Munich, Cologne, Stuttgart, Düsseldorf, Dortmund, Stuttgart - tel est l'itinéraire de Sascha Stauch durant les premiers jours de l'Euro. L'entraîneur de l'équipe nationale M21 est en Allemagne en tant que scout pour l'équipe nationale A. Il se concentre sur le pays hôte, l'adversaire de la Suisse lors du troisième match de groupe. Et le Danemark, un adversaire potentiel en huitièmes de finale.
En plus de Sascha Stauch, Ilija Borenovic (M19), Massimo Rizzo (M18), Luigi Pisino (M17), Francesco Gabriele (M16) et Massimo Immersi (M15) sont également en Allemagne. S'ajoutent à cette liste Nicolas Chappuis et l'entraîneur des gardiens de la relève Swen König, qui suivent les matches de la Nati depuis les tribunes. Ils ont aménagé un petit bureau à Düsseldorf. C'est là que toutes les données collectées se rejoignent.
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Les rapports des recruteurs sont chargés et les séquences vidéo préparées sur une plate-forme à laquelle tous ont accès, le tout étant supervisé par Kevin Ehmes, responsable de l'analyse des matchs de l'équipe nationale A. En fin de compte, ce sont les entraîneurs de l'équipe nationale Murat Yakin et Giorgio Contini qui décident comment ils veulent intégrer les informations supplémentaires dans leurs réflexions tactiques.
Une vingtaine de séquences par match
Quel type d'informations sont-elles collectées? Sascha Stauch a noté 88 scènes pendant le match Slovénie-Danemark (1-1) depuis le stade. «Ce qui était frappant, c'est que les Danois effectuaient leurs remises en jeu très rapidement, parfois très longues sur les attaquants qui jouaient alors en remise sur les milieux». Mais des facteurs a priori plus insignifiants sont également observés dans le stade. Comment les joueurs se comportent-ils lors de l'échauffement, comment communiquent-ils entre eux? Quelles sont les autres particularités?
Le lendemain, Sascah Stauch regarde à nouveau les matches sur vidéo et fait le tri. «A la fin, il reste peut-être dix séquences offensives et dix séquences défensives - ainsi que quelques situations de coups de pied arrêtés», détaille-til. L'accent est davantage mis sur les différentes phases de matches et les principes de jeu des équipes que sur les joueurs en particulier. «Les Allemands ont exercé un pressing élevé pendant une demi-heure contre l'Écosse, mais ont ensuite relâché un peu leur effort».
Sascah Stauch rencontre aussi régulièrement des scouts d'autres pays dans les stades. Ils se connaissent parfois de temps en temps de rencontres précédentes et échangent des informations. «L'Italie a à elle seule quatre scouts professionnels qui se déplacent durant cet Euro», dit Sascha Stauch. Chez les Belges, ce sont également les entraîneurs des sélections de jeunes qui assument cette tâche. La Turquie, entraînée par Vincenzo Montella, a deux scouts italiens sur le terrain.
Sascha Stauch n'a qu'un passeport et il n'est pas rouge à croix blanche
Samedi, grâce à un coup de bluff tactique et aux titularisations de Kwadwo Duah et de Michel Aebischer, Murat Yakin a mis l'adversaire en échec dès la première mi-temps, comme l'a reconnu l'entraîneur hongrois Marco Rossi. Comment est-ce possible malgré le scouting et toutes les informations disponibles? «Quand on n'a pas fait ses devoirs», répond Sascha Stauch. Il a été surpris par la déclaration de Marco Rossi, car celui-ci est plutôt considéré comme un renard sur le plan tactique. «Mais Murat et son équipe d'entraîneurs ont bien manoeuvré. Et on ne peut bien sûr jamais couvrir toutes les éventualités».
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Au total, Sascha Stauch suivra neuf matches en douze jours. A l'origine, il vient du domaine de l'analyse de jeu, dont il avait suivi la formation, notamment avec Fabian Hürzeler, héros de la promotion de Sankt-Pauli et futur entraîneur de Brighton. Depuis 2017, il travaille à plein temps pour l'ASF, a ensuite pris en charge les M17 et, après le départ de Patrick Rahmen, les M21.
Le duel contre l'Allemagne sera également très particulier pour Sascha Stauch, puisqu'il a grandi à un jet de pierre de la frontière, à Waldshut-Tiengen, et ne possède que le passeport allemand. Pour qui sera-t-il dimanche? Sascha Stauch voit les choses de manière pragmatique: «Si l'Allemagne gagne, je peux vivre avec, au moins sur le plan émotionnel. Mais si la Suisse gagne, je me réjouirai et nous aurons fait du bon travail».