Le Breton quitte la tête de la FFF
Noël Le Graët, le «Menhir» du football français, a fini par tomber

Plombé par un audit, éclaboussé par des accusations de harcèlement moral et sexuel, Noël Le Graët a tardé à se retirer, mais a fini par démissionner mardi de son poste de président de la Fédération française de football, après onze ans à la tête de la FFF.
Publié: 28.02.2023 à 12:13 heures
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Sa barque était trop chargée en accusations et en polémiques, et plombée par un audit accablant: à 81 ans, le Breton Noël Le Graët a fini par démissionner de la présidence de la Fédération française de football.
Photo: AFP

Fragilisé depuis plusieurs mois, le président de la Fédération française (FFF) Noël Le Graët a annoncé mardi sa démission à son comité exécutif. L'octogénaire était en poste depuis onze ans.

Au siège de la «3F», une large page du football français se tourne avec le départ de l'homme d'affaires de 81 ans. Il a été rattrapé par les accusations de harcèlement moral et sexuel, une mission d'audit accablante et plusieurs dérapages.

Il a tardé à se retirer

Toujours aussi imprévisible et insondable, le «Menhir» du foot français a tardé pour laisser la main, treize jours après la communication d'un rapport d'audit diligenté par le Ministère des Sports. Mais les conclusions de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) ne laissaient aucune marge de manœuvre au Breton, lâché depuis des mois par la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, pour qui «le statu quo (était) impossible».

Selon les inspecteurs, Le Graët «ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français», compte tenu notamment de son «comportement inapproprié (...) vis-à-vis des femmes». «NLG» est aussi visé depuis mi-janvier par une enquête pour harcèlement moral et sexuel.

Au siège parisien de la FFF qu'il dirigeait depuis 2011, Noël Le Graët a prévenu son comité exécutif de sa démission, a-t-on appris auprès d'un membre de ce «Comex» décisif pour l'avenir du football français. Autour de la table, les membres de ce «gouvernement» fédéral lui ont rendu «un hommage», selon la même source. Le «Comex» s'attendait à voir son président céder sa place de lui-même, après plusieurs mois de turbulences autour du dirigeant.

Démentis véhéments

Un petit doute subsistait néanmoins, tant l'entrepreneur breton avait mis du cœur à démentir toutes les accusations de harcèlement, dénonçant une mission d'audit «biaisée». L'ancien maire de Guingamp a néanmoins dû se rendre à l'évidence: son «Comex», autrefois si fidèle, ne le soutient plus, même si beaucoup de membres continuaient d'insister ces derniers jours sur l'action du dirigeant dans ses premières années de mandat, marquées par le redressement financier de la «3F» après le scandale du Mondial 2010 en Afrique du Sud.

«C'est un grand dirigeant, la fédération est l'une des fédérations les mieux gérées. Je pense qu'il faudra faire un bilan global une fois que vous aurez tous les éléments», avait souligné Jean-Michel Aulas, membre influent du Comité et président de l'Olympique Lyonnais, quelques minutes avant la réunion de mardi.

(ATS)

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