Le football suisse a-t-il un problème de violence?
Sur le principe, oui. Des débordements violents se produisent régulièrement autour des matches de football. Fin septembre, de violents affrontements entre les supporters bernois et la police zurichoise ont eu lieu à la gare d'Altstetten avant le match entre GC et YB. Fin janvier, c'est les supporters du FCZ qui ont défié la police à ce même endroit.
Mais ces dernières années, la violence a diminué à l'intérieur et aux abords des stades. Les statistiques le prouvent. «La saison dernière, il n'y a jamais eu aussi peu de cas d'affrontements violents graves en Super League que depuis le début du recensement de ces chiffres en 2018», déclare le chercheur Alain Brechbühl dans une interview accordée à Blick. Les scènes de folie comme celles qui ont suivi la demi-finale de la Coupe entre Bâle et YB en mai 2023, lorsque des supporters du FCB ont attaqué plusieurs agents de sécurité directement devant le parc Saint-Jacques, se font de plus en plus rares. Néanmoins, depuis le début de l'été, il y a eu six incidents majeurs de violence, incluant des attaques contre les forces de l'ordre.
Quelles sont les solutions possibles?
Le groupe de travail «Autorités chargées de délivrer les autorisations» de la Conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP) a développé, avec la participation de la Swiss Football League, le modèle dit en cascade. Ce modèle comprend cinq niveaux d'escalade qui, selon l'incident, entraînent automatiquement des sanctions adaptées. Celles-ci vont d'un dialogue obligatoire entre les clubs et les supporters avec les autorités (niveau 1) jusqu'au retrait de l'autorisation de jouer un match, ce qui entraînerait une défaite par forfait (niveau 5). La consultation s'est terminée fin 2023. Les discussions finales entre les autorités chargées de délivrer les autorisations, la SFL et les clubs sont prévues en mars. Le modèle en cascade devrait être définitivement introduit au début de la saison 2024/2025.
Pourquoi le modèle en cascade est-il controversé?
C'est surtout le troisième stade du modèle qui dérange. Il prévoit la fermeture de certains secteurs en cas de débordement. Alors que les autorités considèrent cela comme une mesure préventive. Mais de nombreux clubs, ainsi que le chercheur Alain Brechbühl, les considèrent comme une punition collective. Ils craignent que de telles mesures puissent même conduire à une solidarité des supporters concernés avec les auteurs individuels responsables. En outre, le fondement juridique des sanctions collectives est remis en question. La question est de savoir dans quelle mesure les clubs peuvent être tenus pour responsables du comportement de leurs supporters en dehors du périmètre du stade.
Que font les clubs à ce sujet?
Le président du FCZ, Ancillo Canepa, est du même avis. C'est pourquoi le FC Zurich et plusieurs fans du FCZ ont déposé un recours auprès de la ville de Zurich contre une décision de fermeture de leur virage sud. Afin de créer un précédent, Ancillo Canpea veut même – si nécessaire – aller jusqu'au Tribunal fédéral. Le président du FCZ s'appuie sur une décision du Tribunal fédéral selon laquelle il n'est pas possible de mettre en place des mesures tel que le blocage d'un secteur pour des mauvais comportements en dehors du stade.
YB et le FC Bâle ont également pris position et qualifié l'imposition de punitions collectives de non proportionnelle et de non conforme au but recherché.
Quelle autre solution les clubs ont-ils en tête?
Au lieu de sanctions collectives, de nombreux clubs de Super League estiment qu'il est plus efficace de poursuivre systématiquement les auteurs de délits individuels. Ces dernières années, on a davantage misé sur un dialogue commun avec les supporters et les autorités. De l'avis de nombreux clubs, cela a fait ses preuves. Du point de vue des autorités chargées de délivrer les autorisations, cela ne suffit pas face à la violence massive. De plus, elles adoptent un point de vue pragmatique, à savoir que les auteurs de ces actes ne peuvent souvent pas être arrêtés à cause de la protection de leurs camarades.
Que font les supporters?
Sous le slogan «Perception décalée, virages décalés», les virages de supporters de nombreux clubs ont manifesté le week-end dernier dans le cadre d'une action commune contre les punitions collectives. Les groupes de supporters ont quitté leurs virages et leurs secteurs visiteurs pour se rendre dans d'autres parties du stade.
Comment nous situons-nous par rapport à l'étranger?
En Allemagne, par exemple, la situation a dégénéré lors du match de Bundesliga entre l'Eintracht Francfort et le VfB Stuttgart fin novembre. Une violente altercation entre les supporters de l'Eintracht et la police a fait environ 200 blessés au sein du stade de Francfort, le Deutsche Bank Park.
En France, fin octobre, le match de Ligue 1 entre Montpellier et Clermont a été interrompu prématurément dans le temps additionnel après l'explosion d'un pétard juste à côté du gardien adverse, Mory Diaw.
La situation est différente en Premier League anglaise. Grâce à des mesures de surveillance strictes et au prix élevé des billets, la situation est très calme à l'intérieur des stades. En revanche, la violence s'est déplacée vers les ligues inférieures. Le ministère de l'Intérieur londonien a annoncé en 2022 un total de plus de 2000 arrestations en lien avec des matches de football – un chiffre qui n'avait plus été atteint depuis 2014.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | FC Lugano | 18 | 6 | 31 | |
2 | FC Bâle | 18 | 21 | 30 | |
3 | FC Lausanne-Sport | 18 | 9 | 30 | |
4 | FC Lucerne | 18 | 3 | 29 | |
5 | Servette FC | 18 | 2 | 29 | |
6 | FC Zurich | 18 | -1 | 27 | |
7 | FC Sion | 18 | 4 | 26 | |
8 | FC St-Gall | 18 | 6 | 25 | |
9 | Young Boys | 18 | -4 | 23 | |
10 | Yverdon Sport FC | 18 | -12 | 17 | |
11 | Grasshopper Club Zurich | 18 | -10 | 15 | |
12 | FC Winterthour | 18 | -24 | 13 |