A deux heures du coup d’envoi, ils étaient déjà des milliers à se presser aux abords du stade Saint-Jacques de Bâle. Ce choc entre la Suisse et l’Italie (20h45) va se disputer à guichets fermés. Ils seront 31’000 à vibrer.
Les maillots bleus dominent avant le coup d’envoi. «Il y aura plus d’Italiens que de Suisses dans le stade», se projette ce tifoso venu en famille depuis l’Alsace. Et ses prédictions ne s’arrêtent pas là. «On va gagner 2-0 avec des buts d’Immobile et Chiesa.»
«Les Italiens font plus de bruit»
L’ambiance est bon enfant mais il flotte dans l’air le parfum des grands soirs à Bâle. C’est devenu étrange de naviguer au milieu d’une telle foule. On se chambre gentiment entre Italiens et Suisses. Cette famille bâloise est partagée. «Ma belle-fille est sicilienne, explique Charlotte. Mais quoiqu’il arrive sur le terrain, on ne va pas se fâcher, promis.» Forcément, les avis divergent sur les pronostics.
Un peu plus loin, le Napolitain Marco s’est déplacé en famille. «Nous avons un restaurant en ville et on a montré tous les matches de l’Italie, explique le père de famille. C’est la première fois que mon fils Gabriele va voir l’équipe en vrai. Même si c’est 50-50 au niveau des supporters, nous ferons plus de bruit que les Suisses.»
Des drapeaux jurassiens
La famille Munch arbore fièrement le drapeau jurassien. «On a de la chance, ce n’est que 30 minutes de trajet depuis Delémont», explique Patrick. Son fils Elio et son copain Jules jouent en juniors D dans le club local. «On se réjouit surtout de voir Yann Sommer.» Le paternel espère forcément que la Suisse va gagner. «Aussi parce que notre voisin est italien.»
Au milieu de cette marée azure, les supporters helvétiques s’échauffent aussi à grand renfort de schüblig et de houblon. Les audacieux se peinturlurent le visage (et même le crâne pour les plus chauves) en rouge et blanc.