La Nati affrontera-t-elle l'Italie en 8es de finale de l'Euro? Cela dépend encore de plusieurs facteurs, tant dans le groupe A que dans le groupe B, mais l'hypothèse a pris de l'ampleur ce jeudi à Gelsenkirchen, ou la Squadra Azzurra a été fort logiquement battue par une équipe d'Espagne bien plus forte qu'elle. La Suisse peut encore terminer première, deuxième ou troisième de son groupe, les différents scénarios sont connus, et l'Italie n'est pas du tout assurée d'être deuxième du sien, loin de là, mais disons qu'il existe une chance réelle que les deux équipes se retrouvent samedi prochain à Berlin.
L'Espagne a été de loin la meilleure équipe
Ce jeudi, l'Espagne, très convaincante, a amplement mérité de s'imposer, se créant la première occasion après quelques secondes seulement grâce à une tête de Pedri sur un centre du très remuant Nico Williams. Gianluigi Donnarumma était à la parade et le gardien italien ne le savait pas encore, mais il s'en doutait peut-être: il allait avoir énormément de boulot durant les 90 minutes.
Cette équipe d'Espagne est en effet fort intéressante et a énormément fait évoluer son jeu ces derniers mois. Finies, les phases de possession stérile qui étaient encore sa marque de fabrique au Qatar en 2022, où le huitième de finale face au Maroc avait tourné à la caricature. Ce jour-là, l'équipe de Luis Enrique avait eu le ballon 77% du temps (1019 passes à 305!) et s'était inclinée aux tirs au but sans avoir réussi à marquer le moindre but en 120 minutes. Rien de tout ça, ce soir, où la Roja a eu la maîtrise du jeu, mais aussi de la profondeur et de l'espace et où elle s'est créée de très nombreuses occasions de but. En une phrase: elle a été enthousiasmante et complète.
Riccardo Calafiori a été malheureux cette fois
C'est vrai, la Roja a dû attendre la 55e minute pour ouvrir la marque, et ce n'est même pas un de ses joueurs qui l'a fait, mais le malheureux Riccardo Calafiori, lequel a eu un réflexe malheureux pour tromper son propre gardien, lui qui avait été si bon lors du premier match contre l'Albanie. Un coup du sort, certes, mais grandement mérité pour l'équipe de Luis de la Fuente, laquelle l'a surtout provoqué et est allé chercher cette ouverture du score. Après une heure de jeu, les statistiques étaient plus qu'éloquentes: 15 tirs à 2, avec un taux de perte de balles de 8%... Disons-le clairement: l'Italie était étouffée. Et surtout, contrairement à la dernière Coupe du monde, l'Espagne était percutante.
Après avoir ouvert le score, l'Espagne a baissé d'un ton. Pas dans la qualité de jeu, mais dans la percussion, comme si elle avait fait le plus dur. Seul Nico Williams s'est montré dangereux, sa frappe splendide de la 71e venant percuter l'angle du but de Gianluigi Donnarumma. Sinon? De la gestion, quelques demi-frayeurs en fin de match, mais rien de bien transcendant.
L'Italie courageuse mais submergée
L'Italie, elle, a été terriblement décevante dans cette partie, incapable de se hisser au niveau de l'enjeu et pouvant s'estimer tout simplement heureuse de ne pas avoir subi une défaite plus large. La seule bonne nouvelle de la soirée du côté de la Squadra Azzurra? Sa très belle attitude, ses joueurs ne lâchant absolument rien et faisant honneur au maillot jusqu'au bout des arrêts de jeu en cherchant avec courage à aller chercher une égalisation qui aurait été tout sauf méritée. Les Italiens se sont bien battus, ont tout donné, mais pour ce qui est du football, ils ont été dépassés.
Des individualités de premier plan
Si l'Espagne a fait la différence dans chaque secteur de jeu grâce à la qualité de son collectif, plusieurs individualités sont sorties du lot. Pas forcément le prodige Lamine Yamal, ou alors seulement par séquences, mais surtout Nico Williams, Fabian Ruiz à mi-terrain et le latéral gauche Marc Cucurella, très entreprenant sur son flanc.
En remportant le premier grand choc entre deux nations majeures du jeu dans cet Euro, l'Espagne a envoyé un vrai signal au reste des équipes. Elle s'est aussi, au passage, assurée de la première place, qui l'enverra jouer son 8es de finale à Cologne contre un troisième de groupe. Quelle que soit l'identité de son adversaire (qui pourrait être la Suisse en cas de circonstances extrêmement défavorables -et pour tout dire quasiment impossibles), la Roja partira à coup sûr avec les faveurs du pronostic après sa démonstration du soir.
Et s'il était là, le favori (plus ou moins) caché de l'Euro?