De nouvelles mesures prévues pour 2024
«Les clubs doivent assumer les conséquences pour leurs supporters»

Karin Kayser-Frutschi est conseillère d'État du canton de Nidwald et vice-présidente du groupe de travail «Autorités chargées de délivrer les autorisations» du CCDJP, favorable aux fermetures de secteurs. Une mesure détestée par les supporters.
Publié: 11.02.2024 à 10:20 heures
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Train spécial pour les ultras. Ici, le retour des supporters du Servette après le derby du Léman à Lausanne.
Photo: Keystone
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Alain Kunz

Ne préféreriez-vous pas accueillir à nouveau le vainqueur du classement général de la Coupe du monde, Marco Odermatt, à Stans plutôt que de devoir vous battre contre des personnes qui maraudent dans les rues avec des matraques, des sprays au poivre et des couteaux, qui jettent des pavés et des barres de fer sur les policiers et qui prennent des trams et les démolissent ?
Karin Kayser-Frutschi : Bien sûr que cela ferait plus plaisir. Mais c'est la réalité à laquelle nous sommes confrontés. C'est l'une des raisons pour lesquelles «l'autorité chargées de délivrer les autorisations» (ndlr: dont elle est la vice-présidente) doit réagir par des mesures et des sanctions. Nous ne pouvons pas tolérer de tels délits.

Les objets mentionnés ont été trouvés chez des supporters de GC avant le derby de Zurich. De leur côté, les ultras du FCZ ont démoli un tram. Bilan de ces débordements massifs de supporters: six blessés. Pourtant, les autorités chargées de délivrer les autorisations ne sont pas intervenues. Pourquoi?
Ce sont les autorités concernées qui décident si des mesures doivent être prises. Dans ce cas, il s'agissait de la ville de Zurich et elle a décidé de ne pas le faire. Je ne veux et ne peux pas commenter cela.

Mais cela s'est produit dans d'autres cas. Et à chaque fois, des secteurs ont été fermés. Or, cette mesure s'est révélée inefficace.
Enrayer la violence des supporters doit être une préoccupation de tous les acteurs concernés. Je pense ici aux politiciens avec les autorités chargées de délivrer les autorisations, la ligue et les clubs. Le groupe de travail planche sur un «modèle en cascade». Il a élaboré une sélection d'éléments de sanction en fonction de la gravité des actes. Ces mesures ne sont efficaces que si elles sont soutenues par tous. Les fermetures de secteurs en font partie.

Quel est l'intérêt de ces fermetures?
Nous évitons ainsi que des délinquants isolés prêts à recourir à la violence ne se cachent dans des masses anonymes. C'est une contribution essentielle à la prévention de la violence.

Donc pas de punition collective?
Non.

C'est précisément ce que les supporters et les clubs reprochent. Selon eux, on devrait se concentrer sur la condamnation des auteurs individuels.
Le fait est qu'il est extrêmement difficile de prouver individuellement des actes pénalement répréhensibles dans de grandes masses de personnes - comme dans les rassemblements de supporters à l'intérieur et à l'extérieur du stade.

Le FCZ conteste la décision et ouvre le secteur des visiteurs à ses propres fans du virage, car celui-ci est fermé. Par son comportement, le FCZ sabote cette mesure.
Comme nous l'avons déjà mentionné, la réduction de la violence des supporters doit être une préoccupation de toutes les parties concernées.

N'y a-t-il vraiment pas d'alternative à la fermeture des secteurs? La consultation n'a-t-elle rien donné?
Si c'était le cas, nous serions très ouverts. Pour les clubs et les supporters, l'alternative est le dialogue. Nous sommes volontiers prêts à entretenir davantage de dialogue. Mais il s'est avéré que le dialogue seul ne suffit pas et que des mesures sont nécessaires en cas d'incidents graves. Encore une fois, les actes criminels ne peuvent pas être tolérés. Exiger l'abandon total de la répression est naïf face à la violence insensée.

En contestant la décision de fermeture de secteur, le FCZ affirme qu'il ne peut pas être tenu pour responsable des incidents qui se produisent en dehors de sa sphère d'influence.
Il n'est pas possible de dire que la violence des supporters n'a rien à voir avec les matches et les clubs, simplement parce qu'elle se produit en dehors du stade. L'organisateur porte une part de responsabilité lorsque ses supporters, chauffés à blanc par l'émotion du sport, deviennent un danger pour des tiers. En effet, celui qui crée cet état de danger doit faire tout ce que l'on peut raisonnablement attendre de lui pour éviter que des biens soient détériorés ou que des personnes ne soient blessées. Si les clubs et les associations de supporters ne sont plus en mesure d'exercer une influence modératrice, ils doivent en assumer les conséquences. Comme les mesures préventives.

Comment le modèle en cascade a-t-il déjà pu être appliqué après les incidents lors de Servette-Sion alors qu'il n'est pas encore entré en vigueur?
Des incidents intolérables ont eu lieu pendant l'élaboration du modèle. Des personnes ont été blessées. Il y a eu des dégâts matériels massifs. Il était de notre devoir de les sanctionner. On ne peut quand même pas dire: nous n'avons pas encore le modèle en cascade, on a donc le droit de frapper les gens, de jeter des pierres sur les policiers et d'effrayer les conducteurs de train.

Entre-temps, les conducteurs de tram avouent ouvertement avoir peur de circuler un jour de match.
Il n'y a pas que des blessures lorsque le sang coule, il y a aussi des blessures psychiques. Faire peur à quelqu'un, c'est aussi de la violence.

Où en est-on aujourd'hui avec ce modèle?
Après la consultation, il a été adopté au sein des autorités chargées de délivrer les autorisations. Nous en parlons maintenant avec la ligue et les clubs.

Y a-t-il encore un dialogue avec les groupes de supporters?
Nous sommes toujours en dialogue avec les clubs.

Et avec les groupements de supporters?
Les autorités chargées de délivrer les autorisations sont également en contact avec eux.

N'avez-vous pas un sentiment d'impuissance face aux groupes de supporters?
Si nous nous retrouvions dans cette situation, nous aurions perdu. Il faut aller de l'avant et faire en sorte que les manifestations sportives puissent se dérouler sans violence. Lorsque les responsables de la sécurité des clubs me disent qu'il n'y a pas de football sans violence, ce sont des déclarations tragiques dans un État de droit. Il est de ma responsabilité d'y remédier.

Pour finir, aimez-vous aller voir des matches de football? Dans votre canton, le summum de l'émotion est la deuxième ligue interrégionale, depuis que Buochs a été relégué.
Mais je me souviens de matches de coupe contre Saint-Gall et YB. Que le SC Buochs a gagnés.

Et le football professionnel?
J'aime aller à Lucerne pour regarder les matches. Il y a beaucoup de choses cool dans ce sport. C'est juste dommage d'avoir des à-côtés.

Credit Suisse Super League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
FC Lugano
FC Lugano
18
6
31
2
FC Bâle
FC Bâle
18
21
30
3
FC Lausanne-Sport
FC Lausanne-Sport
18
9
30
4
FC Lucerne
FC Lucerne
18
3
29
5
Servette FC
Servette FC
18
2
29
6
FC Zurich
FC Zurich
18
-1
27
7
FC Sion
FC Sion
18
4
26
8
FC St-Gall
FC St-Gall
18
6
25
9
Young Boys
Young Boys
18
-4
23
10
Yverdon Sport FC
Yverdon Sport FC
18
-12
17
11
Grasshopper Club Zurich
Grasshopper Club Zurich
18
-10
15
12
FC Winterthour
FC Winterthour
18
-24
13
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