Servette a du caractère
René Weiler: «Ce groupe grandit»

Le caractère montré par le Servette FC face au Sheriff Tiraspol a plu à son entraîneur, lequel a aimé les émotions partagées avec le stade au coup de sifflet final. Il estime que son effectif est en progression, sans vouloir rêver trop grand.
Publié: 09.11.2023 à 21:44 heures
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Dernière mise à jour: 10.11.2023 à 08:21 heures
René Weiler a aimé la manière dont son équipe a trouvé la solution face au Sheriff Tiraspol jeudi, sans rien lâcher.
Photo: keystone-sda.ch
Tim Guillemin

«Je n'ai pas encore vu les statistiques, mais on a tiré 30 fois au but, non?» René Weiler ne s'est pas trompé de beaucoup: selon les statistiques officielles de l'UEFA, le Servette FC a shooté vingt-cinq fois en direction de la cage de Maksym Koval ce jeudi face au Sheriff Tiraspol, obtenant une victoire au final amplement méritée grâce à six dernières minutes de folie, mais très (très) longue à arriver.

«J'ai compris tout de suite, quand on a pris ce but après douze minutes, que la situation allait se compliquer. Ils sont solides, avec des joueurs forts en contre-attaque, mais notre équipe n'a jamais lâché et elle a mérité de marquer ces deux buts. Je suis très satisfait de la manière dont on a joué», a enchaîné le technicien du Servette FC, lequel est resté très sobre dans sa joie. «Vous commencez à me connaître... Je suis content pour ce soir, mais je ne suis pas du genre à rêver», a-t-il souri à moitié.

La deuxième place? «Je ne suis pas du genre à rêver»

Rêver, c'est à dire penser à la deuxième place, laquelle est mathématiquement atteignable, à condition de gagner les deux derniers matches, à Genève face à la Roma et à Prague face au Slavia, tout en espérant un faux-pas de l'une de ces deux équipes face au Sheriff.

«Vous vous rappelez ce que je vous ai dit sur le Slavia? Je les ai déjà affrontés avec Anderlecht et j'avais prévenu tout le monde qu'il s'agissait d'une très bonne équipe. Je ne m'étais pas trompé...», a souligné René Weiler en faisant référence au succès du soir des Tchèques face aux Italiens. Et pour prévenir toute enflammade potentiellement contre-productive également...

L'entraîneur du SFC est en effet un adepte du «pas à pas» et des étapes à franchir pour progresser. «Il faut commencer par battre le Sheriff avant de penser à pouvoir battre une équipe comme le Slavia», a-t-il appuyé, estimant toutefois que ce succès pouvait être un «catalyseur» pour Servette et pour la ville tout entière.

«Je sens la faim de cette équipe»

«Je sens que quelque chose a grandi dans ce groupe. Je sens la faim de cette équipe, l'envie de réaliser des performances, de gagner des matches», a-t-il encore estimé, mettant une petite pique aux critiques venues «de l'extérieur du groupe». «On nous dit parfois qu'on manque d'idées, mais face à une équipe qui défend, on a trouvé des solutions, on n'a pas lâché et on a marqué à la fin. Mentalement, sur le plan de la solidarité, mais aussi du jeu, c'est un match qui m'a beaucoup plu.»

Ses changements offensifs, avec les entrées d'Enzo Crivelli et de Jérémy Guillemenot pour Théo Magnin et Gaël Ondoua, ont également été fructueux, mais il a refusé de s'en attribuer les mérites, comme toujours. «Ils étaient costauds derrière, que ce soit les centraux ou même le gardien. On a essayé de dribbler, de contourner... Faire entrer des attaquants, c'est bien, mais il faut aussi conserver l'espace pour jouer des ballons justes. On ne peut pas mettre que des joueurs offensifs en les empilant et espérer que ça marche. On a réussi à trouver le bon équilibre et surtout à éviter le 0-2 en contre-attaque.»

Il a déjà vécu de grandes soirées en Belgique et en Egypte, mais a aimé les émotions de ce jeudi

Lui qui a gagné des titres avec de très grands clubs comme Anderlecht et Al-Ahly, où place-t-il cette soirée européenne sur le plan des émotions? «Je ne compare pas les matches. J'ai coaché des matches avec beaucoup de public, mais je ne me pose pas ces questions-là. Par contre, pour vous répondre sur ce match, sur le moment présent, j'ai pris du plaisir à vivre ces émotions avec ces deux buts en fin de match, c'est sûr. J'ai pu partager ces émotions avec le groupe, avec le public, et cela je l'apprécie». a-t-il répondu.

Du côté du Sheriff Tiraspol, Roman Pylypchuk a exprimé de gros regrets quant au déroulement de la rencontre. «Je tiens à féciliter Servette, mais bien sûr que je suis déçu. La victoire n'a pas été facile pour eux, ils ont dû aller la chercher dans les arrêts de jeu», a commenté l'ancien assistant de Massimo Carrera au Spartak Moscou.

Le Sheriff croit encore à la troisième place

Pense-t-il son équipe capable d'aller chercher la troisième place, ce qui suppose de battre soit le Slavia à Tiraspol, soit la Roma en Italie? «Oui. Il reste deux matches. Nous pensons que nous pouvons gagner à chaque fois», a-t-il répondu avec détermination. L'affaire semble cependant mal embarquée pour les Transnistriens.

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