«Bon, je pense que vous avez assez de choses sur lesquels écrire maintenant…» Xherdan Shaqiri n’a pas perdu son sens de la repartie et de l’humour après un marathon d’interviews et plus d’une heure de discussion avec la presse. Le capitaine par intérim de la Nati n’a évité aucun sujet. Plus de 100 écoliers lausannois faisaient encore la queue devant l’hôtel cinq étoiles de l’équipe de Suisse en ce mardi après-midi pour obtenir un autographe ou un selfie. Attendu comme une rockstar, l’international aux 96 sélections a aussi pris du temps pour eux.
Xherdan Shaqiri, si vous jouez les quatre derniers matches de qualification pour la Coupe du monde cette année, vous rejoindrez le club exclusif des joueurs atteignant les 100 sélections avec l’équipe de Suisse…
… 100 matches internationaux, c’est un beau chiffre. 100 matches pour son pays, ce n’est pas quelque chose que l’on peut vivre tous les jours en tant que joueur. Ça me rendrait très fier. J’essaie toujours de tout donner pour la Suisse. Ce serait très spécial de me qualifier directement pour la Coupe du monde lors de cette fameuse 100e sélection contre la Bulgarie à domicile. Mais il y a d’abord les rencontres contre l’Irlande du Nord et la Lituanie. Cette équipe doit avoir pour objectif de se qualifier pour chaque tournoi. Mais un accident de parcours peut aussi arriver, et on resterait sur le bord de la route… Les Italiens en ont fait l’expérience avant la Coupe du monde 2018. Mais je ne pense pas qu’on en arrivera là, qu’on ne se qualifiera pas.
Comment avez-vous vécu le 0-0 du dernier match de qualification pour la Coupe du monde contre l’Irlande du Nord il y a un mois? Vous aviez suivi le match à la TV chez vous?
Un but à Belfast aurait tout changé. Nous devons nous créer plus d’occasions ce samedi, conclure plus souvent et jouer de manière plus déterminée en attaque. On s’attend à souffrir pendant un long moment. Nous devrons rester tranquilles. Il se peut que nous ne marquions pas dans les 30 premières minutes ou en première mi-temps. À Belfast, l’équipe n’a pas mal joué. Seul ce fameux but a manqué, au final.
En l’absence de Granit Xhaka, le nouvel entraîneur Murat Yakin vous a nommé capitaine et nouveau tireur de penalty.
On s’écrit souvent avec Muri. Plus récemment, nous avons parlé au téléphone. Il m’a dit que j’étais capitaine. Mais je déciderai moi-même une fois sur le terrain si je vais tirer un éventuel penalty ou si je vais laisser la responsabilité à quelqu’un d’autre. J’ai toujours aimé prendre ce genre de décisions importantes.
Êtes-vous satisfait de votre déménagement de Liverpool à Lyon?
Très. Je voulais déjà déménager il y a un an. Mais Liverpool n’était pas d’accord à l’époque. C’est la vision de l’entraîneur de Lyon, Peter Bosz, qui m’a le plus plu. Il joue un football offensif, ce qui me convient très bien. Je voulais un nouveau défi, découvrir une nouvelle langue et être proche de ma famille. En France, je dois revenir à 100% de ma forme. J’ai besoin de beaucoup de temps de jeux et c’est ce que je reçois à l’OL. Quand je serai en pleine possession de mes moyens, je pourrai aider encore plus mon club et l’équipe nationale.
A quoi ressemble le football en Ligue 1?
Beaucoup jouent avec une ligne défensive à cinq joueurs. Cela complique les choses pour les gars offensifs comme moi. Mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. La Ligue 1 a certainement le vent en poupe car de nombreux nouveaux joueurs sont arrivés. Parmi eux, bien sûr, Messi.
Comment vivez-vous à Lyon?
Dans un appartement en ville.
Et comment va votre français?
Je comprends tout mais je vais prendre des cours privés. Je dois parler français à Lyon, les Français ont tendance à moins parler des langues étrangères, ils ne veulent pas parler anglais.
Vous étiez bon en français à l’école?
Pas mal, oui. J’ai eu 4,5, je crois, à l’oral et à l’écrit.
À presque 30 ans, pensez-vous déjà à mettre un terme à votre carrière? Voulez-vous rejouer en Suisse avant de prendre votre retraite?
En Suisse? Non, je ne pense pas. Je ne sais pas encore et je laisse la question ouverte. Je vais essayer de jouer au plus haut niveau international le plus longtemps possible. Mais une chose est sûre: je veux rester dans le football.
En tant qu’agent, comme votre frère?
Non, je serais tenté par le poste d’entraîneur.