L’UEFA a réservé une surprise aux supportrices et supporters de toutes les équipes qualifiées: environ une heure avant le coup d’envoi, une personnalité apparaît sur l’écran géant et délivre un message d’encouragement, dans la langue de son choix. Ainsi, les Serbes ont eu l’immense privilège de voir et entendre Novak Djokovic et plusieurs joueurs ont même interrompu leur échauffement pour s’imprégner du message du meilleur tennisman de tous les temps.
La Suisse a eu droit à Marco Odermatt, ce qui n’était pas une immense surprise au vu des liens de proximité que le meilleur skieur du monde entretient avec la Nati, lui qui est déjà venu en personne les encourager lors du stage à Saint-Gall (participant même au début d’un entraînement!) et à Lucerne face à l’Estonie.
Bref, du prestige partout! L’attente était grande dans le camp anglais avant d’affronter la Serbie, et les pronostics allaient bon train en tribune de presse: plutôt King Charles ou Lewis Hamilton? La déception a été gigantesque, puisque c’est… Russ Cook – l'homme qui n'arrête pas de courir – qui est apparu sur l’écran, délivrant de plus un message très court, qui a laissé les fans des Three Lions complètement indifférents.
Qui pour unifier la France?
Les supporters de l’équipe de France, eux, découvriront donc l’identité de l’heureux élu peu après 20h ce lundi soir à Düsseldorf. Qui aura la lourde tâche de parler à la nation et de prononcer un discours d’unité? Le pays est tellement fracturé qu’il va falloir jouer serré, le moindre faux-pas pouvant être de mauvais goût.
Plusieurs heures avant la rencontre face à l’Autriche, des centaines de Français se trouvent déjà sur le parvis du stade. Un coup d’œil au parking suffit pour s’en rendre compte: les bus viennent d’Alsace, mais aussi du Doubs, de Moselle et de la région parisienne. Les voitures, elles, viennent même de plus loin et certains supporters des Bleus se sont levés extrêmement tôt. «Nous sommes partis à 4h de Poitiers!», expliquent ces quatre amis, maillot orné du coq sur la poitrine. 900 kilomètres avalés en dix heures, belle moyenne! «Nous ne nous sommes arrêtés qu’une seule fois», précisent-ils, tout fiers.
Alors, qui veulent-ils voir sur l’écran géant ce soir? La réponse fuse: «Zidane!» Gaëtan argumente: «Lui seul unifie véritablement le pays. On l’aime tous. Et il n’est pas politique.» Ses trois potes acquiescent. L’un d’entre eux cite Teddy Riner, les autres ne sont pas convaincus.
Des personnalités mortes?
Un peu plus loin, deux amis d’une autre génération finissent d’uriner dans un buisson en se remémorant le bon temps où Dominique Rocheteau était l’avant-centre des Bleus et répondent ensuite poliment à notre question. «En tout cas pas notre ministre des sports, c’est sûr! Si c’est elle qui apparaît à l’écran, c’est comme si on avait déjà encaissé le premier but.» Paf.
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Mais sinon? On redoute la réponse Jean-Jacques Goldman, mais ils évitent le piège. «En vrai, l’Abbé Pierre aurait été parfait. Ou Coluche.» Ne nous voilà pas plus avancés.
Direction le stade où un groupe d’amis alsaciens tourne en rond en cherchant l’entrée principale, certes bien cachée lorsqu’on vient depuis le parking. «Qui pour délivrer un message d’unité avant le match? Jordan Bardella!», se marre le plus jeune, avant de réaliser que ce qu’il allait dire allait être publié. «Non, non, n’écrivez pas ça, c’était une vanne!» Trop tard. Le garçon réfléchit, ne trouve pas d’alternative valable. On lui propose Jul, il repousse notre main tendue. L’un de ses amis intervient. «Vous avez eu qui pour la Suisse? Marco Odermatt? Alors ce sera Cyprien Sarrazin.» Proposition valable.
Pour la vraie réponse, rendez-vous ce soir!