La scène est bizarre. Les joueurs suisses vont applaudir les quelques fans suisses les plus fidèles. Lorsqu'ils cessent de le faire, cela ressemble au passage de joueurs d'un club en crise devant leurs fans. Cela tombe bien, cela se passe à Bâle...
Xherdan Shaqiri et Yann Sommer parlent aux fans. Shaq revient à la charge. Il y a une ferveur modérée. Parce qu'il le faut bien. Seuls les Kosovars exultent. Pour un résultat inattendu chez la Suisse, clairement favorite. Eux montrent une vraie joie.
La Roumanie montre comment exulter
Direction Felcsut, en Hongerie. Là où la Suisse a déjà vécu une frustration il y a quatre jours. Les jaunes exultent sans retenue, se prennent dans les bras. Ils se défoulent sur le terrain. La Roumanie sera présente en Allemagne, après avoir battu Israël 2-1. La joie est réelle, grande, comme elle devrait l'être.
Ou bien n'a-t-on pas le droit d'exulter librement après une campagne aussi désastreuse que celle de la Suisse? Y a-t-il presque un peu de honte? «Nous sommes heureux, mais en même temps un peu malheureux», formule le capitaine Granit Xhaka. Ce n'était certainement pas la meilleure campagne, dit aussi Nico Elvedi. Au moins lui sourit, contrairement aux autres, même s'il ne rit pas.
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L'entraîneur de la Nati Murat Yakin non plus. Le score de 1-1 l'énerve trop. Dans l'interview accordée à la SRF, il déclare: «Nous devons presque nous excuser de ne pas nous être qualifiés pour l'Euro dès la sixième journée». Il s'exprime également sur les critiques à son égard. «Cela fait longtemps qu'il ne s'agit plus de sport», dit-il. Et de qualifier le tout de «règlement de comptes personnel de quelques personnes des médias».
«Ça ne s'est pas passé comme nous l'avions prévu»
Et dans les vestiaires? Est-ce qu'il y a au moins de l'animation? «Tout le monde est content que nous soyons là. Ça compte», dit Elvedi. «Ça ne s'est pas passé comme nous l'avions imaginé», explique Manuel Akanji pour justifier le manque d'enthousiasme. Personne ne fait état d'une fête dans les vestiaires. Même si le buteur du 1-0, Ruben Vargas estime que l'ambiance dans les vestiaires est «déjà un peu plus détendue» malgré la déception du résultat.
Interrogé, Xhaka se contente de dire: «L'objectif numéro un était la qualification. Nous l'avons atteint. Nous pouvons en être fiers et heureux. La manière dont nous l'avons fait l'est moins. Mais être présent six fois de suite ne doit pas non plus aller de soi pour la Suisse».
Prendre acte de la qualification
Ça ne l'est pas non plus, d'accord. Mais dans ce groupe? Retour aux vestiaires. Shaqiri révèle: «Il y avait de la musique. Vous pouvez imaginer comment c'était». Non, justement, on ne peut pas! Les images immédiatement après le match ne permettent pas de conclure qu'il s'est vraiment passé beaucoup de choses. Un autre joueur explique sans détour comment les choses se sont passées: «On a pris note de la qualification». Il n'y avait rien d'autre. Et la musique? C'est Loris Benito qui a pris les choses en main. Un homme qui, avec sept titres à son actif, a une grande expérience en matière de célébrations de succès.
Peut-être que les Suisses se rattraperont à Bucarest, s'ils remportent enfin une victoire et s'emparent de la première place à la dernière minute. Peut-être.