Match décisif ce jeudi
Servette ne veut pas laisser le Sheriff faire la loi à Genève

Les Genevois n'ont qu'un objectif ce jeudi (coup d'envoi à 18h45) à la Praille: vaincre les Transnistriens et, ainsi, quasiment s'assurer un printemps européen en 2024. Et, pourquoi pas, même continuer à rêver d'Europa League...
Publié: 09.11.2023 à 11:08 heures
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Dernière mise à jour: 09.11.2023 à 17:17 heures
Plus de 20'000 sièges du Stade de Genève seront occupés ce jeudi soir.
Photo: keystone-sda.ch
Tim Guillemin

Visons haut, pour commencer: Servette peut encore terminer dans les deux premiers de son groupe d'Europa League après avoir affronté chacun de ses adversaires une fois. En gagnant leurs trois derniers matches, les Genevois passeraient devant le Slavia Prague et s'offriraient un printemps de prestige sur la scène européenne. Une tâche impossible? Pas à 100% avec deux matches à domicile, dont un face à une Roma potentiellement démobilisée, avant une «finale» à Prague, mais une mission forcément très compliquée.

René Weiler, d'ailleurs, ne veut pas en entendre parler. «Pour moi, c'était clair dès le tirage au sort: Tiraspol et nous allions nous disputer la troisième place. On y est», tranche l'entraîneur du SFC, alors que les Transnistriens se déplacent ce jeudi au Stade de Genève (coup d'envoi à 18h45). Le technicien n'a pas aimé certains commentaires exprimés après le tirage au sort et il ne s'en est jamais caché. «Quand j'entendais des gens dire que Servette devait terminer dans les deux premiers, je me disais 'De tcheu, alors les autres équipes doivent penser quoi?'», sourit le coach, qui ne met pas Servette au même niveau que la Roma et le Slavia Prague, loin de là.

René Weiler tout en humilité

«Le Slavia, ils ne connaissent pas Servette, je vous assure. On doit rester humbles, avancer pas à pas», enchaîne René Weiler, dont les expériences à l'étranger lui ont permis d'élargir son horizon. Que ce soit à Al-Ahly, aux Kashima Antlers ou à Anderlecht, le technicien suisse a vu autre chose que la Super League et son humilité fait du bien à entendre.

Pour autant, cette modestie non feinte ne reflète en rien un manque d'ambition. Servette, c'est sûr, veut battre le Sheriff Tiraspol ce jeudi soir, après avoir laissé filer la victoire à l'aller. Jérémy Frick l'a dit juste après la douche en Transnistrie, avant même de remonter dans le car: Servette veut gagner, et si possible avec la manière, dans un stade qui ne sera pas plein, mais devrait tout de même accueillir environ 20'000 spectateurs.

Un soir idéal pour créer une communion avec le public

Servette possède une meilleure différence de buts que le Sheriff, mais ne visera pas le match nul, loin de là. Une aventure européenne est également là pour créer des émotions et, à ce titre, la communion avec le Stade de Genève sera une priorité du soir. Le rendez-vous est important pour le SFC dans le but de faire progresser sa moyenne de spectateurs et une belle soirée européenne, conclue par une victoire, pourrait faire grandir le club petit à petit. L'expérience ne s'achète pas et Servette, cette saison, a l'occasion de faire un pas de géant dans la mémoire collective genevoise. Encore faut-il bien maîtriser l'événement, sur le terrain et en coulisses.

A ce titre, une victoire face au Sheriff serait également une excellente manière de préparer la venue de l'AS Rome, une affiche d'ores et déjà à guichets fermés. La fête serait ainsi totale et l'enjeu sportif énorme, car Servette, en battant la Roma, s'offrirait une finale à Prague. C'est vrai, les Grenat n'en sont pas encore là, mais rêver n'est interdit à personne. Battre Tiraspol non plus.

Mais comment vaincre ce Sheriff? Avec quelles armes? Et à quelle opposition s'attendre? Alors que le club de Tiraspol venait de changer d'entraîneur avant le match aller, nommant Roman Pylypchuk en successeur de Roberto Bordin, et que Servette partait donc un peu dans l'inconnu, les Moldaves ont remporté leurs trois rencontres depuis, ce qui n'a pas échappé à René Weiler. «Nous avons tout regardé, c'est normal. Ils sont rapides, costauds et leurs deux attaquants nous ont posé beaucoup de problèmes», a relevé le technicien.

Un Sheriff Tiraspol regroupé en défense jeudi?

A l'aller, Servette avait bien joué pendant une heure, avant de concéder l'égalisation en fin de match. «Je m'attends à un autre match demain», prévient René Weiler, rejoint par Bradley Mazikou.

«Ils sont capables de nous mettre en danger, c'est clair. Ce sera un match complètement différent qu'à Tiraspol, où ils avaient tout de même cherché la possession de balle. Je pense qu'ils vont être plus compacts défensivement en essayant de nous punir sur nos pertes de balle», imagine le Congolais, qui connaît la recette: être prudent défensivement et tranchant offensivement. Simple sur le papier, plus compliqué dans les faits.

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