Manuel Akanji préfère rester prudent avant de fixer un objectif à la Nati, qui débutera son Euro le 15 juin face à la Hongrie.
«Ça ne sert à rien de trop parler ou de vous dire aujourd'hui que nous voulons atteindre les quarts de finale. Bien sûr qu'on veut aller le plus loin possible, mais si je vous dis aujourd'hui que l'on s'est fixés un objectif trop élevé et qu'on perd les deux premiers matches, à quoi cela aura-t-il servi? Ce que je peux dire, c'est que tout va bien dans l'équipe, qu'il reste ce match face à l'Autriche samedi et que nous sommes prêts pour l'Euro.»
Ainsi a parlé Manuel Akanji ce jeudi à Saint-Gall, où la Nati poursuit son chemin en vue de ce fameux 15 juin. Même si les leaders comme Granit Xhaka, Yann Sommer et lui sortent de saisons très satisfaisantes, couronnées par un titre de champion national, pas question de s'enflammer et de viser trop loin, en risquant de le regretter par la suite. Tiens, d'ailleurs, ses favoris pour la victoire finale? «Toujours une question compliquée! Mais je mise sur la France ou l'Angleterre.»
«Nous arrivons en confiance»
La Nati, elle, reste modeste. En tout cas son meilleur défenseur central. «Nous arrivons en confiance, cela je peux vous le dire. Notre campagne de qualifications n'était pas la meilleure, c'est vrai, mais nos trois matches de 2024 étaient bons. Nous n'avons encaissé aucun but et, à l'image de ce que nous avons montré mardi contre l'Estonie, nous avons été bons défensivement, y compris à dix en fin de match», a enchaîné le Winterthourois, lequel assure que la grande force de la Nati à l'Euro sera sa bonne tenue défensive.
«Nous voulons être solides défensivement, c'est sûr. Je ne dirais pas que nous avons mal défendu avant, mais si nous n'avons pris aucun but en 2024, c'est surtout parce que nous gérons mieux les détails. En fin d'année dernière, nous pouvions encaisser un but sur la première occasion de l'adversaire, ou sur un corner par exemple. Cela ne nous est pas arrivé au Danemark et en Irlande, et je pense que cela a aussi à voir avec le système», explique celui qui assure que le fait de jouer à trois défenseurs centraux donne une meilleure assise à l'équipe.
«A Manchester, c'est un peu différent. Lorsque nous sommes en phase défensive, nous sommes à quatre derrière, et quand nous attaquons, nous restons à trois. Avec l'équipe de Suisse, c'est à trois centraux dans les deux cas. Mais ça ne change pas grand chose, je me sens à l'aise dans tous les cas. Ce que je peux dire, par contre, c'est que ce système semble bien nous convenir», enchaîne Manuel Akanji, lequel a même joué à mi-terrain avec Pep Guardiola cette saison.
«Avant-centre? En fin de match, pourquoi pas...»
Pour rire, Murat Yakin a d'ailleurs laissé entendre qu'il l'alignerait en pointe, au vu des difficultés offensives de l'équipe de Suisse, ce qui a également amusé le Zurichois. «En fin de match, s'il faut recoller au score, pourquoi pas, je peux essayer! Je ne serai pas le premier défenseur central à le faire. Mais sur la durée d'un match, je ne pense pas que ce serait une bonne idée», a-t-il souri.
Si le match contre l'Estonie a été le 56e d'une saison harassante pour lui, il assure avoir bien récupéré. «J'étais fatigué après la finale de la FA Cup, et globalement en fin de saison. Mais j'ai passé quelques jours en famille avant de rejoindre l'équipe de Suisse, et cette coupure sans penser au football m'a fait beaucoup de bien. J'ai retrouvé mes coéquipiers avec le sourire et l'envie de réaliser un très bon tournoi.»
Sa quatrième grande compétition
L'Euro sera la quatrième grande phase finale à laquelle il participera, après la Coupe du monde en Russie, l'Euro itinérant et la Coupe du monde au Qatar. «Et nous aurons un soutien massif! Ma famille sera là, ce qui était moins le cas au Qatar, où seule ma femme était présente. Nos supporters seront très nombreux, encore plus que d'habitude, et ce sera vraiment un beau moment à vivre.»
En ce qui le concerne, il devra quitter quelques semaines, le plus longtemps possible même, sa petite famille qui ne cesse de s'agrandir puisque son épouse et lui ont eu le bonheur d'accueillir leur troisième enfant. «Mentalement, ma famille me fait un bien fou. Mais c'est sûr que c'est plus difficile de bien dormir», sourit-il, lui qui a passé le «family day», il y a quelques jours, à jouer au foot et à faire du bowling. «Et d'autres activités aussi, ce n'était pas reposant», rigole-t-il franchement.
La voile sans le vent: pas terrible
Si tout semble bien se passer sur le terrain et dans la vie de groupe depuis le début du stage, l'activité «voile sur le lac de Constance» n'a pas été aussi trépidante qu'espérée, la faute au... beau temps. «Faire de la voile quand il n'y a pas de vent, ce n'était pas forcément très excitant», se marre encore Manuel Akanji, impatient de prendre le bus en direction de Stuttgart, le camp de base de l'équipe de Suisse en Allemagne. Le court voyage depuis Saint-Gall aura lieu lundi.