Manifestation devant l'UEFA vendredi
Adversaire de la Nati, «la Biélorussie soutient la guerre en Ukraine»

«La Biélorussie doit être exclue de l'Euro 2024.» C'est ce que demande une ONG luttant pour les droits humains dans ce pays. Ses membres manifesteront vendredi à Nyon devant le siège de l'UEFA.
Publié: 24.03.2023 à 06:01 heures
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Dernière mise à jour: 25.03.2023 à 18:02 heures
Granit Xhaka et Manuel Akanji (à gauche) disputeront un match compliqué samedi en Serbie.
Photo: TOTO MARTI
Geoffroy Brändlin

«La Biélorussie doit être exclue de l’Euro 2024.» Le cri du cœur de Lars Bünger résonne à 48 heures du match opposant ce pays totalitaire à l'équipe de Suisse de football, ce samedi en Serbie. Ce militant est président de l’ONG allemande et suisse Libereco qui milite pour les droits humains en Biélorussie et en Ukraine.

Vendredi en fin de matinée, Lars Bünger et ses soutiens manifesteront devant le siège de l'Union européenne des associations de football (UEFA) à Nyon. Volha Klaskouskaya, emprisonnée par le régime d’Alexandre Loukachenko d’octobre 2020 à décembre 2022 pour avoir «insulté le gouvernement», défilera à leurs côtés. Elle vient de recevoir l’asile politique en Suisse. Les protestataires déposeront également à une pétition signée par plus de 17’000 internautes.

Des crimes contre l’humanité dénoncés

Selon Libereco et son président Lars Bünger, l’UEFA a pris la mauvaise décision en n’excluant pas l’allié de la Russie de la compétition européenne. «Actuellement, il y a plus de 1400 prisonniers politiques en Biélorussie. On ne comprend pas pourquoi l’UEFA ne s’aligne pas sur la décision du CIO en excluant ce pays des compétitions qu’elle organise.» Tout comme le comité olympique, la fédération internationale de hockey a banni la Biélorussie.

L’ONG attaque le régime d’Alexandre Loukachenko sur de nombreux points. «Tant que le prix Nobel de la paix Ales Bialiatski, ainsi que plus de 1400 personnes, sont emprisonnés de manière innocente et que la Biélorussie soutient la guerre d'agression russe contre l'Ukraine, le pays doit être exclu de l'Euro et de toutes les autres compétitions.» Libereco pointe aussi la corruption systémique dans le football biélorusse, ainsi que les matches truqués.

«La Nati ne jouera pas contre l’équipe du peuple biélorusse»

«En plus de soutenir la Russie, le régime d'Alexandre Loukachenko commet des crimes contre l’humanité sur son propre peuple», affirme Lars Bünger. Quelques mois après l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), l’ONU a évoqué ce point vendredi, expliquant que les violations des droits humains «semblent avoir fait partie d’une campagne de violence et de répression dirigée intentionnellement contre ceux qui s’opposaient au gouvernement ou avaient exprimé des opinions critiques.»

Pour Lars Bünger, «l’équipe de Suisse ne jouera pas contre l’équipe du peuple biélorusse, mais contre celle du régime. Certains de leurs très bons joueurs ont été écartés à cause de leur opinion politique, explique-t-il. On espère, même si on ne se fait pas d’illusion, que l'Association suisse de football (ASF) ou un joueur de la Nati osera dénoncer les actes d’Alexandre Loukachenko en interview ou en conférence de presse.»

Au-delà des actes ou des prises de paroles des joueurs, ce match à huis clos de la Suisse aura à nouveau une connotation politique. Son organisation par la Serbie ne fait que monter la tension d'un cran après l'opposition animée entre les deux sélections aux deux dernières Coupes du monde de football. Contactée jeudi, l'UEFA n'a pas été en mesure de réagir à nos demandes.

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