L'équipe de Suisse n'avait plus gagné depuis le 12 septembre face à Andorre (3-0) avec, notamment, un but de Xherdan Shaqiri. Et, ce n'est sans doute pas complètement une coïncidence, elle s'est imposée ce mardi en Irlande (1-0) grâce à un coup-franc parfait de ce même Shaqiri, lequel a prouvé une fois de plus qu'il était indispensable à cette équipe.
Ce succès n'est pas à minimiser, même si l'équipe d'Irlande est souffrante et loin de sa gloire passée. En temps normal, il ne s'agirait en effet pas d'un exploit pour la Nati de venir gagner à Dublin, mais il faut se rappeler ce qu'avait montré (ou plutôt n'avait pas montré) cette équipe en octobre et en novembre, elle qui s'était révélée incapable de battre le Kosovo, la Biélorussie et Israël. Et il est juste de relever que ces Irlandais sortent d'un vaillant match nul (0-0) face à la Belgique, samedi ici-même à l'Aviva Stadium.
La Suisse n'a pas encaissé le moindre but en 180 minutes
Autre motif de satisfaction, en plus de la victoire, le fait de n'avoir pas encaissé le moindre but. Après avoir ramené un 0-0 du Danemark, la défense suisse a de nouveau été solide, ne concédant aucune occasion à l'Irlande, mis à part quelques frayeurs sur coup de pied arrêté.
La première période a été vivante, agréable, avec une belle prestation dans l'entre-jeu du néophyte Vincent Sierro, lequel s'est présenté comme on l'attendait: calme, serein, sûr de lui et intelligent dans le jeu. Le Valaisan, titulaire, a marqué des points dans la lutte à distance qui l'oppose aux autres milieux de terrain susceptibles d'être sélectionnés pour l'Euro.
Faute sur Zeki Amdouni, but de Xherdan Shaqiri
Le 1-0, et seul but de la rencontre, est tombé à la 23e minute lorsque Zeki Amdouni a été victime d'une faute à l'orée des seize mètres, légèrement sur la droite. La position idéale pour un gaucher et donc, logiquement, pour Xherdan Shaqiri. Le joueur de Chicago s'est emparé du ballon et a magnifiquement frappé, côté ouvert, pour ouvrir la marque.
La Suisse aurait même pu doubler la mise avant la pause, mais la frappe pleine de malice de loin de Granit Xhaka, à la suite d'une sortie hasardeuse du gardien irlandais, est venue mourir sur la base du poteau. Dommage, le coup de patte était presque à la hauteur du coup d'oeil du capitaine!
Contrairement à ce qui s'était produit trois jours plus tôt à Copenhague, face à un adversaire il est vrai bien plus fort, les Suisses sont allés de l'avant et ont par moments réussi quelques jolies combinaisons. Dan Ndoye a pu prendre de la vitesse sur son côté gauche, tandis que Zeki Amdouni s'est montré percutant balle au pied. Les occasions n'ont pas été nombreuses, c'est vrai, mais au moins la Suisse a-t-elle pu se montrer menaçante à plusieurs reprises, ce qui est déjà un progrès. Même Vincent Sierro y est allé de son tir longue distance, sans grand danger pour Gavin Bazunu, le portier de Southampton.
Murat Yakin a procédé à un changement dès le retour des vestiaires, Granit Xhaka laissant logiquement sa place à Remo Freuler. La Suisse voulait gagner, c'est sûr, mais le Bayer Leverkusen a des échéances très importantes à venir et le sélectionneur a effectué une pesée d'intérêt qu'il est difficile de lui reprocher. Après avoir joué 90 minutes face au Danemark, le capitaine de l'équipe de Suisse en a donc joué 45 face à l'Irlande et cela suffit largement.
Une triple entrée genevoise à l'heure de jeu!
La valse des changements a véritablement débuté à l'heure de jeu, Murat Yakin offrant sa première sélection à Dereck Kutesa, en remplacement de Dan Ndoye. Kevin Mbabu est également entré, tout comme Denis Zakaria, pour une triple entrée genevoise! Noah Okafor est lui entré pour le dernier quart d'heure, suppléant le héros du soir Xherdan Shaqiri. Becir Omeragic a lui eu droit à un peu plus de dix minutes en remplacement de Fabian Schär.
La fin de match, elle, n'a rien donné, mis à part quelques interventions salvatrices d'Yvon Mvogo sur corner et quelques possibilités de contre, pas forcément bien négociées par les attaquants de l'équipe de Suisse.
Pour tout le monde, désormais, il convient de se concentrer deux mois sur les échéances en club, avant de penser à la sélection. Et à l'Euro 2024, dont la préparation débutera fin mai par un stage à Saint-Gall avant l'entrée en lice, le 15 juin face à la Hongrie à Cologne. Ce stage aura permis de se rassurer, que ce soit par les résultats, mais aussi la manière et l'attitude. Il est indéniable que l'équipe de Suisse se porte bien mieux maintenant qu'il y a dix jours au début du stage à La Manga.