La Nati a tenu le choc! Sans briller, et face à un adversaire coriace, les joueurs de Murat Yakin ont réussi à égaliser après avoir été chahutés en début de match et ramènent avec eux un match nul globalement logique au vu du déroulement de la rencontre, le pied gauche de Xherdan Shaqiri, seul nouveau titulaire par rapport à la victoire inaugurale face à la Hongrie, répondant à l'ouverture du score écossaise sur un autogoal de Fabian Schär.
Grâce à ce point, la Nati est déjà assurée de ne pas être dernière du groupe et, donc, potentiellement, de figurer parmi les meilleurs troisièmes. Mais, bien sûr, avec six buts d'avance par rapport à l'Écosse, elle peut raisonnablement envisager une deuxième place finale... voire même la première. En cas de victoire face à l'Allemagne, dimanche à Francfort, Granit Xhaka, pas dans un grand soir ce mercredi, et ses coéquipiers finiraient en effet en tête de ce groupe A.
La furia écossaise d'entrée
L'Écosse a débuté ce match de la meilleure des manières, comme pour se rassurer après son naufrage inaugural face à l'Allemagne (5-1). La meilleure manière de ne pas douter est encore d'attaquer à coin, et les Écossais ont mis une énorme pression d'entrée sur l'équipe de Suisse, laquelle est restée acculée dans ses seize mètres durant les quatre premières minutes! Pas tout à fait la même entame que contre la Hongrie, donc, mais la Nati, bien sûr, a petit à petit réussi à desserrer l'étau.
L'ouverture du score écossaise à la 13e est cependant venue confirmer que rien ne serait simple pour les Suisses, qui allaient devoir cravacher pour s'en sortir dans cette partie. Tout a débuté avec un corner pour la Suisse, qui s'est transformé en contre-attaque écossaise, au bout de laquelle se trouvait une frappe de Scott McTominay déviée par un Fabian Schär au réflexe malheureux sur ce coup. Yann Sommer se trouvait en effet sur la trajectoire, mais le défenseur de Newcastle a tout de même tendu la jambe et permis à l'Écosse de prendre l'avantage.
Un cadeau pour offrir le 1-1 à Xherdan Shaqiri
De quoi enflammer la partie du stade qui n'était pas rouge, bien sûr, et les supporters écossais ont alors montré ce dont ils étaient capables sur le plan vocal, après avoir déjà chanté un hymne national d'une puissance impressionnante. L'explosion de joie sur le but du 1-0 avait de quoi faire trembler le stade de Cologne, mais la vérité est que la Suisse a bien réagi par la suite, réussissant enfin à poser son jeu et à faire parler sa supériorité technique. Celle-ci s'est matérialisée par quelques belles situations devant le but d'Angus Gunn et l'égalisation de Xherdan Shaqiri n'est pas tombée de nulle part à la 26e, mais a bel et bien récompensé un temps fort suisse.
Il a quand même fallu un sacré cadeau d'Anthony Ralston, le défenseur du Celtic, pour permettre à «XS» d'inscrire le 1-1. L'Écossais n'a pas senti que le génial gaucher se trouvait entre son gardien et lui et sa passe en retrait hasardeuse a été magnifiquement transformée en but par le numéro 23 de la Nati, dont la frappe enroulée, aussi superbe que spontanée, faisait taire le camp bleu et exulter le camp rouge.
Xherdan Shaqiri, lion avec la Nati, agneau en club
À noter que, grâce à cette réussite, Xherdan Shaqiri a désormais marqué dans les trois derniers Euros et les trois dernières Coupes du monde! Une statistique proprement phénoménale, qui illustre bien le décalage existant entre ses performances avec le maillot de la Nati et celles qu'il peut montrer au quotidien en club. Comment un joueur aussi peu décisif, même à Chicago, peut-il devenir aussi fort dès qu'apparaît la grande scène internationale? Le football a ses mystères, et celui-ci en est un beau, très réjouissant pour le peuple suisse, moins pour ses employeurs qui le rémunèrent des millions chaque saison. La preuve, au passage, que ce joueur si particulier et si excitant à voir jouer ne joue pas pour l'argent!
Bref, 1-1 à la pause, un score un peu flatteur pour l'équipe de Suisse au vu de l'entame de match complètement écossaise, mais il est tout de même difficile de refuser un cadeau comme celui offert par Anthony Ralston. Cela aurait même été impoli, quelque part!
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La deuxième période a débuté sur un rythme relativement moins soutenu, les deux équipes se disant que ce point n'était peut-être pas une si mauvaise affaire. La Suisse parce que sa deuxième place prenait de l'épaisseur et l'Écosse parce que ce match nul lui laisse de belles perspectives sur la troisième position dans ce groupe A avant d'affronter la Hongrie dimanche.
Les deux équipes ont cependant eu l'occasion de prendre l'avantage après la pause, la Suisse se créant une grande opportunité à la 59e par Dan Ndoye, après une merveille de contrôle orienté pour se mettre en direction du but, mais son tir a été dévié par Angus Gunn. Sauf que l'arbitre ne l'a pas vu et a donné un dégagement en six mètres, dans un remake de la scène qui a tant irrité Ralf Rangnick lors de France-Autriche.
Yann Sommer sauvé par son poteau à la 66e
Dans la foulée, Breel Embolo remplaçait Xherdan Shaqiri et venait se fixer au poste d'avant-centre, sans connaître la même réussite que face à la Hongrie samedi. L'Écosse passait d'ailleurs tout près d'inscrire le 2-1 à la 66e, mais le poteau de Yann Sommer repoussait la tentative de Grant Hanley, monté sur un coup-franc excentré. L'Écosse s'offrait d'ailleurs un vrai temps fort de plusieurs minutes, mettant alors une grosse pression sur une équipe de Suisse empruntée.
Pour tenter de stabiliser un peu la situation, et de préserver ce point, Murat Yakin procédait à deux nouveaux changements à la 75e, remplaçant Remo Freuler par Vincent Sierro et Ruben Vargas par Fabian Rieder. De quoi reprendre un peu le contrôle à mi-terrain et arriver à la fin du match en tenant ce point (Breel Embolo a marqué le 2-1, mais était hors-jeu), qui n'est pas une mauvaise opération comptable, loin de là, mais qui laisse tout de même un petit goût d'inachevé dans la manière après la brillante prestation face à la Hongrie.