a-t-elle perdu depuis le début de saison après une brillante première période, gâchée par une deuxième trop friable? L'inverse est également vrai d'ailleurs: il arrivait au LS de passer à côté de ses débuts de match, se montrant ensuite incapable de revenir. Désormais, Lausanne sait faire le dos rond et tenir un score.
«Se contenter d'être solide défensivement»
«Il faut aussi parfois s'adapter, c'est juste. Il y a des fois où il faut se contenter d'être solide défensivement, de jouer les contres et d'essayer de garder le ballon quand on peut. Cela a été dur ce soir en deuxième mi-temps, mais je pense qu'on a quand même quelques situations pour tuer le match», enchaîne Olivier Custodio, qui est toujours resté serein cette saison, même quand les points ne venaient pas.
«Quand ça n'allait pas au niveau des résultats, on savait que dans le jeu, on était dans le juste. On a eu beaucoup d'arrivées, il y a eu des changements dans l'équipe, donc on savait que ça allait prendre du temps. Mais sincèrement, dans le vestiaire, on est restés tranquilles, on savait que ça allait venir. On avait trop de qualités, un trop bon état d'esprit pour que ça se passe mal», explique le capitaine du LS.
Tout n'est pas encore parfait, évidemment
Cela ne veut pas dire que le Lausanne-Sport est devenu la meilleure équipe de Suisse et n'a plus de trous d'air. Voilà à peine une semaine, face à Saint-Gall, Noë Dussenne ont raté leur entame de match. Mais ils ont su revenir, ce qui n'aurait pas été le cas plus tôt dans la saison, sans doute. Cette équipe, désormais, peut réagir autant qu'agir. Et les points suivent, fort logiquement.
Un championnat très homogène
N'a-t-il cependant pas un petit peu de regrets en voyant que ce Lausanne-Sport est si convaincant face à Zurich, une équipe qui participera au tour final? N'y avait-il pas, au fond, la place pour faire mieux? «J'essaie de ne pas trop regarder en arrière et de voir le positif, assure Olivier Custodio. Le positif, c'est qu'on a progressé en tant que groupe, en tant qu'équipe. Ca, c'était important. Cette année, le championnat est trop homogène, il y a peu de différence entre les équipes. On a l'impression qu'YB, Servette et Lugano survolent le championnat, mais ce sont des équipes que l'on peut battre. On a gagné contre YB et Lugano et fait de très bons matches contre Servette. Mais la vérité, c'est qu'aujourd'hui, on n'est mathématiquement pas encore sauvés d'une place de barragiste, donc on ne peut pas se permettre de se relâcher. On veut laisser les 11es et 12es place le plus loin possible et assurer le maintien le plus vite possible.» Avec dix points d'avance à six matches de la fin, l'affaire est bien embarquée.
Ludovic Magnin le confirme, d'ailleurs. «On est sur le bon chemin, bien sûr. Aujourd'hui, on a vu une équipe capable de souffrir en deuxième mi-temps. J'ai vu une équipe qui a trouvé du plaisir à défendre et l'équilibre offensif-défensif est désormais beaucoup mieux qu'en début de saison. On n'a pas fait exprès de jouer bas en deuxième période, mais on est désormais capables de le faire. Ce soir, on a démontré avoir fait d'énormes progrès.»
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
|---|---|---|---|---|---|
1 |  FC Zurich | 14 | 7 | 26 | |
2 |  FC Bâle | 14 | 20 | 25 | |
3 |  FC Lugano | 14 | 6 | 25 | |
4 |  Servette FC | 14 | 2 | 25 | |
5 |  FC Lucerne | 14 | 4 | 22 | |
6 |  FC St-Gall | 14 | 6 | 20 | |
7 |  FC Lausanne-Sport | 14 | 2 | 20 | |
8 |  FC Sion | 14 | 0 | 17 | |
9 |  Young Boys | 14 | -5 | 16 | |
10 |  Yverdon Sport FC | 14 | -10 | 15 | |
11 |  FC Winterthour | 14 | -21 | 11 | |
12 |  Grasshopper Club Zurich | 14 | -11 | 9 |