«Sion a quelque chose de différent»
FC Sion: La carrière de Kevin Fickentscher en 12 questions

Arrivé en 2009 sur les hauteurs de Tourbillon, le gardien de 35 ans aura dédié la quasi totalité de sa carrière au maillot sédunois. Sa fidélité et son amour pour la club valaisan ont été célébré une dernière fois à Tourbillon le 20 mai dernier.
Publié: 06.06.2024 à 23:23 heures
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Dernière mise à jour: 07.06.2024 à 16:29 heures
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Kevin Fickentscher aura remporté plusieurs titres avec le FC Sion.
Photo: freshfocus
Nathan Clément

Clap de fin pour Kevin Fickentscher. Samedi 1er juin, le gardien de 35 ans a joué son dernier match sous les couleurs sédunoises. Une défaite avec les M21 du club qui n'entache en rien la fin de carrière du Vaudois. Quelques jours plus tôt, à Tourbillon, le gardien du FC Sion a réalisé un dernier tour d'honneur devant ses fans qui le lui ont rendu avec un ultime tifo. Interview.

Tu te souviens...

De ton premier jour

Mon premier jour (hésitation)... C’était à la Porte d’Octodure, mon premier entraînement. Je me vois encore passer le grillage et entrer sur le terrain. Je ne l'ai pas oublié, non. 

D'un trophée

Oui, une victoire 2-0 contre Neuchâtel Xamax en finale de Coupe de Suisse au Parc Saint-Jacques., en 2011. Je me souviens aussi de la fête qui a suivi sur la place de la Planta à Sion. Il y avait toute une célébration qui allait avec. Nous avions remonté l'avenue de la Gare sur un char pour le cortège. Des gens partout autour. C'était une folie. Un souvenir magique. 

D'un entraîneur

Dans un premier temps, je dirais Bernard Challandes. Au-delà d’être un grand spécialiste du foot, c’était quelqu’un d’humainement proche de ses joueurs. Il nous voulait du bien. Tout pour son équipe. C’est quelqu’un de bienveillant et on voulait juste le lui rendre. On voulait se dépasser pour lui. Et si je devais en citer un deuxième, je pense à Didier Tholot. C’est quelqu’un avec un charisme et une façon de manager incroyable.

D'un coup de gueule

Après une défaite à Vaduz. On perd le match 3-0 et je dois aller à l'interview d’après-match. C’était un gros coup de gueule, j'étais énervé. J'ai parlé d’une équipe morte, sans âme. C'était un ressenti à chaud qui a permis d’en parler plus tard entre nous. C'était pas si mal finalement.

D'un coup de gueule sur tes coéquipiers

Oh oui ! Souvent (rires). J’ai eu bien quelques prises de bec avec mes coéquipiers. En principe je ne passais pas par quatre chemins. Des fois pour le mieux, mais aussi pour le moins bon. Avec l’émotion, il m’est arrivé d'y aller un peu fort. Mais ça partait toujours d’un sentiment positif envers l’équipe. Je n'ai jamais voulu m’attaquer à un coéquipier en particulier.

D'un attaquant que tu redoutais

Alexander Gerndt. Un joueur suédois qui a porté le maillot d’YB et de Lugano. Dès le début, il me plantait à chaque fois un but. A chaque fois. Quand je savais qu’on allait jouer, directement je me disais «arf, non pas encore lui». Il n’était pas athlétiquement imposant, mais il avait un don pour trouver la faille face à moi.

D'un joueur impressionnant au niveau athlétique

Il y en avait qui faisaient peur dans ce domaine là. Un Arthur Cabral par exemple qui jouait à Bâle. C’était un monstre. Ou un Guillaume Hoarau.

Guillaume Hoarau qui a fini par jouer avec toi. C'est le plus impressionnant avec qui tu aies joué?

Il y a Mario (Balotelli). Forcément lui. C’est un des joueurs où techniquement, physiquement, c’était au dessus de la norme. Il voyait tout plus vite que tout le monde. Il shootait deux fois plus fort que tout le monde. C’est clair que tu le craignais! En tant que gardien, il te fixait constamment. C’était toujours très dur d’anticiper. Tu voulais anticiper d’un centimètre à gauche, il le voyait et te la mettait à droite. Et comme il tirait très fort, c’était un enfer.

D'une saison

Le parcours européen reste une saison magnifique avec un espoir incroyable. Il y a aussi un sauvetage lors du dernier match à la maison contre Bâle, lors de la saison 2020/2021. C'était une bataille pour le maintien. On était condamnés à gagner pour espérer un match de barrage. Tout le monde nous voyait mort. Au final, on s'était imposé 4-0.

D'un moment compliqué

La chute en Challenge League. Je n’ai que très peu joué durant la saison. Ça restera une plaie ouverte. J’étais impuissant, sans trop d’influence. C’est quelque chose qui a fait mal. J'ai commencé à jouer lors des barrages, par la force des choses étant donné que l’autre gardien s'était blessé. 

D'un «moment Christian Constantin»

On s’est marré il y a pas longtemps, juste avant les premiers matchs de finale avec les M21. Quelques semaines avant, on discute avec Christian, du groupe et de l’ambiance. Vers la fin de la discussion, il me dit qu’il compte sur moi pour prendre l’équipe en main et accrocher ces finales. Le soir même, on jouait à Yverdon. Après cinq minutes de jeu je prends rouge. Evidemment on perd le match. Christian n’a pas manqué de me le faire remarquer: «Putain tu fais chier! tu dis que tu t’occupes de tout et c’est encore toi qui fout la merde.» C'était resté bon enfant, il faut le préciser!

Des fans

Leur soutien va me manquer, leurs chants, leur présence... Ils sont toujours restés, dans les bons et les mauvais moments. C’est quand même spécial à Sion. Ils sont dévoués au club. C’est une chance incroyable que l’on a en Valais.

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