Même si l’été semblait se prolonger encore un peu ce dimanche à Bâle, la ferveur estivale est bel et bien terminée pour la Nati. Le match nul obtenu contre les champions d’Europe italiens (0-0) renvoie surtout une froide satisfaction arithmétique. Ce point garde bien au frais les chances suisses de se qualifier pour la Coupe du monde au Qatar. «Ce n’est pas une victoire, sinon aurait obtenu trois points, s’est amusé Murat Yakin. Mais c’est une bonne prestation et nous pouvons en être fiers.»
L’équipe nationale n’avait pas les ressources pour espérer mieux. Les nombreuses absences avaient déjà jeté un froid durant la semaine. Pour son premier choc à la tête de la Nati, Murat Yakin a été contraint de faire sans plusieurs cadres contre l’Italie (Shaqiri, Embolo et Xhaka entre autres).
La surprise Frei
On attendait que le sélectionneur se transforme en bricoleur. C’est en magicien que le Bâlois a tenté un coup de baguette magique. «Nous avons dû nous montrer créatifs et nous adapter», a résumé Murat Yakin derrière un petit sourire amusé. Il a ressuscité Fabian Frei (32 ans) qui n’était plus apparu en équipe de Suisse depuis trois ans.
«Avec nos nombreuses absences, nous avions besoin de son expérience pour avoir un peu de stabilité, s’est justifié l’entraîneur national. Il a très bien accompagné les deux jeunes Sow et Aebischer. Au centre du jeu, il a livré une bonne performance et j’en suis ravi.»
Jeudi, le milieu de terrain du FC Bâle était encore dans son salon. Trois jours plus tard, il a été installé dans un tout autre fauteuil pour affronter les champions d’Europe. Le revenant a été aligné dans un rôle de meneur reculé devant la défense (en «regista» pour paraphraser les Italiens). «Contrairement à d’autres joueurs, comme Denis Zakaria, Fabian Frei était déjà dans un bon rythme depuis le début de la saison», a appuyé «Muri».
Mais si la Suisse a frustré les Italiens, c’est surtout grâce à Yann Sommer. Le gardien a sorti sept arrêts, dont un duel remporté face à Berardi (19e). Le portier a encore repoussé le penalty de Jorginho (53e). Une intervention qui a sauvé la double erreur d’un Ricardo Rodriguez qui semble de plus en plus limité à ce niveau.
Une finale le 12 novembre
«Nous avons eu tellement d’occasions, sans parvenir à les mettre au fond, a pesté le sélectionneur italien Roberto Mancini. Nous avons créé du danger, dominé mais cela n’a pas suffi. Il nous a manqué un peu de chance. Si nous gagnons les trois derniers matches, nous nous qualifierons.»
La première place de ce groupe, synonyme d’un billet pour le Mondial au Qatar, devrait se jouer le 12 novembre prochain pour le match retour à Rome. Un stade olympique qui n’avait pas réussi aux Suisses à l’Euro.
Avec ce 36e match consécutif sans défaite, les Transalpins établissent un nouveau record. Ils effacent ainsi des tablettes l’Espagne (entre 2007 et 2009) et le Brésil (entre 1993 et 1996) qui étaient restés bloqués à 35. «Arriver à un tel record, c’est impressionnant, a reconnu Roberto Mancini. Je tiens à féliciter mes joueurs. J’espère que cette marque ne sera pas battue avant longtemps.» La dernière défaite des Azzurri remonte au mois de septembre 2018 et une victoire du Portugal en Ligue des Nations (1-0).
Direction Belfast
Pour la Suisse, la prochaine échéance arrive dans trois jours déjà. L’équipe nationale rejoindra l’Irlande du Nord lundi. «Ce sera un match complètement différent, s’est projeté Murat Yakin. Je me réjouis de pouvoir compter sur le retour de Remo Freuler. J’ai pu retenir quelques enseignements de ce nul contre l’Italie. Seferovic a emmagasiné du temps de jeu, alors que l’énergie de Vargas et Zeqiri ont fait du bien» En cas de succès à Belfast, la Nati reviendrait à un point des Italiens, avec un match en plus à jouer.