La situation se complique encore pour Noël Le Graët: le président de la Fédération française de football (FFF), déjà obligé de se mettre en retrait de ses fonctions, est désormais visé par une enquête pour harcèlement moral et sexuel, qui assombrit ses velléités de retour.
Cette enquête, ouverte lundi et confirmée mardi à l'AFP par le parquet de Paris, a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) à la suite du signalement pour «outrage sexiste» effectué, selon le Monde, après le témoignNoage de Sonia Souid, agente de plusieurs internationales françaises.
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Ces déclarations avaient été recueillies par les auditeurs de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) chargés par le ministère des Sports d'éclaircir les nombreux dysfonctionnements en terme de management au sein de l'instance.
Lourdes avances dénoncées
Sonia Souid avait publiquement dénoncé la semaine dernière dans les colonnes de L'Equipe et sur RMC les avances lourdes de l'ancien maire socialiste de Guingamp, en poste à la FFF depuis 2011 mais de plus en plus contesté du fait de l'accumulation de polémiques, de petites phrases malheureuses et de révélations dans la presse sur de supposés comportements sexistes vis-à-vis d'anciennes salariés.
Avec ce premier développement judiciaire visant Le Graët, l'étau se resserre autour du dirigeant de 81 ans, déjà contraint le 11 janvier de se mettre en retrait après le tollé provoqué par ses propos à l'emporte-pièce sur Zinédine Zidane.
Le Comité exécutif de la «3F», dont la grande majorité des membres est issue de la liste que le Breton a présentée avant sa dernière réélection, en mars 2021, avait décidé de lâcher son chef, Philippe Diallo étant nommé président intérimaire.
Retour aux affaires très compromis
Théoriquement, Philippe Diallo, jusqu'ici vice-président délégué de la FFF, doit assurer l'intérim jusqu'au Comex suivant la publication du rapport d'audit prévue fin janvier. Mais l'ouverture de cette enquête compromet un peu plus les chances de Noël Le Graët de récupérer la totalité de ses prérogatives à cette date, alors que la prochaine réunion de ce «gouvernement» de la Fédération est prévue le 9 février.
Sollicitée par l'AFP mardi en fin de matinée, Noël Le Graët et la FFF n'ont pas souhaité réagir dans l'immédiat. Mais, dès samedi, celui dont le mandat se termine en décembre 2024 avait fait part de son étonnement après la révélation par Le Monde du signalement effectué après le témoignage de Sonia Souid.
Etonnement de l'accusé
«A ce stade, je ne connais ni les faits qui me sont reprochés ni les personnes qui en sont à l'origine. Je m'étonne que des informations puissent être divulguées alors même que le rapport provisoire ne m'a pas encore été transmis et que je n'ai pas été en mesure de faire valoir mes observations sur celui-ci», avait-il réagi dans une déclaration transmise à l'AFP.
Sollicité par l'AFP, le ministère des Sports avait précisé que la ministre Amélie Oudéa-Castéra avait été informée du signalement, conformément à la procédure, mais qu'elle n'avait pas vocation à s'exprimer davantage sur le sujet.
La chute est rude pour celui qui a passé plus d'un quart de siècle dans les hautes sphères du foot français. Président de la Ligue (1991-2000) puis artisan, à partir de 2011 en tant que président, du redressement de la «3F» et de ses comptes après le fiasco de l'équipe de France à Knysna lors du Mondial-2010, Noël Le Graët a été un personnage central du ballon rond avant d'être rattrapé par ses dérapages multiples. Et maintenant par la justice.
(AFP)